La Commission électorale nationale indépendante (Céni) poursuivait mardi la proclamation des résultats au compte-gouttes à la télévision et radio nationales: elle n’avait annoncé en fin d’après-midi les résultats que d’une vingtaine de communes sur les 266 du pays et il est donc impossible de tirer des enseignements des scores réalisés.
Le principal enjeu du scrutin est de savoir si le favori Mohamed Bazoum, bras droit du président sortant Mahamadou Issoufou, 68 ans, qui ne se représentait pas à l’issue de ses deux mandats constitutionnels, sera élu dès le 1er tour ou non.
“C’est long mais ce n’est pas inhabituel. Ca a toujours été comme ça mais les gens oublient”, a précisé un membre de la Céni, justifiant la lenteur du processus.
“Il faudra attendre probablement mercredi ou jeudi”, pour avoir le résultat final, avait promis un porte-parole de la Ceni lundi.
Aucun “incident grave” n’a été recensé par la Céni dimanche.
7,4 millions d’électeurs – sur 23 millions d’habitants – étaient appelés aux urnes pour cette présidentielle couplée à des législatives. Trente candidats dont deux anciens présidents et deux anciens Premiers ministres étaient en lice.
La missions d’observation des élection de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a donné un satisfecit au Niger estimant dans un communiqué que “le premier tour s’est déroulé de manière globalement satisfaisante” relevant “le caractère historique de cette élection qui conduira à la première alternance démocratique”.
Le président sortant Mahamadou Issoufou avait affirmé dimanche: “Quel que soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien”.
Favori du scrutin, M. Bazoum a promis de mettre l’accent sur la sécurité et l’éducation, notamment des jeunes filles, dans ce pays qui bat le record mondial de fécondité avec 7,6 enfants par femme.
“Une élection à un seul tour n’est pas possible. L’état de santé de leur parti et le niveau de frustration des Nigériens empêchent toute perspective de faire +un coup KO+. Il y aura un second tour” le 20 février, avait assuré dimanche le candidat d’opposition et ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba.
Un des principaux défis du prochain président sera de juguler les attaques jihadistes qui ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500.000 réfugiés et déplacés, selon l’ONU.
bh-pgf/stb