Après les diamants de l’Empereur Bokassa de Bérengo de Centrafrique, après les mallettes remplies de C.F.A, nous voici à nouveau dans les miasmes nauséabonds des relations de la France avec ses ex-colonies. On nous apprend encore aujourd’hui qu’il y aurait eu aussi des masques et des tambours africains bourrés de billets…
Ces révélations, même si elles ne sont pas avérées, évoquent des bacchanales indécentes et orgiaques, sur les oripeaux d’un peuple africain trahi par ses propres dirigeants et montrent avec fracas que la France-Afrique n’a pas fini de mourir.
Il a suffi qu’un certain Bourgi, qui appelait feu le Président Omar Bongo Papa, veuille se refaire et aider certains amis en lâchant ces dénonciations, pour que la presse française feigne hypocritement de découvrir un scoop !
Pourquoi maintenant ? Ces fracassantes déclarations présagent mal de la sérénité des débats de la campagne présidentielle.
Malgré les affirmations du Président Sarkozy, sitôt élu, sur la fin de la France-Afrique, la nébuleuse des relations franco-africaines ne semble pas avoir évolué.
Les «Mallettes de C.F. A. » n’ont peut-être jamais cessé de circuler. Les interventions militaires néo-coloniales se poursuivent pour installer des amis au pouvoir en Côte-d’Ivoire ou en Libye…
Depuis les indépendances des années soixante, une sorte de relation néo-coloniale s’est tissée entre la France et les pays africains. Des pactes opaques et inavoués, aux relents de barbouzeries, ont été celés dans les palais présidentiels au détriment des peuples.
Le charivari provoqué par les déclarations de Bougi n’avait pas lieu d’être. Les journalistes français, en donnant un écho démesuré à cette affaire, ont failli à leur devoir qui est de parler de l’essentiel. Les problèmes de la France qui devraient être le centre d’intérêt de la presse sont d’abord le pouvoir d’achat, le chômage, la croissance, la crise de la zone euro et celle du capitalisme.
On a l’impression d’assister à une opération d’enfumage pour éviter de parler des vraies préoccupations des Français.
Cessons de détourner les yeux alors que la maison brûle.
« L’hypocrisie est comme pisser sur un endroit dur, l’auteur reçoit toujours des éclaboussures » (Proverbe africain)
A. De Kitiki
Par joseph Akouissonne – MEDIAPART – 15 sept. 2011