Initiés par le groupe Office chérifien des Phosphates (OCP), les deux projets d’envergure inaugurés lundi dernier à Jorf Lasfar par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc ont nécessité un investissement de 6,1 milliards de dirhams.
Le Roi Mohammed VI a inauguré lundi 1er février dernier à Jorf Lasfar des projets d’envergure initiés par le groupe Office chérifien des Phosphates (OCP). Ces projets phares constituent une nouvelle illustration de l’engagement du Souverain en faveur de la coopération Sud-Sud et de a volonté de soutenir les initiatives d’innovations et de développement durable du groupe, de son écosystème et ses partenaires africains, d’accompagner sa stratégie industrielle et, aussi de conforter le leadership du Royaume sur le marché mondial des phosphates.
La nouvelle unité industrielle, qui a nécessité la bagatelle de 5,3 milliards de dirhams, est composée d’une unité d’acide sulfurique (1,4 million de tonnes/an), d’une unité d’acide phosphorique (450.000 tonnes/an), d’une unité d’engrais (1 million de tonnes équivalent DAP/an), d’une unité centrale thermoélectrique d’une puissance de 62 MW et de différentes infrastructures de stockage pouvant accueillir 200.000 tonnes d’engrais, soit plus de deux mois d’autonomie.
Ce méga-projet privilégie l’innovation technologique et environnementale au niveau de la production sulfurique par un gain d’énergie électrique de 10MW et une réduction de la consommation d’eau de mer.
Pendant la phase de construction, Africa Fertilizer Complex a crée des milliers d’emplois (dont 86% de nationaux) et sa phase d’exploitation permettra de créer 380 emplois.
Avec une capacité de 25 millions de m3 d’eau/an (75.800 m3 d’eau/jour), la première phase du projet d’usine dessalement d’eau de mer, qui a nécessité des investissements de l’ordre de 800 millions de dirhams, est composé d’une unité de pompage d’eau de mer d’un débit de 7.700 m3/h, une unité de prétraitement d’eau de mer permettant d’éliminer les matières en suspension, les huiles et graisses ainsi que les matières colloïdales et une unité d’ultrafiltration pour éliminer les particules ultrafines.
Ces infrastructures de haut niveau viennent confirmer la volonté du roi Mohammed VI d’instaurer des relations marquées par le sceau de l’efficacité, de la performance et de la crédibilité avec les pays de l’Afrique.
B.koné
Une semaine de grands travaux
Tout avait commencé le jeudi dernier à Ouarzazate. Ce jour-là, aux portes du Sahara, c’est le Chef de l’Etat marocain qui donna le coup d’envoi de la première étape d’un vaste projet destiné à doper la production d’énergies renouvelables. Sa Majesté le Roi Mohammed VI était accompagné pour la circonstance de plusieurs invités de marque. A commencer par le Chef du gouvernement marocain, MM. Abdelilah Benkirane Ali, Fassi Fihri (Directeur général de l’ONEE), Ségolène Royal (Ministre de l’Ecologie de la France), Marie Françoise Marie-Nelly (Directrice du département Maghreb et Malte, Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale, José Manuel Garcia-Margallo (Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Royaume d’Espagne), etc.
Présentant les grandes lignes de la Stratégie Energétique Nationale de son pays, M. Fassi Fihri a souligné toute l’importance de ces différentes réalisations. Pour lui, ces réalisation ont été rendues possibles grâce à la ” Vision Stratégique et clairvoyante du Souverain “. Il a rappelé qu’en plus de la mise en service de cette première centrale, de 160 MW, il y avait 350 autres mégawatts (MW) en cours de développement et 470 MW en phase de sélection.
La Ministre française de l’Ecologie, Mme Ségolène Royal, s’est réjouie de la concrétisation de ce projet cher au Chef de l’Etat marocain. Pour elle, il s’agissait là d’un ” formidable espoir pour tous les pays qui ont beaucoup d’ensoleillement et des terres désertiques “. S’adressant à la presse, Mme Royal dira : ” Le Maroc a une visibilité mondiale qui va lui permettre de réduire sa dépendance énergétique et de donner l’exemple aux autres pays “. Véritablement impressionnée, Mme Royal ajouta : ” A partir des réalisations du genre, nous réussirons à remplir nos obligations en termes de lutte contre le réchauffement climatique “. Avant de terminer, elle rappela que la coopération entre le Maroc et la France dans le domaine des énergies renouvelables ” permettra de pousser en avant la décision prise lors de la conférence de Paris sur l’électrification de l’Afrique à partir des énergies renouvelables.
De son côté, le Ministre espagnol des Affaires étrangères et de la coopération dira : ” L’inauguration de cette plateforme, la plus grande au monde, est un signe de modernité, de progrès technologique très important et d’engagement du Royaume dans la lutte contre le changement climatique “. Se félicitant de la contribution d’entreprises de son pays, l’Espagne, dans la réalisation de la Centrale, José Manuel Garcia-Margallo confia à la presse : ” Avec le lancement de cette centrale solaire, le Maroc deviendra uyn hub énergétique pour le développement de l’ensemble de l’Afrique “.
Du côté de la Banque mondiale aussi, l’on s’est réjoui de la mise en marche de ” Noor 1 “. Sa représentante à la cérémonie, Mme Marie Françoise Marie-Nelly, n’a pas manqué de rappeler que le Maroc s’était doté d’une ” vision stratégique et clairvoyante ” pour une transition énergétique qui privilégiait les énergies renouvelables (solaire, éolienne et hydroélectrique). Et plaidant pour le renforcement des partenariats entre le Maroc et le monde entier, elle félicita le pays pour cette technologie novatrice “.
Faut-il rappeler que le centrale de Ouarzazate, véritable parc solaire, en phase première aujourd’hui, traduit l’engagement du Maroc sur la voie de la diversification de ses ressources en énergie.
Un complexe industriel dans la Province de Lâayoune
Le vendredi 05 février 2016, le Chef de l’Etat marocain a procédé au lancement du projet de réalisation d’un complexe industriel intégré de production d’engrais sur le site Phosbouacraâ de la Commune urbaine Al-Maros. De l’avis d’observateurs, ce projet qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de nouveau modèle de développement des provinces du Sud, ambitionne de créer de la richesse localement par une valorisation, sur place, du phosphate et de renforcer l’avantage concurrentiel du pays. Il devra participer à l’amélioration de la compétitivité de la région, à travers notamment le développement d’un tissu industriel de PME et PMI, etc. Première à Lâayoune, l’unité de production d’engrais, selon les spécialistes, permettra de diversifier le portefeuille produit de Phosbouacraâ en transformant le phosphate extrait en acide phosphorique et en engrais phosphatés. Elle aura une capacité d’un demi-million de tonnes d’acides phosphorique et d’un million de tonnes d’engrais. Près de 1270 emplois sont à pourvoir.
Dans la foulée, sa Majesté le Roi Mohammed VI a procédé à la pose de la première pierre de l’usine de lavage et de flottation, une composante majeure du futur complexe industriel. Les autorités ainsi que les experts marocains assurent que tout sera fait en total respect de l’environnement. D’un coût de l’ordre de 16,8 milliards de dirhams, ce complexe traduit, à n’en pas douter, l’engagement du Chef de l’Etat marocain en faveur du développement intégré des provinces du Sud du pays, mais aussi, sa volonté d’accompagner la stratégie industrielle du groupe OCP afin de conforter le leadership sur le marché mondial des phosphates.
Une Technopole à Foum El Oued
Toujours à Lâayoune, Mohammed VI s’est rendu dans cette commune pour procéder au lancement des travaux de réalisations de cette infrastructure géante. Située à 18 km de la ville, la future technopole devra abriter un Pôle d’Enseignement et de Recherche, un lycée culturel, des infrastructures sociales, un lycée d’Excellence, l’Université Mohammed VI Polytechnique, un centre de compétences industrielles, etc.
B.Koné