L’administration Trump veut réduire le nombre de personnels de la grande agence humanitaire du gouvernement américain USAID à moins de 300 personnes contre plus de 10.000 actuellement, a rapporté vendredi le New York Times, soit une coupe de 97%.
Le rare personnel épargné par les licenciements travaille dans l’assistance sanitaire et humanitaire, a déclaré le quotidien, citant trois sources familières de ce plan de réduction drastique, qui ont parlé sous condition d’anonymat.
Les responsables de l’USAID ont également été informés qu’environ 800 programmes et contrats administrés par l’agence étaient annulés, ajoute le quotidien.
Deux syndicats représentant le personnel de l’USAID ont lancé une action en justice jeudi afin d’obtenir une injonction pour arrêter le licenciement et le congé forcé des employés, selon le New York Times. Ils arguent que le démantèlement de l’USAID ne peut se faire sans l’aval du Congrès.
Le département d’État n’a pas immédiatement répondu à la demande de commentaire de l’AFP.
La mesure fait partie de l’offensive radicale de M. Trump – et de son allié milliardaire Elon Musk – pour tailler dans les effectifs de l’administration américaine.
Elle a provoqué les vives protestations des démocrates et des défenseurs de l’aide humanitaire et des droits humains dans le monde.
Elon Musk a qualifié l’USAID de “nid de vipères de marxistes (…) qui détestent l’Amérique”. Donald Trump avait déclaré la semaine dernière qu’elle était dirigée par “une bande de fous radicaux”.
L’USAID gère un budget de plus de 40 milliards de dollars, destiné à l’aide humanitaire et l’aide au développement dans quelque 120 pays, y compris les plus pauvres du monde.
L’ensemble du personnel de l’USAID doit être placé en congé administratif à compter de ce vendredi, y compris à l’étranger, selon un document de l’organisation diffusé mardi soir sur son site internet.
“Le vendredi 7 février 2025, à 23h59 (EST) (samedi 04H59 GMT), tous les personnels directement employés par l’USAID seront mis en congé administratif dans le monde entier”, à l’exception du personnel jugé indispensable, indique une note diffusée par l’USAID sur son site.
De fait, des dizaines de hauts responsables de l’USAID ont déjà été mis en congé et le siège de l’agence à Washington n’est plus accessible.
Les employés travaillant à l’étranger et leurs familles ont 30 jours pour revenir aux Etats-Unis, selon la note.
Le séisme provoqué à l’USAID découle du gel de l’aide étrangère américaine décidé par le président Donald Trump, à l’exception de certaines dérogations dont l’aide humanitaire jugée vitale, le temps d’un réexamen pendant 90 jours de cette aide.