Au Sénégal, après la présidentielle de février-mars dernier les acteurs politiques se projettent maintenant sur l’élection législative prévue le 1er juillet. Le PDS, le parti démocratique sénégalais de l’ancien président Abdoulaye Wade aborde cette nouvelle échéance dans une situation de crise. Plusieurs de ses ténors ont marqué leur désaccord avec les orientations actuelles et sont en train de s’organiser au sein de la coalition « Bokk Guiss Guiss ».
Plus les jours passent et plus le fossé se creuse entre les contestataires du PDS et l’ancien président Abdoulaye Wade. La coalition « Bokk Guiss Guiss », « vision commune » en wolof a déposé une liste pour les prochaines législatives différente de celle du PDS.
« Notre ambition, c’est d’obtenir la majorité parlementaire, de devenir la première force politique du Sénégal et de rééquilibrer les pouvoirs en permettant à l’Assemblée de remplir ses missions de contrôle » explique Abdou Fall, ancien directeur de cabinet politique de Wade et l’un des responsables de cette coalition.
Pour y arriver, « Bokk Guiss Guiss » compte sur la surface politique de ses membres. Le président du Sénat, Pape Diop, celui de l’Assemblée, Mamadou Seck, Ousmane Masseck Ndiaye, le président du Conseil économique et social. Plusieurs leaders de cette coalition disposent de fiefs électoraux comme Abdoulaye Baldé à Ziguinchor.
Pour beaucoup, c’est la façon dont Abdoulaye Wade a voulu mettre son parti en ordre de marche, après la défaite, qui a provoqué la rupture. Thierno Lô, ancien ministre du Tourisme ne mâche pas ses mots : « Nous contestons à Abdoulaye Wade le droit de déterminer notre avenir politique après cette défaite à la présidentielle, dit-il, alors qu’il ne peut plus avoir de mandat électif »
« Nous assumons le bilan, poursuit ce leader, nous conservons à Abdoulaye Wade notre amitié, mais nous devions prendre en main notre destin ».
Par RFI