Les Etats-Unis déroulent le tapis rouge pour l’Afrique

3

Longtemps accusés d’ignorer l’Afrique, les Etats-Unis déroulent le tapis rouge mardi à Washington pour des dizaines de dirigeants de ce continent, conscients qu’ils doivent mettre les bouchées doubles face notamment à la concurrence chinoise.

Près d’une cinquantaine de dirigeants africains, dont certains très critiqués en matière de respect des droits de l’homme, sont attendus pour ce sommet de trois jours, le second du genre après celui organisé il y a huit ans en 2014 sous la présidence de Barack Obama.

Les Etats-Unis se sont engagés dans une offensive de charme pour séduire des partenaires africains parfois réticents et mettent la main au portefeuille, prêts “à consacrer 55 milliards de dollars à l’Afrique sur trois ans”, selon la Maison Blanche.

Ces fonds seront en particulier consacrés à la santé et à la réponse au changement climatique, a souligné lundi à la presse le conseiller présidentiel Jake Sullivan. La répartition sera dévoilée dans les jours à venir.

Il a assuré que ces financements, et plus généralement l’engagement américain, ne seraient pas liés à l’attitude des pays africains face à la guerre en Ukraine, alors que nombre d’entre eux ont refusé de condamner ouvertement la Russie.

“Nous ne mettons de pistolet sur la tempe de personne” à ce sujet, a affirmé le conseiller de Joe Biden.

“Pas un piège”
Une manne qui sera sans doute bienvenue alors que les investissements se sont effondrés en Afrique, selon une étude du cabinet spécialisé Trendeo.

L’Afrique, qui avait drainé 12,6% des investissements mondiaux dans l’industrie en 2016, est retombée à 2,9% en 2022, selon Trendeo.

Le président américain, qui ne s’est pas encore rendu en Afrique subsaharienne depuis le début de son mandat, doit intervenir mercredi et jeudi devant le sommet.

Il y plaidera en faveur d’un rôle accru pour l’Afrique sur la scène internationale, avec un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, et pour que l’Union africaine soit formellement représentée au G20.

Le sommet de Washington intervient dans le sillage d’une nouvelle stratégie “Afrique” dévoilée l’été dernier et annonçant une refonte de la politique des Etats-Unis en Afrique subsaharienne, pour y contrer la présence chinoise et russe.

La Chine est le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement et investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles.

Les Etats-Unis cherchent à être “le partenaire envers lequel on se tourne en premier” en Afrique, a souligné lundi le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, rappelant la tournée sur ce continent de son patron Antony Blinken en août dernier.

Outre les investissements, le changement climatique, la sécurité alimentaire — aggravée par la guerre en Ukraine — ou encore les relations commerciales et la bonne gouvernance, ainsi que le rôle de la société civile, seront au centre de la rencontre.

La diplomatie américaine s’attend aussi à une “discussion robuste” sur une loi de l’an 2000 sur la croissance en Afrique liant la levée de tarifs douaniers aux progrès démocratiques et qui arrive à échéance en 2025.

Intervenant lors d’un forum à Washington lundi, l’ambassadeur chinois aux Etats-Unis Qin Gang a estimé que “l’Afrique doit être un lieu de coopération internationale, pas un lieu de compétition entre grandes puissances pour des gains géopolitiques”.

“Les investissements et l’aide financière chinoise en Afrique ne sont pas un piège. C’est tout bénéfice”, a-t-il plaidé.

Conflits régionaux
Le sommet et, en marge, sa cohorte de bilatérales, seront aussi l’occasion d’aborder une série de conflits, de l’Ethiopie à la République démocratique du Congo (RDC).

“Je peux vous assurer que les tensions dans l’est de la RDC seront au programme”, a affirmé le porte-parole Ned Price, en soulignant que le chef de la diplomatie américaine était “personnellement impliqué” sur ce dossier depuis cet été.

Il doit notamment s’entretenir mardi avec le président congolais Félix Tshisekedi, aux prises avec la rébellion du M23 qui s’est mparé ces derniers mois de larges pans de territoire dans l’est du pays.

La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément. Le président rwandais Paul Kagamé doit également être à Washington.

L’Ethiopie sera aussi à l’ordre du jour en présence du Premier ministre Abiy Ahmed, un peu plus d’un mois après la signature d’un accord de paix, le 2 novembre, entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens, destiné à mettre fin à deux ans d’un conflit dévastateur.

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. I finally came to answer of why their is so little news featuring Africa on American Television. If average American found out billionaires of United States are making big profit by investing in Africa they also would invest in Africa thereof reducing billionaires opportunity to earn from investing in Africa. Therefore billionaires in controlling media severely limit news from Africa thereof keeping their earning in Africa secret. Not to mention all illegal activity NATO partake at.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  2. Une Afrique qui n’est pas solidaire de son autre Afrique, une Afrique qui joue au sangsue avec cette autre Afrique, une Afrique qui se battit sur cette autre Afrique, une Afrique pire que la colonisation dans l’exploitation de cette autre Afrique, un Afrique qui par entente et monopole exploite une autre Afrique sans morale, une Afrique qui repose sa croissance sur l’exploitation de cette autre Afrique en putréfaction comme le saprophyte de champignon mortel d’amanite phalloïde , une Afrique dont les coups de machette seraient indolents pour des responsables de cadres insouciants de cette autre Afrique qui ne s’est pas encore éveillée de son profond sommeil. Les frais de transit et d’acconage d’un container de 40 pieds avoisinant le million, un coût d’escorte à 150.000 cfa réduit à 30.000 avec l’ouverture du corridor guinéen. Une Afrique qui essaye par tous les moyens essaye de réduire ses déficits et même à travers le monopole de la téléphonie cellulaire. Soyons vigilants sur certains avantages comme les bonus internet qui risqueraient de passer par la trappe. Solidarité où serait-tu ???

  3. Nous n’avons pas besoin de tapis rouge des Etats-Unis mais d’être respectes comme les descendants des negres et esclaves vendus en Louisiane, en Idaho, au Texas, en Tenessie, en Georgie et a St Domingue et qui souffrent encore en Martinique, en Haiti, en Guyane, en Republique Dominicaine, en Guadeloupe, a Curaçao, Bonaire, Aruba, St Martin et dans toute la Caraïbe. Peuple Africain, la liberté ne s’achète pas et la dignité ne se vend pas.

Comments are closed.