Dans le but d’attirer l’opinion nationale et internationale sur la vraie nature du régime tyrannique d’Idriss Deby et d’expliquer les actions menées en justice, Brahim Kebé du groupe de réflexion et de conscience était face à la presse, le jeudi dernier, à la maison de la presse. Il était entouré pour la circonstance par les membres du collectif « Mali Te Tila ». L’objectif de cette conférence de presse était d’échanger avec les hommes de médias sur les assassinats politiques en Afrique, plus précisément la disparition d’Oumar Mahamat Saleh, un Professeur Mathématicien et politicien Tchadien.
Selon les conférenciers, l’Afrique au lendemain de son indépendance, fut marquée par l’avènement des pouvoirs autoritaires répressifs .Le continent représentait un tableau sombre vu le gigantesque lot d’assassinats, des tortures , des disparitions et d’arrestations arbitraires dont étaient victimes des citoyens qui avaient en son temps émis une idée contraire par rapport à la gestion de la chose publique. Du Maghreb au Cap en passant par le Sahel et l’Equateur, des régimes africains se sont illustrés par des pratiques sanglantes et sanguinaires dans le but de conserver le pouvoir pour le pouvoir avec la complicité tacite de certains puissants de ce Monde, ceux-là mêmes qui se disaient défenseurs des valeurs universelles de la démocratie , des droits de l’Homme et de la justice.
Ils étaient nombreux, des africains qui ont cru au processus de démocratisation de l’Afrique déclenché par la conférence de Baule en 1990, estimant que le temps des dictatures était révolu et croyant à la possibilité d’une alternance, se sont jetés dans une lutte pacifique pour apporter des réponses démocratiques aux exigences de leurs pays respectifs. Cela s’est passé malheureusement pour certains au prix de leur vie comme le cas du Professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh, enlevé, torturé et disparu en 2008 au Tchad.
A les en croire, la responsabilité de la présidence tchadienne dans la disparition du professeur Ibni Oumar est avérée, l’ordre de l’enlèvement ayant été décidé au plus haut niveau et la capitale à l’heure de la disparition du professeur était sous le contrôle de la garde présidentielle.
Rappelons que le professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh a sacrifié sa vie pour des idéaux universels aussi nobles que la démocratie et la justice au Tchad ; en Afrique et dans le reste du monde. Tout au long de sa carrière, cette illustre figure de la politique tchadienne a fait montre d’une exemplarité et d’une grande rectitude morale dans un pays devenu, au fil des années, un repère où foisonne toute sorte de comportements anti – patriotiques et rétrogrades. Il était l’une des rares voix autour desquelles se sont rassemblés ceux qui désirent sortir le Tchad de la spirale de la violence et de coups de force qui emportent toute aspiration démocratique et de réelle liberté. Le Professeur Ibni est devenu un des emblèmes de l’opposition non armée et démocratique dans ce pays asphyxié par l’inhumanité et les conflits de ces dernières décennies.
A.T.Dansoko