Depuis presque une semaine, la compagnie pétrolière Shell mobilise d’importants moyens pour venir à bout d’une fuite sur l’une de ses installations. En cause, un conduit défectueux lors d’un transfert de pétrole du champ Bonga, situé aux larges de côtes nigérianes, vers un tanker. Près de 40 000 barils auraient été déversés dans l’océan Atlantique faisant de cette fuite la plus importante marée noire qu’a connue le Nigeria depuis 1998.
Du côté de la compagnie Shell on se veut rassurante. Chaque jour sur son installation Bonga, elle produit près de 200 000 barils de brut. C’est d’ailleurs le premier gisement en eaux profondes qui avait été découvert dans le pays. Et pour l’instant, le groupe pétrolier estime qu’une grande partie du pétrole déversé a été résorbé. D’importants moyens ont été déployés et il ne resterait que l’équivalent de 10 000 barils après l’usage de dispersant chimique.
Catastrophe écologique
Des informations que les écologistes mettent en doute. Il y a quelques jours, l’association de défense de l’environnement Sky Truth avait publié sur son site web une image satellite de la nappe. Une nappe qui mesure 70 kilomètres de long, jusqu’à 17 de large et dont la surface est de 923 km2. Une taille conséquente, à tel point que sa disparition aussi rapide semble improbable.
Ce qui fait craindre une catastrophe écologique de plus pour le delta du Niger déjà pollué par l’activité pétrolifère. En août 2011, un rapport de l’ONU a estimé que le nettoyage de la zone serait le plus important jamais entrepris dans le monde et qu’il faudrait plus de 30 ans pour mener ce chantier gigantesque.