Le RSP arrête brutalement la transition à trois semaines des élections : Ou le revers des révolutions inachevées

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Burkina-Faso : un militaire annonce la destitution du président
A la télévision publique burkinabè, un homme portant l’uniforme du RSP est apparu pour annoncer la dissolution des autorités de la transition, le 17 septembre 2015.
Télévision burkinabè

Du recul, il en faut, pour bien analyser la situation qui prévaut au pays frère du Faso. Certes, tout coup d’Etat est condamnable car il porte atteinte au fondement même du pouvoir par le peuple et pour le peuple. Mais, que l’on n’oublie surtout pas qu’un putsch n’est que souvent la sanction logique et implacable du système de mal gouvernance. Les autorités de la Transition sont coupables d’inexpérience pour avoir écarté de la compétition une partie du peuple dont les burkinabè de l’extérieur et ceux qui auront servi l’ancien régime du processus électoral.  La Transition en place n’a pas su ou plutôt voulu tirer tous les enseignements de la chute de Blaise Compaoré. Le projet de modification de la Constitution dans l’unique dessein de se maintenir était anti-démocratique bien que légal, aussi bien que le fait d’évincer les anciens soutiens du régime déchu. Si l’on prétend agir au nom de la Démocratie, l’on devrait laisser tous les fils du pays apporter leur pierre à l’édification du nouveau Burkina. Les autorités de la Transition n’auraient jamais dû, sous aucun prétexte, profiter de la haine que ressentait, dans le feu de l’action, une grande majorité du peuple burkinabé envers Blaise et ses alliés. La morale de la chute de Blaise aurait voulu tout simplement que le processus électoral soit ouvert à tous. C’est le propre même de la Démocratie de laisser toutes les tendances s’exprimer.

En une année, le Burkina Faso est allé de putsch en putsch. D’abord, le coup d’Etat institutionnel qui avait été tenté par Blaise Compaoré pour modifier l’article 35 limitant le nombre de mandats présidentiels. Ensuite, le coup d’Etat citoyen mené par la Jeunesse burkinabè pour un système de gouvernance libre, juste et équitable. Puis, le coup d’Etat électoral, le mot n’est pas fort, des autorités de la Transition afin d’écarter certains candidats favoris qui auraient eu leur mot à dire à la présidentielle du 11 octobre, surtout en la personne de Djibril Bassolé. Et enfin, le coup d’Etat militaire qui survint à quelques encablures de la date fatidique du 11 octobre.

Le code électoral « exclusionniste » : le prétexte et non la raison qui justifie le putsch

Ce qui se passe au Burkina n’est que la somme d’un jeu d’intérêts dont le peuple est seul à en subir les retombées négatives. Précédemment, la classe politique dirigeante avait voté un nouveau code électoral pour arriver à ses fins. Maintenant, c’est l’ex garde présidentielle qui fait ce putsch profitant des failles politiques en place. Hormis le malaise des burkinabés de l’extérieur qui ne pouvaient pas voter pour le scrutin du 11 octobre prochain, la saisie de plus de 5000 fausses cartes d’électeurs augurait des lendemains sombres pour le pays.

L’on savait que les autorités de la Transition en touchant au dossier sensible de l’assassinat du président Thomas Sankara signaient probablement leur « arrêt de mort » en raison des révélations compromettantes sur l’implication directe de Blaise Compaoré et de son ami de toujours, le Général Gilbert Diendéré. Et tout semble indiquer, eu égards à la coincidence des faits constatés que ce coup d’Etat a été commis pour étouffer les résultats des enquêtes menées. Ce qui explique que le timing du coup d’Etat ne soit pas anodin. C’est le jeudi 17 septembre 2015 date à laquelle les résultats de l’autopsie des restes présumés du président Thomas Sankara devaient être dévoilés. Et c’est à la veille, le mercredi 16 septembre 2015 que le coup d’Etat sera commis par le RSP. Pour un rappel historique, il faut noter que c’est Diendéré qui a mené l’arrestation de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987 alors qu’il était à la tête du Régiment.

La leçon de l’Histoire qu’il faut retenir à présent est que les autorités de la Transition auraient dû se limiter à faire face à la seule priorité du moment à savoir : organiser des élections libres, crédibles, transparentes et inclusives afin de tourner la page Compaoré.

Ahmed M. Thiam

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1 commentaire

  1. Afrique : Les Coups d’États.
    On est devenu la sauve-souris ” Ni Oiseau, Ni Lion”.
    Chaque année, on enregistre deux ou trois Coups d’États en Afrique hors chez les blancs c’est rare de voir un Coup d’État sur leur territoire malgré que les blancs sont purement mauvais d’une part.
    En Afrique, nos dirigeants aiment trop le pouvoir plus que le développement durable de leur nation, ils ne pensent mêmes pas à la fin de leur mandat, ni l’avenir de la jeunesse, c’est pourquoi nous sommes dans une crise sans fin voir le cas du Burkina Fasso tout dernièrement.
    Et puis, on est sans doute des vrais Esclaves, bien vrai que certains disent le contraire pour nous soulager : que l’esclavage en Afrique est aboli, pour moi c’est tout à fait le contraire, car idéologiquement on est tous pourris, les gens peuvent leurs témoignés la preuve est que nous sommes tous endettés par l’occident en complicité avec nos dirigeants.
    Les blancs vivent plus bien que nous.
    Faut-il choisir des dirigeants qui, par leurs personnalités, leurs actes posés et leurs liens de partenariat à pouvoir ramener la paix dans nos pays en évitant la guerre et la famine.
    Une idée, une progression, l’Afrique un continent en réserve de développement.
    Ensemble engageons nous pour lutter contre l’anarchie et faire sauver l’Afrique.
    Mes analyses.
    Vane Traoré Le Futur Maire.

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