Les États-Unis ont demandé à réintégrer l’Unesco, après le retrait exigé par Trump

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L’administration Biden a décidé de reprendre sa place à l’Unesco, que Washington avait quitté en 2017 sous Trump. Cette décision s’inscrit dans un contexte de fortes tensions avec la Chine.

INTERNATIONAL – L’aboutissement de longues négociations. Les États-Unis, sous la houlette du président Joe Biden, ont officiellement demandé à réintégrer l’Unesco quittée sous Donald Trump, a annoncé ce lundi 12 juin la directrice générale de l’agence onusienne, Audrey Azoulay, saluant « un acte fort ».

« Je souhaite vous informer, au nom du département d’État, que les États-Unis ont l’honneur de proposer un plan pour leur retour dans l’Unesco », a écrit Richard Verma, un adjoint au secrétaire d’État, dans un courrier à Audrey Azoulay, vu par l’AFP et lu lors d’une réunion de représentants des 193 pays membres à Paris, siège de l’organisation.

« Si l’Unesco va bien, elle ira mieux encore avec le retour des États-Unis », a lancé Mme Azoulay. « C’est un grand jour pour l’Unesco, pour le multilatéralisme », a-t-elle poursuivi. L’acceptation du retour américain ne pourra se faire qu’après un vote à la majorité des autres États, attendu en juillet, conformément au règlement de l’Unesco.

La Chine ne s’oppose pas à ce retour
À l’unisson de l’ambassadeur du Japon, qui s’est réjoui d’un « développement historique » car « le retour des États-Unis à l’Unesco est indispensable », plus de 40 pays ont soutenu la tenue d’un vote rapide sur le sujet et se sont montrés favorables à la réintégration américaine.

La Chine, via son ambassadeur auprès de l’Unesco Yang Jin, a indiqué qu’elle ne s’opposerait pas à ce retour. « La Chine est prête à travailler avec tous les États membres, y compris les États-Unis », a-t-il lancé, malgré les relations houleuses entre Pékin et Washington.

Cette décision américaine s’inscrit dans le contexte général de la rivalité de plus en plus forte entre les deux pays et alors que la Chine souhaite transformer l’ordre multilatéral international mis en place après la Deuxième guerre mondiale, dont l’Unesco est une émanation.

Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis avaient annoncé en octobre 2017 quitter l’Unesco dont ils avaient notamment dénoncé les « partis pris anti-israéliens persistants ». Ce retrait, accompagné de celui d’Israël, était effectif depuis décembre 2018.

Anthony Blinken : « nous devrions revenir à l’Unesco »
En mars, le secrétaire d’Etat Anthony Blinken avait toutefois estimé que l’absence américaine permettait à la Chine de peser davantage que les Etats-Unis sur les règles de l’intelligence artificielle (IA), quand l’Unesco a produit une recommandation sur l’éthique de l’IA dès 2021.

« Je crois vraiment que nous devrions revenir à l’Unesco, pas pour faire un cadeau à l’Unesco, mais parce que les choses qui se passent à l’Unesco ont de l’importance », avait-il déclaré devant un comité du Sénat américain. « Ils travaillent sur les règles, normes et standards de l’intelligence artificielle. Nous voulons en être », avait-il ajouté.

Depuis 2011, et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l’organisation onusienne pour la culture, l’éducation et les sciences, un énorme coup d’arrêt pour celle-ci, alors que les contributions américaines représentaient 22 % de son budget.

Relation « assez extraordinaire » avec Biden
La dette américaine auprès de l’Unesco, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd’hui de 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l’Unesco, évalué à 534 millions de dollars.

« L’argent frais américain va faire beaucoup de bien à l’Unesco », a estimé sous couvert de l’anonymat un diplomate de cette agence, se rappelant que l’interruption des cotisations de Washington « avait entraîné de grosses difficultés. On avait dû serrer les vis dans plein de fonctions ». Et ce diplomate de souligner « les relations assez extraordinaires » avec l’administration Biden, le président américain « et la Première dame » ayant selon lui été « impliqués » dans le retour à l’Unesco.

Les États-uniens ont indiqué avoir demandé au Congrès américain de décaisser 150 millions de dollars pour l’année fiscale 2024, un montant équivalent devant être déboursé les années suivantes « jusqu’à résorption de nos arriérés », selon le courrier signé par Richard Verma, remis jeudi à Audrey Azoulay par une délégation américaine, selon l’Unesco.

Les États-Unis avaient déjà quitté l’Unesco en 1984, sous Ronald Reagan, invoquant l’inutilité supposée et les débordements budgétaires de cette organisation qu’ils avaient ensuite réintégrée en octobre 2003.

La Russie et l’Iran, autres pays membres de l’Unesco avec lesquels Washington entretient des relations complexes, ne se sont pas prononcés ouvertement lundi. Le scénario d’un rejet de la candidature américaine lors du vote de juillet est considéré à l’Unesco comme peu probable.

Par Le HuffPost 

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8 COMMENTAIRES

  1. □□□□□𝔄□□□𝔄□□□G□□□𝕀𝕀□□□ℜ□□□ℒ□□□𝕀□□□O□□□□□G□□□𝕀□□□𝔄□□□ℜ□□□□□

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  2. United States should not be so quick to attempt to rejoin UNESCO. Another Trump presidential win would result to another withdrawal from UNESCO by United States. A Trump win is inevitable if Trump is Republican nominee to represent Republicans in presidential election if Trump select reputable Republican party female as his vice president running mate. Very much like if former Vice President Mike Pence or Florida Governor Ron DeSantis chose reputable female as their running mate odds would greatly shift in Trump favor to win. In fact under foregoing condition most would acknowledge they believe it is impossible for Biden to win.
    In short for Republican party to choose female vice presidential nominee ascertain presidential election win for them.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  3. Tu sais Yacouba, l’UNESCO a réussi a cause du leadership de trois solides secretaires généraux du Sud et nous devrons reconnaitre les contribution de tres grands hommes comme Amadou Matar MBow et Abdou Diouf dans ce processus de consolidation de l’UNESCO.

  4. Ce qui reste certain lorsqu’un autre républicain arrivera, les USA sortirons encore et encore tant que les républicains serons au pouvoir dans ce pays. Il faut que les leaders de cette organisation comprennent ça rapidement pour garantir le bon fonctionnement de cette organisation onusienne. Ouvrez rapidement les yeux et refusez cette rentrée de ce pays plein de contradictions et de comportements irresponsables et indignes.

    • Mme Azoulay ne réfléchit pas car les Etats-Unis étaient sortis a cause des difficultés entre l’Etat d’Israel et l’UNESCO dans la guerre en Palestine et tant que ces difficultés resteront sur place l’UNESCO doit refuser le retour des Etats-Unis a ceux-ci s’ajoute les tres graves manquements de droits de l’Homme de la part des Etats-Unis, un pays qui a beneficie de l’esclavage et qui seme partout la criminalité mondiale et des guerres partout pour vendre ses armes et tuer des êtres humains! Merci Yacouba pout ton analyse!

  5. Je demande a l’UNESCO de ne pas s’affoler pour l’argent des Etats-Unis mais plutôt de regarder l’ histoire de ce pays en termes de violations des droits de l’Homme, de guerres criminelles et des sanctions contre les peuples d’Irak, de Palestine, d’Iran, de Cuba, du Venezuela, du Nicaragua, du Yemen, etc… Tout bon analyste trouvera que les Etats-Unis n’ont pas de place dans une UNESCO qui se respecte.

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