Leçon de géopolitique : Affaire Khashoggi, ça sent le roussi pour le royaume wahabbi

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Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avec le prince Mohammed ben Salmane, à Riyad, mardi. Photo Leah Millis. Reuters

Le royaume d’Arabie Saoudite voulait diminuer sa dépendance vis-à-vis du pétrole à travers un « soft power » mis en place par l’homme fort du pays, le prince héritier, Mohamed Ben Salmane (MBS). Mais, la sombre affaire de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, critique envers la couronne, a fortement terni l’image du pays. L’ouverture, sans précédent, du pays des Saoud était-elle trop belle pour être vraie ?

Tout allait si bien pour l’Arabie Saoudite avant l’éclatement de cette affaire ! Une vague de liberté et d’ouverture soufflait sur le royaume. Les investisseurs étrangers se bousculaient pour être en pole position des futurs investissements à venir. Et enfin, le grand allié américain est redevenu ce qu’il était après la froide parenthèse Obama, c’est-à-dire un inconditionnel soutien. En effet, Trump s’était montré dès son élection être 100% derrière le régime saoudien surtout dans le contexte du Moyen-Orient où les rivalités entre Iran et Arabie sont guerrières. Sauf qu’en géopolitique, ce qui peut paraitre comme un simple fait-divers, peut prendre une dimension internationale grave.

Rappel des faits

Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique envers le régime, craignant d’être arrêté par les autorités locales, s’était exilé en Amérique l’an dernier. Il critiquait notamment quelques décisions prises par MBS ainsi que l’intervention militaire saoudienne au Yémen. Le 2 octobre dernier, sa fiancée étant turque, il se rend au consulat saoudien d’Istanbul en Turquie pour obtenir un document administratif prouvant qu’il n’était pas marié. Depuis, plus rien. Khashoggi a disparu, et tout porte à croire qu’il a rencontré un destin macabre.

Les versions se contredisent. Côté saoudien, l’on soutient que le journaliste a quitté le consulat, alors que le président turc mettait en défi le royaume de prouver ce fait. Dans les heures qui suivirent, des responsables turcs affirmaient même qu’il aurait été tué dans le consulat par une équipe de saoudiens arrivés à Istanbul par avion et repartis le jour même. Riyad dément fermement. Citant un responsable américain, le Washington Post avec qui le journaliste collaborait, affirma que le corps de ce dernier a probablement été découpé et mis dans des caisses avant d’être transférés hors du pays. Selon le même Washington Post, Ankara aurait dit aux Etats-Unis détenir des enregistrements audio et vidéo montrant comment Jamal Khashoggi avait été “interrogé, torturé puis tué” à l’intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré. D’après des journaux turcs, le journaliste était entré avec une montre intelligente connectée à un téléphone.

Dans la foulée, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo se rend à Riyad où le roi a dit toute son adhésion pour une enquête complète et crédible. L’enquête est désormais en cours.

Au-delà de l’affaire, des considérations géopolitiques subsistent

Dans la région du Moyen et du Proche-Orient, très souvent l’on ne voit que les rivalités Iran-Arabie Saoudite. Mais, ce qu’il faut savoir, c’est que les puissances ne se limitent pas qu’à ces deux. Car, la Turquie d’Erdogan, qui est de plus en plus nationaliste, entendrait disputer le leadership du monde sunnite à l’Arabie Saoudite. Une place de leader qu’on pensait être détenu presque naturellement par le royaume. Un autre jeu géopolitique qui complexifie davantage les relations interétatiques de cette partie du monde. Il n’est donc pas exclu que la Turquie se soit saisie de cette affaire pour écorner l’image de l’Arabie, sa rivale, et de mettre tout en œuvre pour accroitre la pression déjà lourde sur les frêles épaules du roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud. Cette partie du monde est, sans aucun doute, l’épicentre des considérations géopolitiques mondiales. Des considérations qui pourraient même, dans un avenir plus ou moins proche, façonné le monde, comme ce fut le cas lors de la guerre froide avec les deux blocs, est et ouest.

« L’Arabie Saoudite ouverte sur le monde » devra attendre

A l’initiative du prince héritier, le royaume devait abriter en fin du mois d’octobre le «Futur Investment Initiative» que beaucoup qualifiaient de « davos du désert ». Mais avec l’éclatement de cette sordide affaire, les désistements des invités de marque se multiplient. Au risque même de compromettre cet ambitieux projet de MBS. En attendant la suite de cette affaire, l’on se rappelle que cette Arabie, version MBS, surfe quelque fois avec des pratiques très peu orthodoxes. Le 4 novembre 2017, le régime saoudien avait forcé le Premier ministre libanais Saad Hariri à présenter sa démission en guise de protestation contre la mainmise de l’Iran et du Hezbollah sur le Liban. L’on apprit plus tard qu’il s’agissait d’une démission forcée et que Hariri était retenu contre son gré à Riyad. Autant de fait qui ne plaide pas en faveur du royaume dans cette nouvelle l’affaire Khashoggi.

Ahmed M. Thiam

thiam@journalinfosept.com

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4 COMMENTAIRES

  1. Il a fallu sept minutes à Jamal Khashoggi pour mourir, a déclaré à Middle East Eye (MEE) une source turque qui a écouté intégralement l’enregistrement audio des derniers instants du journaliste saoudien. …

    Salah Muhammad al-Tubaigy, qui a été identifié comme le chef du département médico-légal de la sécurité générale saoudienne, était l’un des quinze membres de l’équipe qui est arrivée à Ankara plus tôt dans la journée sur un jet privé. Tubaigy a commencé à couper le corps de Khashoggi sur une table du bureau alors qu’il était toujours en vie, a annoncé la source turque. Le meurtre a duré sept minutes, a déclaré la source. Alors qu’il a commencé à démembrer le corps, Tubaigy a mis des écouteurs et a écouté de la musique. Il a conseillé aux autres membres de l’équipe de faire de même : «Quand je fais ce travail, j’écoute de la musique. Tu devrais faire cela aussi », aurait déclaré Tubaigy selon notre source.

    SOURCE
    http://lesakerfrancophone.fr/affaire-khashoggi-les-saoudiens-betonnent-mais-la-pression-va-monter

    VOILA’ EN BREF LE CV , O COMBIEN RICHE, DES “GARDIENS” DES “LIEUX SAINTS” DE
    L’ ISLAM-ARNAQUE-ETERNEL….!!!

  2. EXCLUSIF : Sept des gardes du corps de bin Salman parmi les suspects de l’affaire Khashoggi !!!!

    MEE révèle les grades des militaires saoudiens soupçonnés d’avoir tué Jamal Khashoggi et leurs liens étroits avec le prince héritier Mohammed bin Salman

    par David Hearst

    Middle East Eye peut révéler que sept des 15 hommes soupçonnés d’être impliqués dans une opération visant à tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi appartiennent à la sécurité personnelle et à la protection du prince héritier Mohammed bin Salman.

    Les suspects sont allés dîner chez le consul général d’Arabie Saoudite après avoir assassiné et démembré Khashoggi à l’intérieur du consulat, a indiqué mercredi à MEE une source au bureau du procureur général d’Istanbul. La police turque a finalement eu accès à l’immeuble mercredi.

    La plupart d’entre eux sont des officiers de haut rang qui ont accompagné le prince héritier lors de visites diplomatiques au Royaume-Uni et en France au début de cette année.

    MEE a obtenu du ministère de l’Intérieur saoudien un document détaillant leurs grades, leur date de naissance, leur passeport et leurs numéros de téléphone, et indiquant quand ils ont accompagné bin Salman lors de voyages à l’étranger. Tous sont membres de la force de sécurité spéciale du prince héritier.

    MEE ne publie pas le document afin de protéger la sécurité de ses sources.

    La confirmation que ces sept membres sont des membres de haut rang de l’équipe de protection rapprochée du prince héritier et qu’ils voyagent régulièrement avec lui lors de visites prestigieuses compliquera les efforts en cours pour éloigner bin Salman de l’enquête sur le meurtre à Istanbul.

    Le spécialiste en autopsie
    Salah Muhammad al-Tubaigy est un huitième homme, identifié sur des cassettes audio et dont le contenu a été divulgué à MEE comme celui qui a procédé au démembrement de Khashoggi alors qu’il était drogué mais toujours en vie.

    Tubaigy avait deux postes de direction. L’un d’entre eux était le poste de président du département des preuves médico-légales au sein de la Sécurité générale saoudienne. Le second était celui de président du conseil scientifique de la médecine légale au sein de la Commission saoudienne pour les spécialités de santé.

    C’est l’équivalent saoudien du General Medical Council, le régulateur médical britannique, et dans un poste aussi éminent, Tubaigy serait un examinateur des médecins souhaitant se qualifier en tant que spécialiste en médecine légale, et c’est lui qui déciderait si les médecins formés à l’étranger étaient qualifiés pour travailler en tant que spécialistes en médecine légale dans les hôpitaux saoudiens.

    Le New York Times a rapporté mardi que Tubaigy avait publié une étude sur la dissection et les autopsies mobiles et indiqué que sa présence parmi les suspects « suggère que la mise à mort aurait pu faire partie du plan initial ».

    SOURCE
    https://reseauinternational.net/exclusif-sept-des-gardes-du-corps-de-bin-salman-parmi-les-suspects-de-laffaire-khashoggi/

    VOILA’ EN BREF LE CV , O COMBIEN RICHE, DES “GARDIENS” DES “LIEUX SAINTS” DE
    L’ ISLAM-ARNAQUE-ETERNEL….!!!

  3. C’est peut être le Karim KEITA du Mali. Il se croit tout permis car son père qui est un président de fraude l’a laissé faire. Mais d’ici 5 ans on saurait entre IBK et le peuple qui a gagné ces élections.

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