Il est un fait indéniable que l’homme fort d’Algérie, le généralissime Ahmed Gaïd Salah, serait en train de subir des pressions de la part des Etats-Unis, de la Russie, de la France et de l’Union Européenne des pressions diplomatiques très lourdes.
S’agissant de l’Administration Trump, il semblerait que celle-ci soit en possession de rapport qualifiant Ahmed Gaïd Salah de « militaire déconnecté de la réalité » et sa ferme volonté de tenir les élections présidentielles à la date du 12 décembre 2019 ne pourrait qu’aggraver la crise politique et sociale algérienne.
Pour les Etats-Unis d’Amérique, le risque d’une escalade est fort du fait qu’il n’y a point de candidat de consensus à minima d’acceptation populaire et il serait à craindre de voir un affrontement direct entre la population et le pouvoir.
Cette position américaine donne lieu à une relecture de la rencontre entre le Chef de l’Etat algérien, Abdelkader Bensalah, et le Président russe, Vladimir Poutine et constituerait une vaine tentative algérienne de remettre de l’équilibre en se tournant vers la Russie.
Cependant, la chaîne de télévision russe « Russia Today » a tenu à adopter une ligne éditoriale pro-Hirak, ce qui serait un totale désaveu de Poutine à la politique menée par Ahmed Gaïd Salah.
Concernant la réponse fournit par Ahmed Gaïd Salah à Jean-Yves Le Drian, Ministre français de l’Europe et des Affaires Etrangères, et au Parlement Européen celles-ci sont on ne peut plus claires.
En effet, Ahmed Gaïd Salah les a bonnement qualifiées de parties étrangères connues pour leur rancune historique ne souhaitant aucune réussite pour l’Algérie tout en dénonçant « la horde de la bande, qui après avoir failli dans ses plans, est en train de faire appel à des parties étrangères » dans d’un discours prononcé, le 27 novembre 2019, lors d’une visite de travail et d’inspection au Commandement des Forces Aériennes.
Une réaction d’Ahmed Gaïd Salah qui fait suite à celle du Chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, lors du Conseil des Ministres tenu le 26 novembre 2019 et au cours duquel il a réagi à l’appel de l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann pour organiser un débat au Parlement européen sur l’Algérie qui sera sanctionné par le vote « d’une résolution d’urgence ».
Dans son intervention, Abdelkader Bensalah a tenu à réaffirmer les principes fondamentaux et inaliénables de la diplomatie algérienne de non-ingérence dans les affaires des autres États et de respect de la souveraineté des pays et que le rejet de l’ingérence étrangère est un principe ancré dans la culture politique de l’Algérie, peuple et institutions, et que toute velléité dans ce sens est vouée à l’échec.
Ainsi, Ahmed Gaïd Salah, qui voulait, à tout prix, éviter d’être indexé par les puissances étrangères, en insistant sur la légitimité constitutionnelle, se retrouve, malgré lui, au centre des préoccupations des deux premières puissances mondiales.
En conclusion, l’option d’un troisième report pourrait être envisagée car la situation actuelle laisse prévoir un rejet massif de la majorité du peuple algérien de ces élections ; une hypothèse fortement liée à la possibilité d’un boycott global de la Kabylie. A moins que Ahmed Gaïd Salah ait, comme à son habitude, pipés les dés. Seul le 12 décembre 2019 nous le dira !
Farid Mnebhi.