Un nouveau groupe islamiste ayant prêté allégeance à l’Etat islamique sévit en Egypte depuis plusieurs mois. Mais dans un pays où l’armée dispose d’un pouvoir important, le pays est encore loin de plier face au terrorisme.
Atlantico : Le 21 janvier dernier, quelques jours avant la célébration des 5 ans de la révolution égyptienne, un nouveau groupe islamiste a fait violemment irruption. “Misr” a tué 3 civils et 6 policiers dans des explosions dans le quartier populaire de Ahram au Caire. Que peut-on dire de ce nouveau groupe islamiste ? Est-il une nouvelle ramification de l’EI ? Quelles sont ses intentions ?
Roland Lombardi : Depuis l’été 2013, après la destitution musclée de Mohamed Morsi et l’établissement de l’état d’urgence, l’armée s’est consacrée, de manière aussi méthodique que brutale, à mettre la confrérie des Frères musulmans, décrétée comme “organisation terroriste”, hors d’état de nuire. La véritable purge qui touche ainsi l’organisation se poursuit encore. Déjà, avec plus d’un millier de partisans tués, plus de mille condamnations à mort, et plus de 50 000 incarcérations, des démantèlements de caches d’armes et des “disparitions inexpliquées”, la principale force politique du pays a été durement atteinte. Les principaux chefs et les militants les plus actifs des Ikhwan ont été écartés voire éliminés. Ainsi, certains membres de la Confrérie se sont radicalisés et ont opté pour la clandestinité et la lutte armée. D’où l’émergence de groupes comme Ajnad Misr (Soldats de l’Egypte). Pour autant, il est utile de souligner ici que ce n’est pas la répression seule qui alimente ce terrorisme. J’en veux pour preuve l’exemple de la Tunisie, où le « printemps arabe » a relativement réussi pacifiquement mais qui ne l’a pas empêché, ces derniers mois, d’être touchée par les attentats les plus (…)lire la suite sur Atlantico