PARIS – Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, blessé par balle le 13 octobre et hospitalisé près de Paris, “semble en bonne santé” et devrait quitter l’hôpital “assez vite”, selon l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
“Jean-Yves Le Drian a rendu visite hier (mercredi) au président mauritanien qui est soigné à l’hôpital militaire de Percy-Clamart”, a précisé jeudi l’entourage de M. Le Drian, confirmant une information de l’Agence mauritanienne d’information (AMI, officielle).
“Le président mauritanien semble en bonne santé mais le secret médical s’impose à tous”, a-t-on souligné, ajoutant qu’il devrait quitter l’hôpital “assez vite”.
Il s’agissait d’une “visite de courtoisie auprès d’un homme d’Etat pour s’enquérir de son état de santé”, a poursuivi l’entourage du ministre de la Défense.
“Mais le président Aziz et le ministre ont profité de cette rencontre de près d’une heure pour évoquer l’actualité et les sujets régionaux, à commencer par la situation au Sahel et au Mali”, a-t-on encore précisé.
L’AMI a publié deux photos de la rencontre sur lesquelles le président Aziz, en pyjama bleu, apparaît fatigué, mais debout et sans pansements apparents.
Hospitalisé depuis le 14 octobre à l’hôpital Percy, le président mauritanien avait été blessé par balle la veille au soir, à une quarantaine de kilomètres de Nouakchott, alors qu’il rentrait par la route d’un voyage en province. Selon la version officielle, il a été victime d’une erreur de tir commise par une unité mobile de l’armée assurant la sécurité autour de la capitale.
M. Aziz avait expliqué avoir été opéré “avec succès” dans un hôpital militaire de Nouakchott, avant d’être évacué en France.
La version officielle de l’incident a suscité des interrogations en Mauritanie, pays à l’histoire jalonnée de coups d’Etat militaires -le président Aziz est lui-même arrivé au pouvoir en août 2008 par un putsch- alors que le chef de l’Etat s’est lancé depuis son élection en 2009 dans une lutte sans merci contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui l’a menacé de mort.
Mais, selon des experts en sécurité qui connaissent bien les habitudes du président et ses multiples excursions en solitaire au nord de Nouakchott, où circulent des unités mobiles de l’armée, la thèse du “tir accidentel” semble difficilement contestable.