Le \”Kokadjé\” à l’ivoirienne : ADO et GKS décidés à remporter la bataille

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Au regard des innombrables dégâts et exactions qui, durant plus de dix ans de gestion du pouvoir par Laurent Koudou Gbagbo, ont endeuillé toute le Côte d’Ivoire et mis à genoux ses potentialités économiques et sociales, le Président démocratiquement élu, Alassane Dramane Ouattara (ADO) et son Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro (GKS) se sont engagés à « prendre le taureau par les cornes » en décidant : « Plus jamais ça en Côte d’Ivoire ! ».

Aussi, après la création de la « Commission dialogue, vérité et réconciliation » (présidée par l’ancien Gouverneur de la BCEAO, le Doyen Charles Konan Banny) le Chef du Gouvernement ivoirien a entrepris des actions vigoureuses et pratiques avec « une main de fer dans un gant de…fer » : c’est qu’aux yeux de Guillaume K. Soro, on n’est plus au stade de la sensibilisation, d’autant plus que du 28 novembre 2010 (date de la fameuse élection présidentielle) à la reprise du pouvoir par ADO, l’Etat ivoirien n’existait plus en tant que tel, et que l’ère Gbagbo a été caractérisé par le règne du laisser aller, de l’anarchie et de l’impunité sur toute l’étendue du territoire.

Pour le Premier ministre ivoirien donc, c’est le temps de la reconstruction, de la rectification et du rétablissement de l’ordre normal des choses, et cela, sans entretenir aucune langue de bois ni aucun laxisme ou défaitisme. C’est pourquoi depuis quelques jours, pour commencer, GKS en personne a visité tous les postes et barrages routiers irrégulièrement installés à travers le pays et qui permettaient à des policiers, gendarmes, douaniers, militaires et autres agents de l’administration de se livrer à toutes sortes d’exactions sur des populations déjà durement éprouvées par les méfaits de la crise, l’anarchie et l’impunité aidant.

Aussi, Guillaume Kigbafori Soro a fermement instruit aux départements en charge la suppression pure et simple de tous ces postes et barrages « fantômes et fantoches » tout en promettant des châtiments  exemplaires à tous ceux qui contreviendraient à la décision : des châtiments qui iront de la radiation à la prison. On se rappelle que ces faux postes et barrages de contrôle routiers, qui avoisinaient une centaine, ont causé d’immenses torts aux usagers et transporteurs ivoiriens et étrangers. Pourtant, les authentiques postes de contrôle, c’est-à-dire ceux autorisés par l’Etat, ne sont qu’au nombre de 33. Notons que tous les secteurs de l’administration seront concernés dans cette vaste opération de contrôle et de moralisation de la vie publique ivoirienne.

Quant aux Ministres du Gouvernement, ils seront désormais soumis à une obligation de résultats positifs. Chaque trimestre et chaque semestre, ils seront notés selon leurs performances ou échecs : des notes qui varieront de 0 à 10 pour le trimestre, et de 10 à 20 pour le semestre. Les Ministres qui essuieront des échecs répétés seront purement et simplement remerciés, sans compter d’autres sanctions dont ils pourraient écoper et qui iront de l’avertissement à la prison, en passant par le blâme.
On peut donc dire que le Président ADO et son Premier ministre GKS tiennent mordicus à la réussite de cette opération « kokadjè », d’autant plus qu’eux-mêmes ne seront pas épargnés par les conséquences négatives qui pourraient en résulter : ils sont donc condamnés à la réussir, surtout que de nos jours, tous les Ivoiriens aspirent au retour de  la paix et de la stabilité sociale, économique et politique du pays.

Si le gouvernement ivoirien réussit ce redoutable pari, on peut alors dire bravo à ADO et GKS. Ah, si seulement les pays africains gangrenés  par la corruption, l’anarchie et le laisser- aller  (entre autres maux) imitaient un tant soit peu le nouvel Etat ivoirien dans ses nouvelles mesures draconiennes…alors !

Par Oumar Diawara « Le Viator »

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