Les islamistes marocains, à la tête du gouvernement depuis 2011, ont remporté les élections législatives du vendredi 7 octobre pour une deuxième mandature de cinq ans. Selon des résultats encore provisoires mais officiels, et après le dépouillement de l’intégralité des bulletins de vote, le Parti de la justice et du développement (PJD) obtient 125 députés, contre 102 à son principal rival, le Parti authenticité et modernité (PAM, libéraux) sur un total de 395 sièges. Le taux de participation s’élève à 43 %.
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) jouit d’une confortable avance pour mener les tractations en vue d’une coalition gouvernementale. Si son adversaire principal, le Parti Authenticité et Modernité (PAM), talonne de près la formation islamiste au pouvoir en nombre de sièges, ces résultats sonnent comme une nouvelle victoire du PJD, qui a mené campagne sur son bilan gouvernemental et sur la probité de ses représentants.
Pour ces élections législatives marocaines, le parti dit ” de la lampe “, en référence à son sigle, a su mobiliser les foules au cours des meetings électoraux qui ont pu rassembler jusqu’à 20.000 personnes. Le référentiel religieux du PJD est vertement critiqué par ses adversaires politiques du PAM, qui se présentent, pour leur part, comme les défenseurs des libertés individuelles au sein de la monarchie constitutionnelle marocaine.
Le Parti authenticité et modernité obtient cette année un nombre de sièges suffisant pour représenter une opposition tenace au parti du Premier ministre sortant, entre les socialistes du PPS, les conservateurs de l’Istiqlal ou encore les libéraux du Rassemblement national des indépendants (RNI). Reste à savoir quelle sera la stratégie d’alliance pour la formation islamiste, qui avait remporté, à la faveur d’une réforme constitutionnelle en plein printemps arabe, une victoire historique en 2011.
Le parti de l’Istiqlal (PI) et le Rassemblement National des Indépendants (RNI) ont obtenu respectivement 31 et 30 sièges, alors que le Mouvement populaire (MP) a remporté 21 sièges. Au même moment, l’Union constitutionnelle (UC) se contentait avec 16 sièges et l’Union socialiste des forces populaires (USFP), 14 sièges. Le Parti du progrès et socialisme (PPS), 7 sièges, le Mouvement démocratique et social (MDS) 3 sièges, la Fédération de la gauche démocratique (FGD), 2 sièges et le reste des partis deux sièges.
D’après le constat des observateurs, les élections se sont déroulées dans la sécurité et la transparence. Les bureaux de vote ont été ouverts à l’heure comme prévu dans le code électoral et tous les matériels sur place. Au cours de ces législatives, les partis politiques ont fait d’une grande maturité démocratique. D’où cette déclaration de M. Salahedine Mezouar, président du Rassemblement national des indépendants qui a tenu à saluer l’ensemble de la classe politique marocaine. Deux faits significatifs ont marqué le scrutin du vendredi. Primo, il y a eu la forte mobilisation des habitants des Provinces du Sud du pays dans les bureaux de vote. Cette mobilisation, devenue traditionnelle, traduit l’attachement indéfectible des populations concernées à leur Nation.
Secundo, les citoyens ont librement exprimé leur choix démocratique dans le calme et la sécurité. Toutes choses qui prouvent à suffisance l’ancrage démocratique du Maroc et le réconforte dans son statut de pôle de stabilité sous la conduite de M6.
B.Koné