Mr Abdoulaye Wade, dans sa carrière politique a fait plus de 20 ans dans l’opposition. Il a même connu des périodes très difficiles dans son statut d’opposant à l’ex- président Abdou Diouf. Il est arrivé au pouvoir très tardivement au bout d’une longue lutte politique, aujourd’hui Me Wade a 85 ans. Il est arrivé au pouvoir un 1er avril 2000, à l’âge de 74 ans pour un mandat de 7 ans. Elu à nouveau à l’âge de 81 ans, pour cette fois- ci un quinquennat, parce qu’une modification de la constitution avait réduit le mandat à 5 ans, il profite de son élection et par subtilité juridique pour modifier la constitution en ramenant le mandat présidentiel à 7 ans. Tout le monde se souvient de son échec dans sa tentative de faire élire le président et le vice- président à un suffrage réduit à seulement 25%. Dans ce cas là Wade préparait déjà la relève qui devrait être assurée par son fils Karim Wade qui dirige aujourd’hui des ministères. A défaut d’être président, il est super- ministre. Grand orateur et non moins un intellectuel confirmé, doté d’une connaissance aigue, Wade, à plusieurs fois,estimait qu’on lui avait volé son triomphe durant les décennies qu’il a passées dans l’opposition. Mais par habileté politique il finira par se faire plébisciter en 2000 avec 73 % des suffrages exprimés. Aujourd’hui Wade veut briguer un 3ème mandat, avec la complicité du conseil constitutionnel sa candidature a été validée.
Pendant que certaines candidatures ont été rejetées sans motifs se qui a déferlé la colère du M 23 juin dans la capitale Sénégalaise. Wade doit comprendre qu’il doit passer le flambeau à la nouvelle génération. C’est grâce à l’alternance qu’il est président. Il doit prendre au sérieux l’attitude du M 23 pour renoncer à sa candidature aux élections présidentielles qui se tiendront dans quelques mois. C’est en cela qu’il éviterait au Sénégal ce qui est arrivé dans certains pays africains. Cela lui éviterait lui-même le sort qui est réservé aux dirigeants malgré la protestation de leurs peuples. Surtout que le Sénégal est parmi les pays africains qui sont en voix de développement.
Mamadou Coulibaly