Leçon de géopolitique : Que pourrait changer au Mali avec le probable avènement au pouvoir en France d’un certain conservatisme voire populisme ?

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François Fillon grand vainqueur du premier tour de la primaire de la droite. © THOMAS SAMSON / AFP/ THOMAS SAMSON
François Fillon grand vainqueur du premier tour de la primaire de la droite. © THOMAS SAMSON / AFP/ THOMAS SAMSON

Le Brexit et l’inattendue élection de Donald Trump ne seraient que le début d’un bouleversement de la géopolitique mondiale. A présent, il est fort à parier que les lignes diplomatiques et politico-sécuritaires internationales ne seraient plus les mêmes à partir de 2017-2018. Et pour cause, la montée d’un certain conservatisme et populisme en Occident qui prônent tous les deux le nationalisme avec un fort rejet de l’immigration, mais également le libre droit pour chaque pays de s’administrer librement sans interférence. Avec le désistement du président Hollande pour la course à l’Elysée, les jeux sont plus que jamais ouverts pour l’élection présidentielle française qui aura lieu courant 2017. D’ores et déjà, deux favoris se détachent, que les sondages placent au second tour. Il s’agit du plus conservateur des candidats à la Primaire de la Droite et du Centre, François Fillon et de Marine Le Pen, qui dans la droite lignée de l’idéologie du Front National, prône « la France aux français» revendiquant, à tout vent, sa nationalité française de souche. Dans l’hypothèse d’un changement radical de cap diplomatique, avec l’avènement de l’un de ces deux candidats, que pourrait réellement changer au Mali ?

Jusqu’à présent, François Fillon et Marine Le Pen, à l’instar des autres candidats à la présidence française, ne se sont jamais prononcés sur leur politique africaine respective. Pour François Fillon, grand vainqueur de la Primaire de la Droite et du Centre, il faut un projet radical pour la France. « Radical », c’est le qualificatif qui revient le plus souvent dans ses discours. En sera-t-il de même pour sa position envers le Mali ?

Sur la crise malienne, l’intervention militaire française est sur une pente descendante. Serval a cédé sa place à Barkhane, une opération avec moins d’hommes mais couvrant un champ d’intervention englobant l’ensemble du Sahel. L’objectif pour l’Administration Hollande, c’est d’entamer un retrait progressif des troupes françaises pour n’en laisser qu’un noyau assez substantiel. Si Fillon parvenait à obtenir la confiance de ses compatriotes, dans le domaine militaire, il s’inscrirait sur les pas de son prédécesseur. Néanmoins, là où persiste la grande interrogation, c’est le niveau d’accointance avec les groupes rebelles touareg. Les maliens se rappellent souvent avec amertume, que c’est sous le regard assez complaisant du gouvernement Fillon, que le MNLA et alliés sont parvenus à réaliser « d’importants succès militaires ». Lors des Primaires, il aura choqué en affirmant sur la colonisation que la France n’avait pas tort d’exporter sa culture. Qualifié souvent de hautain et en froid avec l’Afrique, Fillon pourrait tout simplement épaissir le flou autour de la résolution de la crise malienne. Surtout si derrière ce problème géopolitique, des visées géostratégiques hautement bénéfiques pour la France sont en jeu.

Quant à Marine Le Pen, si elle devenait présidente de la République française, la logique voudrait qu’elle ordonne sans ménagement la fermeture des bases militaires partout en Afrique. Ce ne pourrait être autrement pour quelqu’un qui prône « la France aux français », alors qu’également, « l’Afrique revienne aux africains ». Mais là encore, toute projection serait aventureuse. Si les intérêts géostratégiques vitaux de la France sont engagés, elle mettra beaucoup d’eau dans son vin et sa politique étrangère pourrait être beaucoup moins fermée qu’elle ne le prétendît.

Somme toute, l’histoire contemporaine a prouvé que les motivations géopolitiques et diplomatiques sont très peu évolutives. Beaucoup d’hommes politiques ne se gênent pas de retourner leur veste une fois au pouvoir, après avoir  constaté la dure  réalité des choses dont ils ne pouvaient avoir connaissance avant. Des réalités dont la violation entrainerait de lourdes conséquences tant sur l’avenir politique qu’économique immédiat de leur pays. En attendant de connaitre le prochain président ou présidente de la France, disons tout simplement que la crise malienne ne pourra être résolue que par les maliens eux-mêmes. Il faudra du temps, du cran et beaucoup de patience, en ne perdant point en ligne de mire de tirer les leçons d’un passé récent, émaillé de mal gouvernance et de délinquance financière à satiété. Cela ne dépend ni de l’Hexagone encore moins du Pentagone mais bien de l’Etat malien.

 

Ahmed M. Thiam

thiam@journalinfosept.com

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1 commentaire

  1. La France ne peut se mouvoir que dans le sillage des Etats-Unis .
    Elle n’a pas le choix et ne pourrait aller en contre sens de la volonté du
    tout puissant président étasunien ,Donald Trump .

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