Les dirigeants politiques africains appelés à adopter des systèmes électoraux fiables

Au cours d’un entretien avec APA, M. Kouthin, enseignant à l’Université de Cotonou, a estimé que la fraude électorale est la principale origine des conflits sur le continent africain.

« En l’absence d’une étude scientifique sérieuse sur les origines profondes des crises sur le continent africain, la réalité empirique nous laisse constater que la fraude électorale est un mal majeur qui gangrène la cohésion des systèmes électoraux dans les pays africains », a-t-il fait observer.

Selon le professeur Kouthin, la fraude électorale demeure toujours une préoccupation dans les pays africains.

« Si aux temps des régimes monolithiques, il apparaissait presque naturel et bienséant de gagner des élections à 99 pour cent, il devient de plus en plus insupportable de constater que sous les régimes démocratiques, les résultats de nos consultations électorales font toujours l’objet de contestations du fait de leur manque de légitimité populaire", a-t-il martelé.

Les citoyens, les électeurs, la société civile, les médias, les leaders politiques, ne se reconnaissent pas dans les résultats que les institutions chargées d’organiser les élections donnent.

« Les résultats des dernières présidentielles au Sénégal, au Nigeria et au Mali en témoignent des cas de violentes contestations sur le continent », a-t-il fait observer.

Pour lui, la non reconnaissance des résultats électoraux par les électeurs et leaders politiques à l’issue des scrutins débouche très fréquemment sur des crises, des violences, des exils, bref des dysfonctionnements de la société.

« Pour épargner le continent africain de ces dysfonctionnements, nos dirigeants politiques doivent adopter dans leurs pays des systèmes électoraux fiables et crédibles pour éviter les fraudes constatées lors des consultations électorales », a-t-il préconisé.