Le haut la main du CDP de l’après Blaise : De résultats inattendus, et pleins d‘enseignements.

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Le général Diendéré, à la tête du pustch raté, à l'aéroport international de Ouagadougou, le 23 septembre 2015. REUTERS/Joe Penney

Etonnants burkinabés qui faisaient mine de passer tout de suite l’éponge sur les 27 ans de règne du président Compaoré. A la présidentielle, personne dans son camp n’a été accepté dans la course à sa succession.

Curieusement, c’est là où, on ne vendait pas cher sa peau, qu’il a frappé fort, très fort à l’occasion des législatives en s’offrant le luxe de s’offrir 18 députés. De quoi faire pâlir de jalousie des révolutionnaires, genre Sankariste. Ce n’était pas la grande mobilisation en raison de la chasse aux sorcières dont ses cadres sont victimes depuis la chute de son président fondateur. Une passe difficile aggravée par le putsch du général Diendéré. Mais, scenario inattendu, le CDP du président Blaise Compaoré, a surpris et étonné au point de foutre un formidable gène politique au Faso et un peu partout dans le monde. Comment cela a pu être possible s’interroge t –on encore dans tous les milieux politiques nationaux aussi bien que sous- régionaux depuis mercredi dernier, le lendemain de la victoire au premier tour de l’ancien tout puissant de ce même CDP, Roch Marc Christian Kaboré. Tel phœnix renaissant toujours de ses cendres, le CDP, dans la situation  qu’il vit de par les gels de ses avoirs et de ceux de ses représentants, emprisonnés, malmenés, depuis la révolte populaire de 2014,  est plus que présent. Les résultats du dernier scrutin transparent et démocratique en font preuves.   Le CDP, comme un vieux sac de piment est là, bien là, beaucoup plus que l’on ne l’aurait cru. Une étonnante résistance dirait l’autre. Interdit de la présentation de quelque candidature qui ressemblerait au CDP, cet ex grand parti présidentiel, bannit, méprisé, detesté et voué aux
gémonies depuis ce matin historique du 31 octobre 2014, a bien relevé la tête. Au terme d’un scrutin censé être celui de la renaissance, le CDP de Blaise Compaoré, harcelé et réduit à sa plus petite expression pour les besoins d’une cause connue d’avance, s’est offert le luxe
d’une 3e place sur l’échiquier parlementaire. Mieux que beaucoup de prétentieux révolutionnaires qui croyaient être dans le cœur du peuple mais qui restait brimé par Kossiam et son ex-locataire. Il a
honorablement relevé la tête et s’en est sorti avec 18 représentants du peuple révolutionnaire du Faso. Le CDP puisqu’il s’agit de lui, aurait fait mieux et peut-être obligé pour la rénovation à un partage normal et équitable des pouvoirs, et réussir à d’adjuger démocratiquement et de manière transparente au moins une majorité relative  au-devant même du parti  du président nouvellement élu, s’il n’avait été  victime de tant d’acharnement et d’exclusion. C’est vrai que les tenants actuels du pouvoir de transition avaient raison de ne pas souhaiter des scrutins inclusifs. La transition à la sauce aux ingrédients Kafando, n’avait nul intérêt de laisser le CDP et ses cadres les mains libres de leur mouvement, de grands politiques adulés de leur peuple, quoiqu’on dise. Multiplier tout simplement par deux le nombre de ses élus, si et  seulement si, il avait disposé de la moitié de ses ressources pour battre campagne à l’instar de ses illustres rivaux, dans un scrutin législatif  d’avance soigneusement plié oubliant  qu’en pareille circonstance, l’impondérable s’invite, qu’importe les animosités. Dans le cas de l’espèce, les burkinabés ont sans conteste,  adressé à Blaise Compaoré un grand merci pour tous ces moments passés ensemble. Comme quoi, 27 ans de partage de
compréhension et  d’écoute mutuelle ne s’effacent jamais d’un trait, même si l’on sort d’une révolution.

Sory de Motti

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