Le conflit algéro-marocain : Le geste noble de sa Majesté le Roi Mohamed VI

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La fête du trône célébrée le 30 juillet dernier
SE Roi Mohamed VI

Dans la mouvance de la commémoration du centenaire de l’armistice de 1918, les manifestations se multiplient pour un plaidoyer en faveur de la paix, pour un hommage aux soldats tombés sur les champs de bataille. C’est ainsi que le président Emmanuel Macron et son homologue malien Ibrahim Boubacar Keita ont rendu un hommage mérité aux héros de l’armée noire en France, à Reims, à travers l’inauguration d’un monument dont le jumeau se trouve à Bamako.

Dans la même foulée, plusieurs chefs d’Etats, dont Donald Trump,  ont également honoré les morts de la première guerre mondiale, en France, sur les Champs Elysées à l’arc de triomphe, le week-end dernier.

C’est en cette période de « l’itinérance mémorielle » de Macron  où tous les grands hommes assument leur passé et leur présent, que sa Majesté le Roi Mohamed VI, à la faveur du 43ème anniversaire de la marche verte,  a fait une déclaration hautement responsable, relative au conflit qui oppose son pays à son frère de l’Algérie.

Sans ambages, il a laissé entendre que le Maroc est disposé au dialogue direct et franc et propose la création d’un mécanisme politique conjoint. Il entend ainsi dépasser « les différends conjoncturels » entravant le développement des relations bilatérales. Le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature sont à convenir d’un commun accord.

Sa Majesté le Roi Mohamed VI se dit ouvert à toute proposition émanant de l’Algérie pour désamorcer la crise entre les deux pays.

Ce geste du souverain est hautement  noble. Il est conforme aux prescriptions de notre religion commune, l’Islam, lequel impose des relations fraternelles, solidaires, amicales avec son voisin.

Ce geste est  aussi noble parce qu’il démontre la grandeur  d’un homme, la bonne foi d’un souverain, l’esprit de paix qu’il incarne.  C’est vraiment une vision, une perspective positive pour la génération montante.

Ce geste est encore noble parce que si l’Algérie accepte cette main tendue, le Maghreb aussi bien que l’Union africaine pourraient prendre un  nouvel envol, la paix se renforcerait sur le continent, l’unité africaine, longtemps minée par ce conflit,  ferait un pas supplémentaire pour sa réalisation.

Quid du Mali ?

En 1963,  les bons offices du président Modibo Keita et de l’empereur  Hailé Sélassié de l’Ethiopie, dans le cadre de l’OUA, aboutissent le 30 octobre à l’accord de cessez-le-feu.  Celui-ci met fin à la phase la plus aiguë du  conflit algero-marocain, déclenché le 8 octobre de la même année,  avec des combats,  de part et d’autre de la frontière. Les deux frères ennemis, le souverain marocain d’alors, Hassan II et le président algérien Ben Bella se sont donc réconciliés à Bamako.

Ce conflit pèse beaucoup sur le Mali au regard des relations historiques, culturelles, géographiques, fraternelles, qu’il entretient avec les deux pays.  Il est, donc, souhaitable que le président actuel, Ibrahim Boubacar Keita appuie cette initiative, en qualité de facilitateur. Lui-même a d’excellentes relations avec le président Bouteflika et sa Majesté Mohamed VI.

Une réconciliation, entre ces deux pays,  aiderait aujourd’hui plus qu’hier, à la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger parce que Rabat aussi bien qu’Alger  ont des relations solides au sein des différents mouvements armés. Ils peuvent contribuer davantage à la résolution de la crise malienne.

La balle est, donc, dans le camp de l’Algérie, qui brille par son mutisme depuis le discours royal du mardi 6 novembre. A suivre

El hadj ChahanaTakiou

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