Le ministre britannique du Brexit, Dominic Raab, annonce sa démission, en désaccord avec Theresa May.
Today, I have resigned as Brexit Secretary. I cannot in good conscience support the terms proposed for our deal with the EU. Here is my letter to the PM explaining my reasons, and my enduring respect for her. pic.twitter.com/tf5CUZnnUz
— Dominic Raab (@DominicRaab) 15 novembre 2018
Un accord qui suscite le scepticisme
La tâche s’annonce rude: la Première ministre britannique Theresa May va s’employer à partir de jeudi à convaincre le Parlement d’accepter le projet d’accord sur le Brexit qui doit être entériné lors d’un sommet européen le 25 novembre à Bruxelles. Cet accord suscite un grand scepticisme et une mutinerie dans le propre camp de Mme May, ce qui s’est traduit jeudi par une nouvelle démission, celle du secrétaire d’Etat pour l’Irlande du Nord, province britannique dont le sort est au coeur des ultimes discussions sur le retrait.
Le Parti conservateur est très divisé, entre partisans d’un Brexit dur et europhiles. Mais Mme May a engrangé mercredi un succès en obtenant l’aval de son gouvernement, à l’issue d’une bataille de cinq heures, au projet d’accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne conclu la veille avec Bruxelles.
Présentation du texte jeudi
Le président du Conseil européen Donald Tusk a annoncé jeudi matin un calendrier serré jusqu’à la tenue d’un sommet le dimanche 25 novembre pour signer le texte. “Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cet adieu soit le moins douloureux possible”, a-t-il déclaré.
Mme May doit présenter le texte jeudi lors d’une allocution devant la Chambre des Communes, qui se prononcera en décembre. En cas de vote négatif, elle devra revoir sa copie. Or, le compromis élaboré à l’issue d’âpres négociations entre Londres et Bruxelles ligue contre lui à la fois des partisans et des opposants du Brexit, qui craignent que le Royaume-Uni reste soumis aux règles de l’UE pendant des années, mais sans qu’il n’ait plus son mot à dire.
“Etat vassal”
La pierre d’achoppement se trouvait en Irlande, où il s’agissait d’éviter une “frontière dure” entre le Nord (province britannique) et le Sud (république indépendante membre de l’UE), afin de préserver l’accord de paix de 1998. Le nouveau texte de près de 600 pages prévoit un “filet de sécurité” au lieu d’une frontière physique sur l’île.
Surtout, même destiné à ne s’appliquer qu’en dernier recours, il prévoit le maintien d’une union douanière entre le Royaume-Uni et l’UE, ainsi qu’un alignement réglementaire plus poussé pour l’Irlande du Nord pendant une période de transition, jusqu’à ce que les discussions sur la future relation commerciale entre les deux parties soient conclues.
Cette solution permettra de reprendre le contrôle de “notre argent, nos lois et nos frontières, mettra fin à la liberté de mouvement, protégera les emplois, la sécurité et notre union”, a affirmé Mme May mercredi soir devant la presse.
Au contraire, “avec cet accord, nous allons rester dans l’union douanière, nous allons rester, de fait, dans le marché unique”, a rétorqué un de ses principaux opposants au sein des Tories, Boris Johnson, sur le BBC. L’ex-chef de la diplomatie pro-Brexit a même estimé que cela ferait du pays un “Etat vassal” de l’UE. Jacob Rees-Mogg, leader d’un influent groupe de plusieurs dizaines de députés “Brexiters” tendance dure, a lui aussi appelé ses collègues à rejeter l’accord.
Par 7sur7.be