(AFP) 25/10/2011- Les trois coopérants européens – une Espagnole, une Italienne et un Espagnol – enlevés dimanche dans l’ouest de l’Algérie, l’ont été par la "filiale sahraouie" d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé mardi à l’AFP une source des services de sécurité maliens.
Les "otages européens sont prisonniers d’Aqmi et de sa filiale sahraouie. Ils ont été localisés puis suivis par des éléments sahraouis qui ont mené l’opération d’enlèvement avec des complices d’Aqmi", a précisé cette source.
"Des éléments proches du groupe de Hakim Ould Mohamed M’Barek, ont participé à l’enlèvement", a précisé une autre source sécuritaire malienne. Hakim Ould Mohamed M’Barek, Sahraoui membre d’Aqmi, avait été arrêté en 2008 à Bamako, puis extradé vers la Mauritanie où il était recherché et où il est aujourd’hui incarcéré.
Dans son procès verbal d’auditon par la police malienne que l’AFP a pu consulter, il avait fait état de l’existence de "réseaux d’endoctrinement et de recrutement d’Aqmi, à l’intérieur des camps (de réfugiés sahraouis) de Lahmada" à Tindouf (ouest de l’Algérie).
Les trois otages européens ont été enlevés dimanche à Hassi Rabuni, qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique
(RASD), près de Tindouf.
Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie et qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, territoire du sud du Maroc dont la partie nord-est est proche de Tindouf, a affirmé que les ravisseurs d’Aqmi étaient venus du Mali et qu’ils avaient ramené leurs otages dans ce pays.
Une information démentie lundi par un ministre malien. "A ce jour, il n’y aucune trace des otages européens dans le nord du Mali", a déclaré ce ministre
sous couvert d’anonymat, ce qu’ont confirmé les sources de sécurité maliennes.
"On nous fait un mauvais procès. Qu’on nous dise où sont les otages sur
notre territoire", a affirmé l’une d’elles.
Cette nouvelle prise d’otages survient au moment d’une visite officielle à Alger du président malien Amadou Toumani Touré.
Depuis 2010, les armées d’Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger ont mis en place un Comité des états-majors opérationnels conjoints (Cemoc), installé à Tamanrasset, dans l’extrême sud algérien. Outre cette coopération militaire, ils ont accru leur coopération en matière de renseignement.
Aqmi a des bases dans le nord du territoire malien d’où elle organise dans l’immense zone désertique de la bande sahélo-saharienne des attentats, des enlèvements – essentiellement d’Occidentaux – et se livre à divers trafics.
Les enlèvements près de Tindouf, les premiers réalisés par Aqmi dans cette zone, est la preuve que l’organisation a des ramifications "partout" dans la sous-région, selon les services de sécurité maliens la branche maghrébine d’Al-Qaïda, qui n’a pas revendiqué ces derniers enlèvements, retient en otage depuis le 15 septembre 2010 quatre ressortissants français enlevés à Arlit, dans le nord du Niger, sur un site d’extraction d’uranium du groupe français Areva.