Les réactions d’indignation se multiplient sur les opérations contre la presse en Turquie

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Les Etats-Unis, le Conseil de l’Europe, l’Union européenne ainsi que les organisations de défense de la liberté de la presse ont condamné le placement en garde à vue des dirigeants de Zaman et de Samanyolu Tv. Les grands noms du journalisme turc, Hasan Cemal, Taha Akyol, Can Dündar et Cengiz Candar ont également apporté leur soutien aux rédactions. Florilège des réactions.

Jen Psaki, la porte-parole du département d’Etat aux Etats-Unis :

«La liberté de la presse, le respect de la procédure et de l’indépendance de la justice sont des éléments fondamentaux dans toutes les démocraties saines et sont consacrés dans la Constitution turque. En tant qu’amis et alliés de la Turquie, nous exhortons les autorités turques à faire en sorte que leurs actions ne violent pas ces valeurs clés et les propres fondations démocratiques de la Turquie».

Daniel Holtgen, le porte-parole du Conseil de l’Europe :

«Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, M. Jagland, suit de très près la situation en Turquie. Il est très préoccupé à chaque fois que la liberté de la presse est en danger, que les journalistes sont détenus ou entravés dans leur travail. Le secrétaire général discutera de cette question lors de sa visite à Ankara au début du mois de janvier».

Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Johannes Hahn, commissaire chargé de l’élargissement et des relations avec les voisins de l’Union :

«Cette opération, qui s’est déroulée seulement quelques jours après notre visite en Turquie, nie les valeurs européennes et les standards que la Turquie aspire atteindre».

Martin Schulz, président du parlement européen :

«La Turquie et la liberté de la presse vont dans deux directions différentes. Le raid sur Zaman est très troublant».

Emma Sinclair-Webb, spécialiste de la Turquie à Human Rights Watch :

«La détention de journalistes et de rédacteurs lors d’une vaste opération ressemble à une nouvelle tentative de réprimer les médias d’opposition en Turquie. Il incombe au gouvernement turc de produire des preuves accusant les journalistes de Zaman de faire partie d’une organisation visant à s’emparer de l’appareil d’Etat».

Joel Simon, directeur du Comité pour la protection des journalistes :

«Nous sommes profondément préoccupés par la détention de ces journalistes. Bien que les détails ne font qu’émerger, il y a une chose qui est sure : les autorités turques, qui ont déjà des antécédents en matière de poursuites politiques contre la presse, ne tolèrent pas les journaux d’opposition. Les actions musclées de ce matin ont de relents de vengeance politique».

La Plateforme pour la liberté des journalistes, qui regroupe 95 associations de journalistes turques :

«Nous assistons à une véritable chasse aux sorcières, il s’agit d’une attaque contre la presse et la liberté d’expression. C’est une opération politique, idéologique, c’est un acte de revanche contre ceux qui ne soutiennent pas le pouvoir».

Les autorités turques défendent la procédure

Cemil Ciçek, le président de l’Assemblée nationale :

«Je ne peux rien dire à ce stade. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Nous souhaitons tous que la vérité soit faite».

Ahmet Davutoglu, Premier ministre :

«Lorsque certains, sous prétexte de mener des activités charitables [Hizmet], déclarent la guerre à l’autorité en contrôlant la bureaucratie, ça change tout. Ceux qui ont monté des dossiers contre le Premier ministre de l’époque devront rendre des comptes».

 

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