Le Rubicon a été franchi hier par l’Otan avec l’assassinat programmé du Guide libyen, Mouammar Kadhafi, victime d’une frappe aérienne. Coup dur pour les dernières poches de résistances qui existaient encore à Syrte et d’autres villes libyennes, analysent les médias internationaux.
Mais au Mali cet assassinat a été appris avec beaucoup de consternation. On estime que la disparition tragique de Kadhafi constitue l’acte de trop commis par l’Occident en territoire étranger.
Selon les commentaires recueillis ça et là, ce meurtre écorne davantage l’image de l’Otan dans le monde arabe et en Afrique où elle est accusée de vouloir jouer le rôle de gendarme. Mais selon toute vraisemblance, le grand perdant dans cette affaire est le président français, Nicolas Sarkozy qui ne cesse dégringoler dans l’estime des Français, qui le donnent perdant face à François Hollande à la présidentielle de mai 2012, et du monde entier. Ironie du sort il a donné la mort à Kadhafi le lendemain de la naissance de la fille qu’il a eue avec Carla Bruni Sarkozy.
Les partisans de Kadhafi peuvent, d’une certaine façon, crier victoire pour leur idole qui a résisté jusqu’à son dernier souffle de vie. Le Frère Guide peut dormir tranquille puisqu’il est mort en martyr. En tout cas, il ne connaitra pas le sort d’un Saddam Hussein sorti d’un trou de rat, épouillé et sommairement ausculté devant les caméras du monde entier.
Le procès et la mise à mort (un jour de Tabaski, moment de pardon par excellence) de l’ex-maître de Bagdad ont été pilotés par l’Occident qui ne voulait plus de celui qu’il avait pourtant utilisé contre la révolution islamique en Iran et qui leur a servi de bras séculier dans cette région du monde particulièrement agité.
Kadhafi est mort au combat. Sa famille, ses amis du monde entier et particulièrement ceux du Mali ont de bonnes raisons d’être fiers de lui.
Mort où est ta victoire ?
Markatié Daou
