Les avancées significatives notées au niveau du leadership féminin du Sénégal distinguent la position de la femme sénégalaise comme un modèle sous-régional, dans les fonctions de décision et de participation aux plans politique social et économique. En plus de la première femme Premier ministre en Afrique de l’Ouest (Mame Madior Boye, 2001-2002), d’une des plus fortes représentativités féminines à l’Assemblée nationale (23 sur un total de 120 députés), et du quota d’au moins 25 % que représentent depuis peu les femmes sur les listes d’investitures des différents partis politiques, le rôle de la femme sénégalaise dans les sphères sociales et économiques, passe également au premier plan dans la sous-région.
En Allemagne, il a fallu près de 60 ans avant qu’une femme ne soit élue chancelière. C’est seulement depuis 80 ans que les femmes ont le droit de vote, et seulement depuis 40 ans qu’elles ont le même statut que les hommes dans le code de la famille. Au Sénégal, on peut à juste titre parler d’une révolution tranquille, d’une révolution en marche, impulsée par les femmes. Malgré toutes les difficultés qu’elles rencontrent tous les jours, les femmes sénégalaises sont résolument décidées à prendre leur destin en main. Elles occupent des postes de décision à tous les échelons. Ce sont elles qui réussissent le mieux dans la filière des mutuelles et de micro crédit, et c’est grâce au travail à la base, des groupements d’auto promotion féminine, que toujours plus d’enfants, surtout de filles, peuvent aller à l’école, ont accès aux soins de santé et peuvent évoluer dans des conditions de vie décentes. Elle a toutefois souligné des priorités pour le Gouvernement sénégalais, en terme de formation de la couche féminine, de la promotion de l’instruction scolaire des filles et du renforcement des organisations de promotion féminine, afin de pouvoir rendre effective, la parité dans la représentation des femmes au Sénégal. Autant de défis à vite relever car les productions de la présente édition des Cahiers de l’alternance, prouvent encore que grâce à leur courage, leur savoir et leur persévérance, le leadership féminin a de beaux jours devant lui, au Sénégal. Lancés à partir de 2000, les Cahiers de l’alternance, est une revue académique annuelle produite par le bureau sénégalais de la Fondation Konrad Adenauer et le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) basé à Dakar, pour contribuer à la promotion de la démocratie, de la paix, de la liberté d’expression, de l’égalité et du genre.
Des femmes qui tiennent le haut du pavé, qui toisent les plafonds de verre ! Loin d’être une utopie, le leadership féminin a fini de faire ses preuves dans la société sénégalaise. Dans l’administration, l’entreprenariat, les institutions, comme dans les affaires, le sexe faible est de plus en plus fort. A l’occasion du 8 mars, le journal l’Observateur a choisi de mettre la lumière sur quelques-unes de ces femmes qui, en plus de leur statut de leader, ont en commun l’exemplarité de leur parcours, leur valeur intellectuelle, leur talent. Des femmes d’exception, symboles d’espoir pour toute une génération. Elles brillent individuellement, chacune dans son domaine et à sa manière. Douceur, tact, rigueur, poigne ou pragmatisme, cette race de femmes, ça donne des idées, des ailes !
Abdoulaye A. Traoré
Doctorant en sociologie
