Le ministre de la Défense n’a toutefois pas donné d’échéance pour le début de l’opération prévue contre les islamistes dans le nord du Mali.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé mardi que les pays de l’Ouest africain voulaient «aller vite» pour aider l’armée malienne à chasser les groupes islamistes qui occupent le nord du Mali. «Je constate qu’il y a beaucoup de demandes publiques de chefs d’Etat africains pour aller vite», a-t-il déclaré devant le European American Press Club.
Interrogé sur les délais dans lesquels pourrait être lancée une opération militaire africaine, soutenue par les Européens, contre les djihadistes, il a jugé «souhaitable que l’on puisse aller dans des délais qui permettent l’action de manière rapide». «L’intérêt d’une pression» exercée sur les islamistes, «c’est que ça provoque quelques perturbations dans les groupes concernés», a souligné le ministre.
«L’Europe sera en soutien pour une réponse globale», politique, humanitaire, militaire au problème malien, a-t-il déclaré, en réaffirmant qu’il n’y aura «pas d’intervention au sol» des soldats français qui pourraient être mobilisés pour entraîner cette force africaine. Jean-Yves Le Drian a également écarté l’éventualité de frappes aériennes : «Quand je dis pas de troupes au sol, ça veut aussi dire pas de troupes en l’air», a-t-il résumé. «Que nous puissions apporter du renseignement, c’est autre chose», a-t-il ajouté.
Un sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) élargi à d’autres pays africains a approuvé dimanche l’envoi de 3 300 militaires pour aider l’armée malienne à reconquérir le nord du Mali. Jeudi, les ministres concernés de cinq pays européens (France, Allemagne, Pologne, Espagne, Italie) discuteront à Paris d’une mission européenne d’entraînement des forces africaines, qui pourrait mobiliser 200 militaires, encadrés par des «éléments de protection».
Cette mission aurait deux objectifs, a souligné Jean-Yves Le Drian : «la reconstitution de l’armée malienne et l’accompagnement des forces africaines». Interrogé sur la possibilité d’engager des discussions avec certains groupes présents au nord Mali, comme le MNLA, il a estimé qu’il fallait «une clarification» préalable avec le mouvement touareg.
«Il faut avoir une clarification avec le MNLA, qui passe par un renoncement à la dislocation de l’Etat malien (…) Si l’obstacle est levé», le dialogue serait possible, a-t-il dit, soulignant que le sujet central «c’est l’intégrité du Mali».
(AFP)