Le mur mexicain est peut-être la plus grande promesse du président Donald Trump qu’il n’a pas réussi à tenir. Pourtant, l’ex-président n’a jamais lâché l’affaire en faisant construire des morceaux jusqu’au dernier jour de son mandat, notamment dans les régions reculées de l’Arizona où pratiquement aucun réfugié n’était passé ces dernières années. Depuis sa prise de fonction le 20 janvier dernier, Joe Biden a arrêté les travaux. Les passeurs utilisent maintenant les routes construites et désormais abandonnées par les ouvriers du mur.
Sur le célèbre Arizona Trail, un sentier de randonnée américain de 1.300 km qui traverse l’Arizona entre sa frontière avec le Mexique au sud et sa frontière avec l’Utah au nord, les randonneurs des monts Huachuca tombent désormais sur un fragment de mur de Trump d’une distance de 400 mètres de long, construit à la demande de l’ex-président dans les derniers jours de sa présidence. Une construction qui semble inutile dans une région où les réfugiés traversent rarement la frontière. Rappelons que le but initial du milliardaire américian était de limiter l’immigration illégale venue du Mexique.
La frontière entre les États-Unis et le Mexique s’étend sur plus de 3.200 kilomètres. 1.050 kilomètres étaient déjà équipés d’une barrière physique entre les deux pays lorsque Donald Trump a prêté serment en tant que président en 2017. Mais Trump avait promis pendant sa campagne électorale en 2016 d’y ajouter un tronçon de mur de 640 kilomètres, aux frais des Mexicains. Quatre ans plus tard, le Mexique n’a pas payé le projet, qui était estimé à plus de 15 milliards de dollars (12,6 milliards d’euros). De plus, Trump n’a pu construire qu’environ 75 kilomètres de mur à la frontière où rien n’avait été construit jusqu’alors.
Les centaines kilomètres restants de la construction promise sont restés inachevés. Un lourd héritage que le nouveau président, Joe Biden, doit maintenant gérer. M. Biden a demandé l’arrêt de la construction du mur frontalier dès le premier jour de sa présidence et a donné deux mois à son administration pour examiner la situation. Ce délai est désormais fixé à dimanche.
Les passeurs profitent des travaux inachevés
Quelle que soit la décision de M. Biden, elle coûtera de toute façon des milliards au contribuable américain. Rompre les contrats existants avec les entrepreneurs n’est pas bon marché, pas plus que de poursuivre les travaux ou de démolir les morceaux de mur de Trump.
L’une des conséquences est que la criminalité dans la région frontalière ne semble qu’augmenter. “En Arizona, les éleveurs se plaignent du fait que les routes rugueuses creusées dans les collines près des sections inachevées du mur par les ouvriers servent maintenant de voies d’accès faciles pour les passeurs et pour d’autres personnes qui tentent de pénétrer dans les zones auparavant éloignées le long de la frontière”, écrit le New York Times.
Donald Trump avait également promis que “son” mur serait “impénétrable”, mais il a été révélé récemment que les bandes criminelles pouvaient scier le mur avec des outils d’une valeur d’à peine 80 euros provenant de magasins de bricolage.
Par: 7sur7.be