L’ex-président de Klerk rentre en Afrique du Sud pour Mandela

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JOHANNESBURG – Le dernier président blanc d’Afrique du Sud, Frederik de Klerk, va écourter ses vacances en Europe en raison de l’état de santé de Nelson Mandela, hospitalisé dans un état critique à Pretoria à bientôt 95 ans, a annoncé sa fondation samedi.

M. FW de Klerk et son épouse Elita ont décidé de suspendre leur visite de travail et leurs vacances en Europe à cause de l’état de santé de M. Mandela. Ils rentreront au Cap demain (dimanche), selon un communiqué de la fondation de l’ancien président, qui a partagé le prix Nobel de la paix 1993 avec le héros de la lutte anti-apartheid.

Leurs pensées vont vers la famille Mandela en cette période difficile, et ils se joignent à leur prières pour une amélioration de la santé de M. Mandela, a ajouté la fondation, sans préciser si M. de Klerk avait l’intention de rendre visite à son illustre successeur, hospitalisé à Pretoria, à 1.400 km du Cap.

C’est la première fois que le dernier président de l’apartheid (1989-1994), qui fut ensuite vice-président de Nelson Mandela dans le premier gouvernement de l’Afrique du Sud multiraciale (1994-97), adresse publiquement ses voeux pour son rétablissement.

M. de Klerk était resté étrangement silencieux alors que des messages ont afflué du monde entier, du président américain Barack Obama au dalaï-lama. Il avait cependant envoyé un mot en privé après l’hospitalisation du grand homme le 8 juin, selon le directeur de la Fondation de Klerk, Dave Steward.

Interrogé lors d’une conférence au Gabon le 14 juin, il avait déclaré que c’est une personne très très remarquable, oui, je prie pour lui et sa famille, après avoir évoqué l’héritage fondamentalement important que laissera Nelson Mandela quand il mourra. Mais ces propos n’ont pas été diffusés en Afrique du Sud.

Frederik de Klerk était l’une des rares personnes à avoir osé critiquer Nelson Mandela –qu’il avait fait libérer en 1990 après vingt-sept ans de prison–, en 2012: Je ne souscris pas à l’hagiographie générale entourant Mandela, a-t-il déclaré, déclenchant une violente polémique.

Il n’était pas du tout la figure de saint bienveillante si largement représentée aujourd’hui, avait-il relevé, ajoutant que son meilleur adversaire des années 1990 était brutal et injuste.

Les deux hommes avaient négocié une transition apaisée vers une démocratie multiraciale, ce qui leur a valu de recevoir conjointement le prix Nobel de la paix en 1993.

Le président américain Barack Obama, qui effectue une visite en Afrique du Sud, doit se rendre au Cap dimanche.

(©AFP / 29 juin 2013 15h06)

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