L’Egypte en ébullition au lendemain d’un bain de sang au Caire

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L’Egypte se préparait jeudi à une nouvelle journée sous haute tension au lendemain de la dispersion sanglante au Caire des manifestations réclamant le retour du président Mohamed Morsi. Les heurts ont fait quelque 235 morts selon un bilan officiel, 2200 morts selon les Frères musulmans.

 

Aucun incident majeur n’avait été signalé jeudi à l’aube dans le pays, où le calme était revenu en fin de soirée moins d’une heure après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu, selon des responsables de sécurité joints.

 

Ce calme pourrait toutefois n’être que temporaire, la tension restant à son comble dans le pays où les islamistes ont appelé à de nouvelles manifestations.

 

Entre 235 et 2200 morts

 

Les forces de l’ordre ont en effet prévenu qu’elles n’accepteraient aucun nouveau sit-in, après avoir pris le contrôle des deux places du Caire où des pro-Morsi campaient depuis un mois et demi.

 

A l’issue d’une journée de heurts meurtriers, les autorités ont décrété l’état d’urgence et un couvre-feu dans la moitié des provinces, dont celles du Caire et d’Alexandrie (nord).

 

Les autorités égyptiennes ont indiqué que 235 civils et 43 policiers avaient péri à travers le pays. Mais le bilan est probablement bien plus élevé, un journaliste de l’AFP ayant décompté 124 cadavres sur la seule place Rabaa al-Adawiya, QG des manifestants pro-Morsi au Caire, où le ministère de la Santé a fait état de 61 morts.

 

Les Frères musulmans ont de leur côté annoncé que la fille de 17 ans d’un de leurs principaux dirigeants, Mohammed al-Beltagui, avait également été tuée par balle. Au total, les Frères parlent de 2200 morts et plus de 10’000 blessés.

 

Evénements jugés “déplorables”

 

La communauté internationale a condamné cet usage de la force contre les manifestants. Les Etats-Unis, qui avaient exhorté les deux camps à rechercher une issue pacifique à la crise, ont jugé ces événements “déplorables”.

 

Et le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei a démissionné de son poste de vice-président, refusant “d’assumer les conséquences de décisions avec lesquelles il n’était pas d’accord”.

 

 

 

(ats / 15.08.2013 09h05)

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