L’Afrique de l’ouest vient de marquer un grand pas vers son véritable ancrage démocratique. Si hier elle était le théâtre des conflits pré et post électoraux, aujourd’hui elle semble devenir la vitrine de l’Afrique démocratique en marche. Si hier la proclamation des résultats était synonyme de déclaration de guerre du vainqueur aux vaincus, aujourd’hui les vaincus anticipent en félicitant le vainqueur avant même la proclamation par les institutions habilités à cet effet. Ce bel exemple vient d’être donné par deux pays voisins du Mali à savoir la Côte d’Ivoire et la Guinée. Ces pays avaient une tradition de conflits post électoraux aux conséquences incommensurables et dramatiques. Mais cette année contre toute attente ils ont tenus leurs élections, proclamé les résultats sans coups férir. Si en Guinée la réélection d’Alpha Condé a été contestée par ses opposants qui n’ont guère appelé leurs partisans à manifester. Celle d’Alassane Dramane Ouattara a été saluée par ses opposants et par la plupart des démocrates et cela compte tenu de son bilan économique et des réalisations qui ont marqué son 1e quinquennat. Cette réélection d’ADO suivie de son investiture sans tambours ni trompettes, est non seulement le signe de la maturité de la classe politique ivoirienne, mais aussi et surtout clôt le douloureux, regrettable et blessant chapitre de la crise post-électorale de 2010. Cependant, cette brillante et éclatante victoire de plus de 83 % ne doit pas être une fin en soi, mais un nouvel élan pour recoudre le tissu social en lambeaux. ADO doit sortir de sa partisannerie ethnique de la « DIOULANISATION » de l’administration pour devenir le Président de tous les ivoiriens. Quant à la Guinée, elle ne fait pas exception à la règle. Le débat ethnique a pris le dessus sur la confrontation des idées et des programmes d’où la tension au moment de la campagne. Le Professeur Alpha Condé qui vient d’être réélu pour son deuxième et dernier mandat probablement, loin d’être triomphaliste, doit s’ériger en rassembleur et briser le long mur ethnico social qui sépare les peuls et les malinkés, pour n’être qu’une seule Nation celle de la Guinée. Ce challenge doit être son dernier combat politique après plus de 50 ans dans l’Opposition s’il veut que son nom soit gravé en lettres d’or dans les annales de l’histoire de la Guinée.
En politique interne au Mali, deux événements majeurs ont dominé l’actualité politique de la semaine à savoir le renouvellement du bureau de l’Assemblée Nationale et la polémique mettant aux prises le Président de la République et l’Opposition unie autour de TiebIlé Dramé. Si le deuxième événement à savoir l’affaire de tract a fait seulement le chou gras de la Presse et de l’Opposition, le premier à savoir le renouvellement du bureau de l’Assemblée et de ses commissions de travail a été suivi avec consternation par le peuple tant le jeu n’en valait pas la chandelle. Enfin, c’est après un mois de tractation qu’un bureau de 22 membres a été finalement mis en place pour une durée d’un an. Tous les ténors du bureau sortant ont été réélus, du 1e vice-président M. Tounkara au 4e Ahmada Soukouna en passant par le questeur M. Diarrassouba Il n’y a eu que cinq nouveaux entrants dont l’ancien président du groupe parlementaire de la VRD, Mody N’Diaye