Le cabinet du palais royal recadre le Parti justice et développement sur la politique étrangère du pays

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Accusé d’avoir « défendu l’entité sioniste » lors des réunions avec des responsables africains et européens, le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), a vertement critiqué le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. Une instrumentalisation de la politique extérieure du pays dans un agenda partisan interne jugée inacceptable par le cabinet  du palais royal, qui dans un communiqué a tenu à mettre les choses au clair.

Au Maroc, le palais royal recadre le Parti justice et développement (PJD) sur la politique étrangère du pays. Ce rappel à l’ordre fait suite à la sortie incongrue du secrétaire général du PJD, qui a accusé le chef de la diplomatie du royaume, Nasser Bourita, d’avoir « défendu l’entité sioniste » lors des réunions avec des responsables africains et européens. Une instrumentalisation de la politique extérieure du pays dans un agenda partisan interne jugée inacceptable par le palais royal.

Dans un communiqué, le cabinet royal du palais rappelle que les relations internationales du Royaume ne peuvent être l’objet de chantage de la part de quiconque et pour quelque considération que ce soit, particulièrement dans ce contexte mondial complexe. « La politique extérieure du Royaume est une prérogative de Sa Majesté Le Roi. Et en vertu de la Constitution, le Souverain exerce conformément aux constantes nationales et aux intérêts suprêmes de la patrie, et à leur tête la question de l’intégrité territoriale », souligne le communiqué.

Le cabinet du palais royal rappelle que la question palestinienne constitue l’une des priorités de la politique étrangère de Sa Majesté Le Roi, Amir Al-Mouminine et Président du Comité Al-Qods. « Il s’agit d’une position de principe constante du Maroc, qui ne saurait être soumise aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées », rappelle le communiqué du cabinet royal.

S’agissant de la reprise des relations entre le Maroc et Israël, le cabinet du palais royal rappelle qu’elle a été effectuée de façon transparente. Le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays est encadré par le communiqué du Cabinet Royal du 10 décembre 2020 publié le même jour et la Déclaration Tripartite du 22 décembre 2020, signée devant le Souverain.

Les forces vives de la nation, les partis politiques, ainsi que certaines personnalités de premier plan, de même que certaines instances associatives militant pour la question palestinienne, avaient alors été informés de cette décision, pour laquelle ils avaient exprimé leur adhésion et leur engagement. Dès lors, il n’est pas exagéré d’affirmer que le secrétaire général du PJD a manqué l’occasion de se taire.

Le silence inexpliqué et coupable du PJD

En manque de popularité et par pur opportunisme politique, celui-ci a cru bon de cibler certaines prises de parole du ministre des affaires étrangères au sein des instances de l’Union africaine (UA). Le secrétaire général du PJD feint toutefois d’oublier que la diplomatie marocaine est en pleine bataille pour l’autonomisation et l’émancipation de cette organisation panafricaine des tutelles algérienne et sud-africaine. « Ce qui interpelle sur les visées véritables du communiqué du PJD et sur son manque flagrant de discernement », note le communiqué.

Aussi, il est loisible de relever ici le grand contraste entre cette surenchère commise par le PJD contre la diplomatie marocaine et le silence inexpliqué et coupable de ce parti et de ses responsables ainsi que leurs contradictions sur les revirements récents de la Turquie d’Erdogan et du PJD turc, qui ont pleinement renoué leurs relations avec Israël.

Le Parti PJD, présent au sein du Parlement, aurait pu privilégier le cadre et les canaux institutionnels et démocratiques, notamment au niveau des deux Chambres, à travers les commissions compétentes et les mécanismes d’interaction avec le gouvernement. D’ailleurs, le gouvernement, y compris le ministère des Affaires étrangères, n’a jamais manqué de renseigner et d’éclairer les représentants de la nation à travers les mécanismes institutionnels et politiques.

Alamine Wangara

 

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