Leçon de géopolitique : L’Afrique, le continent des plus improbables scénarii politiques

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Spectaculaire, burlesque ou encore saugrenu, les qualificatifs ne manquent pas pour qualifier les crises politico-sécuritaires en Afrique. La dernière en date est le revirement spectaculaire du président gambien Yaya Jammeh. Après qu’il eut reconnu sa défaite à la face du monde et ce, dès les premiers instants de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, il fut, sans état d’âme aucun, l’auteur de la volteface extraordinaire qui restera dans les annales de l’histoire contemporaine en Afrique. En effet, il rejette totalement la victoire de son challenger Adama Barrow et clame haut et fort sa victoire. Quelle mouche a pu bien piquer le président Jammeh pour s’être souillé après s’être refait une virginité aux yeux de la Communauté internationale ? Cette crise qui était pourtant prévisible après 22 ans de délices du pouvoir n’est malheureusement pas aussi rare que l’on pourrait le croire sur le continent. D’autres faits ayant débouchés sur des crises similaires sont encore dans les mémoires. Les crises postélectorales en Afrique sont une véritable saga où se mêlent le ridicule, l’absurde et le cocasse.

Hier en Côte d’Ivoire, un Etat, deux présidents élus

En janvier 2011, deux camps se déchiraient en Côte d’Ivoire, celui du président sortant Laurent Gbagbo et du président élu Alassane Dramane Ouattara, ADO. L’élection présidentielle de la fin d’année 2010 en était la cause.  À l’issue du second tour, Alassane Ouattara est proclamé le 2 décembre 2010, 4ème  président de la République de Côte d’Ivoire avec 54,10% par la Commission électorale indépendante. Dans la foulée, le Premier ministre de Gbagbo, Guillaume Soro, court remettre sa démission à ADO. Mais, contre toute attente, le Conseil constitutionnel invalide les résultats dans les régions du nord et annonce la réélection de Laurent Gbagbo avec 51,45 %. Les deux présidents prêtèrent alors, serment le 4 décembre 2010.  Ouattara à l’hôtel du Golf devant la presse étrangère et Gbagbo devant la Conseil constitutionnel. Les pro-Gbagbo qualifièrent ironiquement l’administration de Ouattara de République bananière ou encore du plus petit Etat du monde, car confinée entre les murs d’un hôtel. Après l’échec de toutes les tentatives de négociation, le Conseil de sécurité de l’ONU finit par  voter à l’unanimité le renfort des casques bleus présents dans le pays. Ainsi, le 11 avril 2011, les forces armées ivoiriennes et la Force Licorne, avec le concours de l’ONUCI, arrête Laurent Gbagbo et mettent alors fin à la guerre civile.

Au Mali, le président de la République par intérim est agressé au palais présidentiel

Le Mali aura touché le fond en 2012-2013 avec les 2/3 de son territoire occupé par des groupes terroristes. Mais cette crise sécuritaire était aggravée par celle institutionnelle avec une cacophonie sans précédent causée par le coup d’Etat de la bande à Haya Sanogo. La légalité constitutionnelle fut rétablie grâce à la médiation de la CEDEAO et le président de l’Assemblée Nationale, Dioncounda Traoré, fut nommé président par intérim. Le 21 mai 2012, alors qu’il était dans son bureau au palais présidentiel de Koulouba, il fut agressé par une foule hostile conditionnée contre sa personne. Aujourd’hui encore, l’on se demande comment la foule a pu déjouer la vigilance  de la garde présidentielle. L’agence d’informations  Reuters affirmait à l’époque que  les militaires postés autour du palais de Koulouba n’auraient rien fait pour empêcher la foule de commettre son forfait. Cheick Modibo Diarra, alors  Premier ministre « de pleins  pouvoirs », se méprit sur les limites de ses prérogatives. Lors d’une émission télévisée, il étalera une méconnaissance coupable de son rôle de Premier ministre. A la question des journalistes, il répondait en ces termes : « je vais présenter ma démission à qui ? ». Mais, quelques semaines plus tard, il sut à qui.

Contraint et sous la violence, il  présentera sa démission à celui qui tenait réellement les rênes du pouvoir, à savoir le capitaine d’alors, Amadou Haya Sanogo.

Aujourd’hui en Gambie, c’est le président sortant qui conteste sa défaite qu’il aura lui-même reconnue

L’imprévisible Yaya Jammeh ne reconnait plus sa défaite. Certains diront que c’était trop beau pour être vrai, alors que d’autres pensaient que le système de vote par des billes était tout singulièrement révolutionnaire. Pour le moment, comme dans le cas malien, la CEDEAO tente une médiation. Elle n’exclut toutefois pas une solution militaire.

Bref, sur le continent, les scénarii des plus loufoques font plutôt légion. En Afrique, au regard de la longévité de bon nombre de Chefs d’Etat, on réalise avec amertume que le ridicule ne tue point.

Ahmed M. Thiam

thiam@journalinfosept.com

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1 commentaire

  1. ****** 😡
    http://reseauinternational.net/la-gambie-sous-agression-occidentale-pourquoi-il-faut-defendre-le-president-jammeh/

    POURQUOI LES PANAFRICANISTES DOIVENT DEFENDRE LE PRESIDENT YAHYA JAMMEH !

    * Comment les USA et la NDI (National Democratic Institute) – « habituel partenaire (américain) des plateformes d’observation des élections pour le compte des sociétés civiles », et une des « vitrines légales de la CIA », subventionnée notamment par le Département d’Etat américain – sont à la manœuvre ?

    * Comment les élections ont été truquées au profit du candidat de l’opposition pro-occidentale ?

    * Quel est le rôle de la NDI et de son directeur Afrique, l’opposant Camerounais Christopher Formunyoh ?

    * Comment la Fondation Formunyoh (TFF) intervient directement en Gambie ?

    * Pourquoi le but des Américains et de leurs porteurs de valise sénégalais est en premier d’empêcher que la Gambie quitte la soi-disant CPI …?

    LA SYRIE, LE RWANDA, LE BURUNDI, LE GABON ET AUTRES ONT TENU TETE.

    LES AFRICAINS DE L’ OUEST, GÉNÉTIQUEMENT LARBINS SELON LES ETHNOLOGUES FRANCAIS, VONT-ILS UNE FOIS DE PLUS TRAHIR ET SACRIFIER LA NATION GAMBIENNE? ? ?

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