Le président nigérian rencontre les parents des écolières enlevées par Boko Haram

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Muhammadu Buhari, ici en mai 2016. © REUTERS/Afolabi Sotunde
Dapchi (Nigeria) – Le président nigérian, en visite dans le nord-est du pays, région dévastée par neuf ans de guerre, a rencontré mercredi les parents des quelque 110 élèves de Dapchi enlevées le mois dernier par Boko Haram.

Muhammadu Buhari est arrivé en fin de journée à Dapchi, dans l’Etat de Yobe, où il a visité l’internat pour jeunes filles attaqué le 19 février par des hommes lourdement armés du groupe jihadiste, avant de rencontrer parents et enseignants.

Il a assuré que l’armée et les forces de sécurité travaillaient sans relâche pour libérer les otages, et promis de punir les responsables.

“Après cet enlèvement perpétré par Boko Haram et celui qu’ils ont commis avant notre arrivée au pouvoir, en 2014, nous ne leur permettrons pas de s’en tirer impunément”, a déclaré M. Buhari, qui a passé 45 minutes sur place avant de partir en hélicoptère.

Le drame de Dapchi a ravivé le souvenir de l’enlèvement de 276 lycéennes à Chibok, dans l’Etat voisin du Borno, en avril 2014, qui avait suscité une vague d’indignation mondiale, et dont 112 n’ont toujours pas été retrouvées.

Certains parents, en larmes, ont supplié le chef de l’Etat de ramener leurs filles.

Plus tôt, Muhammadu Buhari s’est rendu à Damaturu, la capitale de Yobe, où il a affirmé que la libération prochaine des jeunes filles, de 11 à 18 ans, ne fait “aucun doute”.

“Je veux rassurer les parents, les Nigérians et la communauté internationale : nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener les filles saines et sauves dans leurs familles”, a-t-il déclaré. “Nous ne trouverons aucun repos jusqu’à ce que la dernière des lycéennes de Chibok ou de Dapchi ne soit libérée”.

Ce nouvel incident a mis en lumière la situation sécuritaire déplorable dans le nord-est du pays, même si l’armée et les autorités nigérianes ne cessent de répéter que Boko Haram a été “écrasé”.

Muhammadu Buhari, élu sur la promesse de mettre fin à l’insurrection en 2015, avait reproché à son prédécesseur, Goodluck Jonathan, de n’avoir pas agi assez vite pour retrouver les filles de Chibok.

Le parti de M. Jonathan, aujourd’hui dans l’opposition, s’est empressé cette fois de faire pression sur le gouvernement pour demander des réponses, et a reproché au président Buhari de ne pas avoir pris le temps de rencontrer les familles des victimes.

De son côté, le mouvement #BringBackOurGirls (‘Ramenez nous nos filles’), créé en 2014, a donné mardi un ultimatum de sept jours aux autorités pour retrouver les élèves de Chibok et de Dapchi, les menaçant de poursuivre Abuja en justice pour “incompétence” et “négligence” criminelle.

Dans son discours à Damaturu, M. Buhari a reproché à ses opposants de profiter de cette tragédie pour “gagner des points faciles”. “Le gouvernement, sous ma direction, continuera à maintenir la normalité et à faire en sorte que les incidents de cette nature (enlèvements de masse) n’arrivent plus”, a-t-il ajouté.

Le groupe jihadiste Boko Haram mène depuis 2009 une insurrection sanglante dans le nord-est du Nigeria. Ses attaques, et la répression par l’armée, ont fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés. Il a kidnappé des milliers de personnes, dont des femmes et des enfants.

(©AFP / 14 mars 2018 21h32)

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