Le porte-parole du CNT a également qualifié d'”acte d’agression” le comportement d’Alger vis-à-vis de la Libye ces derniers mois.
Le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a jugé mardi “très imprudent” le comportement de l’Algérie, qui agit selon lui contre “les intérêts du peuple libyen” en accueillant des enfants du dirigeant en fuite Muammar Kadhafi. “Le gouvernement algérien est très imprudent de travailler contre les intérêts du peuple libyen. Il devrait penser à l’avenir (…). Kadhafi et ses fils sont terminés. Ils appartiennent au passé”, a déclaré le porte-parole du CNT à Londres, Guma al-Gamaty.
Deux fils du colonel Kadhafi, Hannibal et Mohamed, sa fille Aïcha et son épouse Safia sont entrés lundi en Algérie, selon le ministère algérien des Affaires étrangères. Alger a assuré mardi les avoir accueillis “pour des raisons strictement humanitaires”. “Nous avons un problème avec les deux fils, Hannibal et Mohamed”, a expliqué Guma al-Gamaty sur la chaîne de télévision britannique Sky News. “La justice libyenne les recherche pour leur mauvaise gestion et le détournement et probablement le vol et le transfert d’importantes sommes d’argent public. Il peut s’agir de milliards”, a-t-il ajouté.
“Transport de mercenaires”(porte-parole du CNT)
Guma al-Gamaty a par ailleurs qualifié d'”acte d’agression” le comportement de l’Algérie ces derniers mois vis-à-vis de la Libye. “Nous avons des preuves que le gouvernement algérien a autorisé des mercenaires à passer” en Libye, a-t-il assuré, reprenant des affirmations déjà faites par le CNT. “Il a autorisé le transport de carburant et d’armes en Libye ces six derniers mois. Il a prêté à Kadhafi sept avions en février et en mars pour permettre le transport de mercenaires en Libye”, a-t-il encore dit.
Dès le début de l’insurrection en Libye, les rebelles ont accusé Alger d’avoir dépêché des mercenaires pour soutenir le chef libyen, ce qui a été démenti avec vigueur chaque fois. L’Algérie n’a pas reconnu le CNT, alors que des dizaines de pays l’ont fait, et n’a jamais demandé le départ du colonel Kadhafi. Elle a réaffirmé la semaine dernière sa “stricte neutralité en refusant de s’ingérer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures” de la Libye.
Le Point.fr – Publié le 30/08/2011 à 18:17