Les propos de Macron sur la «légitimité démocratique» de la «foule» font réagir les politiques de tous bords

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L’expression ne semble pas passer. Mardi soir, le président de la République a estimé, devant les parlementaires de la majorité reçus à l’Élysée, que «la foule» de manifestants opposés à la réforme des retraites n’avait «pas de légitimité» face «au peuple qui s’exprime à travers ses élus». Sévèrement dénoncé par la gauche, Emmanuel Macron s’est aussi attiré les critiques de la droite, et de certains de ses partenaires.

«Aujourd’hui, c’est pas la foule qui s’oppose à Emmanuel Macron, c’est le pays tout entier», a ainsi réagi le député Insoumis François Ruffin, invité mercredi matin sur LCI, à la veille d’une nouvelle journée de manifestations. Selon lui, c’est plutôt la loi portée par l’exécutif qui n’a «pas de légitimité» face aux «syndicats unis qui disent non» et aux «millions de personnes dans la rue». L’élu de la Somme va plus loin encore, et reconnaît à l’élection d’Emmanuel Macron une «légalité», mais pas de «légitimité». «Dans quelle situation politique Emmanuel Macron a-t-il été élu ?», a-t-il interrogé. Avant de répondre lui-même : «Sans élan et sans enthousiasme.»

«(Emmanuel Macron) a délégitimé les représentants du peuple en disqualifiant le débat parlementaire», a également rétorqué le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud. Évoquant «la crise institutionnelle dans laquelle il nous a plongés», l’élu des Landes a sommé sur Public Sénat le président de «se poser la question du coup de force politique qu’il a accompli», et dénoncé son «côté bravache». Même son de cloche du côté de l’écologiste Sandrine Rousseau, pour qui Emmanuel Macron cherche «le pourrissement ou l’incident». «Je pense que (la contestation) dépasse même la question des retraites», a-t-elle avancé sur BFMTV/RMC.

Bayrou n’aurait «pas dit les choses comme ça»

Même certains des partenaires du président ont pris leurs distances quant aux propos formulés. Sur France Info, le président du MoDem François Bayrou a indiqué que lui n’aurait «pas dit les choses comme ça». «Chacun a sa légitimité. Les manifestations ont leur légitimité, mais elle n’est pas supérieure à la légitimité démocratique», a-t-il jugé. Ajoutant que la Constitution «dit que la souveraineté appartient au peuple, qui l’exerce à travers ses représentants.»

Le Haut-commissaire au Plan a ensuite dressé un parallèle avec les manifestations violentes des partisans de Donald Trump, aux États-Unis, en janvier 2021. «Quand ils ont attaqué le Capitole, c’était une foule, mais elle n’avait pas la légitimité des institutions», a relevé le maire de Pau. La rue reste importante, a-t-il nuancé : elle est «le symptôme de l’incommunicabilité dans laquelle on se trouve, entre les pouvoirs officiels et les citoyens de base», depuis trois ou quatre décennies.

Le président des députés Les Républicains, Olivier Marleix, a lui aussi fait part d’une inquiétude, «dans un moment de tension évident» où Emmanuel Macron lui-même «n’a pas beaucoup de portes de sortie». «Je pense que le rôle du président de la République, c’est de chercher à apaiser dans ces moments-là et pas de donner le sentiment de jeter de l’huile sur le feu», a-t-il estimé sur France Inter. Avant de juger «urgent qu’il rectifie le tir, qu’il change de vocabulaire» lors de son interview organisée à 13 heures avec TF1 et France 2.

Parmi les rares à l’avoir fait, l’ancien premier ministre Manuel Valls a quant à lui donné «raison» au chef de l’État. Sur France 2, il a estimé que l’on était «en train de nourrir quelque chose de très dangereux pour la démocratie», et qu’il fallait donc «rappeler la légitimité démocratique». L’ex-locataire de Matignon a tout de même formulé une mise en garde : «Attention aussi à la rupture, à la cassure, avec des gens qui ont manifesté grâce aux syndicats qui ont été particulièrement responsables et qui peuvent parfois se sentir mis ne cause.»

Par: lefigaro.fr

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3 COMMENTAIRES

  1. Coulibalyke, la France est en decadence depuis Sarkozy et la glissade continue a tres grande vitesse sous l’eleve cheri de Brigitte!

    • Avant de critiquer regarde ton pays de poubelles (des montagnes d’ordures) et de misère avant (une pauvreté effrayante) , regarde le classement international de ton pays prospère au niveau de la corruption…….
      Au lieu de parler des autres , mettez vous au travail
      Le mot travail ? vous connaissez ?
      Dans 100 ans vous en serez toujours au même point

  2. C’est regrettable de dire que le jeune Président Macron était une erreur de l’histoire démocratique de la France, mais nous sommes sûrs que cela sera une grande leçon pour ce pays qui ne méritait pas ça. Après lui toutes les bêtises sont capables de s’ériger sur son chemin dans sa progression vers son avenir démocratique, nous sommes face à une France de plus en plus affaiblie vers son avenir politique, un pays où le futur semble fortement hypothéquer en terme de progression positive de sa démocratie.
    « Si tu ne peux être pin au sommet du coteau sois broussaille dans la vallée, mais sois la meilleure petite broussaille au bord du ruisseau. Sois buisson si tu ne peux être arbre, si tu ne peux être route sois sentier, si tu ne peux être soleil, sois étoile ; Ce n’est point par la taille que tu vaincras ; sois le meilleur quoi que tu sois. Examinez-vous sérieusement afin de découvrir ce pour quoi vous êtes faits et alors donnez-vous avec passion à son exécution.». Martin Luther King.
    « “Allah, nous te demandons le bien et la protection que t’a demandé ton prophète Muhammad (PSL). Prions pour être humain, joyeux capable de faire face aux circonstances extérieures. Allah débarrasse nous des pensées négatives. Que la parole d’Allah règne sur nos cœurs et guide nos actions vers le bon chemin. Bon vendredi rempli d’espoir et d’énergie. Bonne santé aux malades et repos éternel à nos défunts. Prière et Salut d’Allah sur notre Prophète (PSL)” » ACAR TOURE

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