Libye: Les combats font rage à Brega, un proche de Kadhafi démissionne

0

(AFP) – 00:09 – 04/04/11 – D’intenses combats ont fait rage dimanche aux portes du site pétrolier de Brega (est) entre les rebelles et les forces loyales à Mouammar Kadhafi, affaibli par une nouvelle défection dans son entourage.

Si son armée résiste aux assauts des rebelles sur le terrain, le pouvoir libyen a connu un nouveau revers politique et diplomatique avec la démission d’un conseiller du colonel Kadhafi, Ali Tikri, doyen des diplomates et ancien “M. Afrique” du dirigeant libyen.

Ce diplomate de haut rang, ancien ministre des Affaires étrangères et des Affaires africaines, ambassadeur de Libye à l’ONU, n’a toutefois pas dit s’il rejoignait le camp des rebelles, a indiqué la Ligue arabe au Caire.

Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Abdelati Laabidi, est pour sa part entré en Tunisie dimanche par le poste-frontière tuniso-libyen de Ras Jdir, ont indiqué à l’AFP des témoins.

C’est par ce même chemin que le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa était arrivé en Tunisie le 28 mars. Deux jours plus tard, il s’envolait pour Londres où il annonçait sa défection, un coup dur pour le colonel Kadhafi.

Comme ces derniers jours, les combats à l’Est se concentraient autour du site pétrolier de Brega, à 800 km de Tripoli et à 240 km au sud de Benghazi, bastion de l’opposition, selon un journaliste de l’AFP.

Après s’être emparés de l’Université du pétrole, un énorme campus à l’entrée est de la ville, les rebelles ont dû se replier sous le feu des pro-Kadhafi.

De fortes explosions résonnaient en provenance des positions de ces derniers, tandis que des avions de l’Otan, dont les frappes aériennes ont freiné ces derniers jours la contre-offensive des forces loyalistes vers l’est, survolaient la région.

“Nous étions dans Brega, mais ils tirent encore, à la kalach’. Nos gars vont y aller et les avoir, c’est sûr”, a déclaré Abdelkader Menefi, 39 ans, sur le bas-côté de la route.

“La situation est bonne, nous sommes aux portes de Brega”, a assuré un militaire se présentant comme un “colonel” de la rébellion mais refusant que son nom soit cité. “L’armée du dictateur se replie, nous aurons le contrôle de la ville sous peu”.

La région de Brega est le théâtre de violents combats depuis plusieurs jours entre pro-Kadhafi et insurgés, qui avaient rapidement progressé vers l’ouest il y a une semaine avant de reculer à nouveau sous la pression des loyalistes.

Pour la première fois depuis le début de l’intervention internationale le 19 mars, neuf rebelles et quatre civils, dont trois étudiants en médecine, ont été tués vendredi soir par une frappe de l’Otan à une quinzaine de kilomètres à l’est de Brega.

L’Alliance atlantique, qui a pris jeudi le commandement des opérations militaires en soutien de la rébellion, a annoncé samedi qu’elle “examinait” les informations sur cette possible bavure.

Selon un responsable politique d’Ajdabiya, à 80 km à l’est de Brega, un avion de la coalition a ouvert le feu sur un convoi de cinq ou six véhicules, dont une ambulance. Le pilote a sans doute pensé avoir été visé par les tirs de joie d’un rebelle à bord du convoi.

Les rebelles ont été enterrés dans une grande tombe collective creusée dans le sable et délimitée par des pierres.

Au sud-ouest de Tripoli, des habitants de Ketla ont annoncé que la ville avait été visée vendredi et samedi par des dizaines de roquettes Grad des forces loyales au colonel Kadhafi, qui ont fait plus d’une trentaine de morts.

A l’autre extrémité du pays, une délégation de diplomates britanniques est arrivée samedi soir dans le fief rebelle de Benghazi (est), “pour entrer en contact avec des personnalités, dont le Conseil national de transition” (CNT), organe représentatif de la rébellion, selon Londres.

Cette délégation est arrivée près d’un mois après l’envoi d’une première mission britannique le 6 mars à Benghazi, qui avait tourné court: les diplomates et les membres des forces spéciales britanniques qui la composaient, avaient été arrêtées par les insurgés peu après leur arrivée par hélicoptère. Ils avaient dû quitter la Libye peu après.

La nouvelle délégation britannique “s’appuiera sur le travail de la précédente équipe et tentera d’obtenir des informations sur le CNT, ses objectifs et plus généralement sur ce qui se passe en Libye”, a expliqué un porte-parole du Foreign Office joint à Londres.

AFP

Commentaires via Facebook :