Adulé par les uns, critiqué par les autres, le Lider Maximo est à coups sûrs l’une des personnages phares du 20ème siècle. Très tôt, le Mali et Cuba ont adhéré au mouvement des Non-alignés et ont soutenu les mouvements de libération en Afrique et dans le reste du monde. C’est grâce à ces liens que les deux parties ont développé une coopération dynamique. Cependant, le monde d’aujourd’hui reste fortement imprégné par les vestiges de la guerre froide.
Même après le coup d’État militaire survenu en 1968, la coopération entre le Mali et Cuba s’est poursuivie dans les domaines de la santé, de l’éducation, des sports et des arts jusqu’en 1991. A cause des évènements post 26 Mars, ainsi que les difficultés budgétaires et financières auxquelles les deux pays ont été confrontés, la mise en œuvre des programmes de coopération se retrouva fortement entamée, provoquant même en juin 1992, la fermeture de l’ambassade de Cuba dans le pays. En 1998, Cuba va ouvrir de nouveau son ambassade, suite à la visite du président Konaré à Cuba en juillet de la même année. Ces visites ont donné un coup de fouet dans la reprise de la coopération entre les deux pays.
Cuba et l’Afrique, une vieille histoire
Aussi bien diplomatiquement que militairement, Cuba a joué un rôle non négligeable en Afrique pendant la seconde moitié du XXe siècle et c’est en Afrique australe en particulier que Cuba a pesé le plus dans la balance géopolitique de la région. Nelson Mandela ne s’y est pas trompé. Sa toute première visite officielle, une fois libéré, s’est faite à La Havane. Sa rencontre avec Fidel Castro a été immortalisée dans une photo qui montre que diplomatiquement Cuba se battait aussi sur de nombreux fronts. Non contents d’inspirer des révolutionnaires dans de nombreux pays, Cuba offrait son aide à ceux qui se battaient contre des régimes ennemis. Cette aide prenait la forme d’armes, de formation militaire, d’aide financière et organisationnelle avec par exemple la tenue du 7e congrès du parti communiste sud-africain à Cuba en avril 1989.
C’est aussi militairement que Cuba a fait la différence en Afrique australe. En battant les armées de l’Afrique du Sud, les 50 000 soldats cubains ont réussi pendant les années 1980 à favoriser l’émergence d’un régime communiste dans l’ancienne colonie portugaise de l’Angola. La bataille de Cuito Cuanavale symbolise cet engagement militaire cubain et encore aujourd’hui le gouvernement de l’Afrique du Sud la considère comme le début de la fin de l’Apartheid.
Avec l’entremise des États-Unis de Ronald Reagan, Cuba, l’Angola et l’Afrique du Sud ont signé en décembre 1988 des accords tripartites qui mirent fin au conflit. Presqu’un an avant la chute du mur de Berlin, c’était la fin de la guerre froide en Afrique. Grâce à ces accords, les soldats cubains rentraient chez eux et la Namibie toujours sous le joug sud-africain obtenait son indépendance. L’Afrique du Sud n’était plus qu’entourée de régimes ennemis qui avaient donné le droit de vote à toute leur population. Les jours de l’Apartheid étaient comptés.
Rassemblés par Ahmed M. Thiam