Le Premier ministre du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez Al-Sarraj, a annoncé lundi 1er août que l’aviation américaine avait mené des frappes aériennes contre des positions du groupe État islamique dans son fief de Syrte. Il s’agit de la première opération aérienne menée par les Américains en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Le chef du gouvernement libyen a précisé que ces frappes ont été menées à sa demande.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le gouvernement d’union nationale en Libye a annoncé les frappes de lundi à Syrte avant le Pentagone, qui a ensuite confirmé l’information, indiquant toutefois que ces raids américains contre le groupe état islamique avaient été lancés à la demande des libyens, et après approbation de Barack Obama. Il s’agit de frappes ciblées, qui accompagnent les progrès des troupes libyennes contre l’EI sur le terrain.
Les cibles sont identifiées et vérifiées par le Pentagone afin d’épargner les civils dans la région de Syrte. « Aucun militaire américain ne se trouve sur le terrain », explique Peter Cook, le porte-parole du ministère de la Défense américain. « Le gouvernement d’union nationale et ses troupes ont fait de très gros progrès contre le groupe Etat islamique. Nous les soutenons. Ils nous ont spécifiquement demandé cette aide, et notre assistance se limitera à des frappes cette région », précise-t-il.
L’EI dans la ligne de mire des Américains
Les opérations américaines ne sont pas terminées ni limitées dans le temps. Les premiers raids sont un succès, et des chars ont été détruits dans ces frappes qui ont eu lieu plus tôt dans la journée, explique également le Pentagone, sans donner plus de détails.
La Maison Blanche et l’état-major ont simplement donné leur feu vert pour ces opérations qui marquent une extension de l’implication américaine dans la région. Les Etats-Unis, qui mènent des raids en Irak et en Syrie depuis deux ans contre le groupe Etat islamique, n’étaient intervenus deux fois en Libye, en février pour bombarder un camp d’entrainement, et en novembre pour atteindre un responsable de l’organisation.
Les frappes ne « dépasseront pas Syrte et sa banlieue »
A la télévision nationale, Fayez el-Sarraj a déclaré que c’était en sa qualité de commandant suprême de l’armée libyenne qu’il avait demandé « l’appui direct des Etats-Unis » dans la bataille pour la reprise de Syrte. Syrte, c’est ce port stratégique du centre du rivage méditerranéen de la Libye où sont retranchés au moins un millier de combattants de l’Etat islamique.
Le Premier ministre libyen a précisé que ces frappes ne « dépasseront pas Syrte et sa banlieue ». Concrètement, les Etats-Unis affirment qu’un tank et deux véhicules ont été touchés.
La bataille autour de la « troisième capitale » de l’EI, après Raqqa (en Syrie) et Mossoul (en Irak), dure depuis le mois de mai. Depuis cette date, l’emprise du groupe jihadiste sur la ville a considérablement diminué. Mais l’EI contrôle toujours une zone de quelques kilomètres carrés, dont le centre de conférences appelé Ouagadougou, qui sert de poste de commandement, mais aussi l’université et le principal hôpital de la ville.