L’autocrate africain, une espèce en voie de disparition

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Les présidents égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et tchadien, Idriss Déby
Les présidents égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et tchadien, Idriss Déby Itno, au sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, le 28 janvier 2018. CRÉDITS : TIKSA NEGERI/REUTERS

LE BILLET DE FRANCIS KPATINDÉ. L’Egyptien Sissi, réélu avec 97 % des suffrages, et le Tchadien Déby, qui prône une IVe République à sa main, se sentiront bientôt seuls sur un continent où la démocratie avance, malgré tout.

Billet. Qu’ont donc en commun l’Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi et son pair tchadien, Idriss Déby Itno, sinon d’être tous les deux des Africains, des sexagénaires et des militaires ayant subrepticement troqué l’uniforme contre le costume trois-pièces européen et le boubou empesé de chef d’Etat ? Ces deux officiers en tenue de camouflage se sont illustrés de manière fort peu louable au cours de la dernière semaine de mars, comme pour nous rappeler que le vieux monde avait encore de la ressource.

En faisant le minimum syndical et sans avoir battu campagne, Sissi s’est fait reconduire pour quatre ans à la tête de son pays, jeudi 29 mars, au terme de trois jours d’un vote marqué par une forte abstention. Avec 97 % des suffrages exprimés, selon les premières estimations, le maître de l’Egypte fait beaucoup mieux que son homologue camerounais, Paul Biya (77,99 % lors du scrutin présidentiel de 2011), et l’Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema (93,53 % en 2016). Le dénommé Moussa Mostafa Moussa, opportunément appelé à la rescousse pour jouer les sparring partners et donner un atour pluraliste à la compétition, a dû se contenter de quelques miettes tombées du ciel.

Pressenti, avant même d’avoir été reconduit dans ses fonctions, pour diriger l’Union africaine en 2019 à la suite du Rwandais Paul Kagamé, le raïs égyptien risque de se sentir bien seul et d’apparaître au siège de l’organisation panafricaine comme une survivance du passé. Car, contrairement à une idée reçue, il y a aujourd’hui plus de régimes démocratiques que de pouvoirs autoritaires sur le continent. Et le comportement des citoyens en âge de voter tout comme les résultats électoraux sont plus imprévisibles qu’ils ne l’étaient au cours des deux dernières décennies. Les inconditionnels des pouvoirs forts sont donc une espèce en voie de disparition, même si leur voix est toujours aussi tonitruante…

Tour d’illusionniste

Ancien officier reconverti à la vie civile, le Tchadien Idriss Déby Itno s’accroche, lui aussi, désespérément à un monde évanescent. Avoir côtoyé les vingt-huit dernières années trois présidents sénégalais, Abdou Diouf (1981-2000), Abdoulaye Wade (2000-2012) et, aujourd’hui, Macky Sall, ne semble guère l’inspirer et l’inciter à faire valoir, enfin, ses droits à la retraite. Pour éviter d’avoir à tripatouiller une nouvelle fois la Constitution, le président tchadien s’est résolu à changer de République, comme, trois ans avant lui, le Congolais Denis Sassou-Nguesso. Exit, donc, la IIIe République tchadienne ! Vive la IVe !

Le rapport final d’un forum national rendu public le 27 mars promet aux Tchadiens un avenir radieux : un régime présidentiel « intégral », un mandat de six ans renouvelable une fois, contre un bail de cinq ans reconductible indéfiniment actuellement. A la vérité, le passage du quinquennat au sexennat est une simple diversion, un tour d’illusionniste prisé par les dirigeants d’Afrique centrale pour passer par pertes et profits les décennies passées à la tête de l’Etat et remettre les pendules à zéro.

La cause est entendue ! Si les mânes des ancêtres veillent sur lui, Idriss Déby Itno, dont le mandat actuel prend fin en 2021, devrait rester aux commandes de son pays jusqu’en 2033. Lui qui a été reçu à l’Elysée, successivement, par François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron peut raisonnablement espérer serrer la pince au successeur de ce dernier.

Pour le conforter dans ses rêves de pérennité, il a, il est vrai, l’environnement régional pour lui. L’addition de l’âge de Paul Biya, 85 ans révolus, de Teodoro Obiang Nguema, 76 ans en juin, de Denis Sassou-Nguesso, 75 ans en novembre, et d’Idriss Déby Itno, 66 ans dans trois mois, quatre des principaux dirigeants de cette région riche en pétrole, gaz et minerais divers, donne le tournis : 302 ans, soit une moyenne de 75 ans et demi. Les mêmes dirigeants cumulent aujourd’hui 135 années à la tête de l’Etat. De quoi faire pâlir de jalousie le pharaon du Caire, au moment même où Ian Khama, le président du Botswana, annonçait sa démission dix-huit mois avant terme. Pour respecter la Constitution qui limite son mandat à dix ans, mais aussi, et surtout, pour bien montrer qu’il y a une vie après le pouvoir.

Par Francis Kpatindé

LE MONDE Le 30.03.2018 à 17h27

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4 COMMENTAIRES

  1. Comme toujours ils sont très très gonflé ces occidentaux et leur bave de crapeaux!
    Ils ont le culot d’inverser les roles ces occidentaux ont longtemps prit de nombreux peuples de la planète pour des naïfs en envahissant et colonnisant quasiment toutes les mers du globes!

    Si il y a bien ceux qui devraient être méfiant, ce sont bien les autochtones
    Car ce sont bien ces occidentaux ont élu domicile pratiquement sur toutes les mers, et océans de cette planète!

  2. comrades to put it in nutshell outdated plus incompetent methods of governing irregardless of how oppressive or violent are being cast out in Africa due to modern education plus application of modern education. However, there are those whose evil is to extent that they are still able to hold power using oppression plus violence. Their nations tend to hold unique positions that will not last but those positions enable them with evil methods to maintain power.
    Democracy without accountability plus monitors promote corruption as much as any other form of governing. Thus key in this condition application of accountability. Where accountability is enforced African nations will do as they should that is in thrift to develop world class modern living for all their citizens.
    Africa must not allow foreign nations to determine direction of African nations development. Foreign nations if allowed will price Africans out of living in Africa by intentionally applying unnecessary plus expensive methods Africans are unable to afford if they are to timely develop world class modern living for its citizens. However, we should not think that our inability to afford unnecessary plus expensive methods prohibit us from developing world class modern living at thrift cost. Democracy is Africa but not foreign applications of democracy. Those methods are expensive plus designed for rich to implement anytime they so desire controls that keep rich in authority despite projecting appearance of voters being in control.
    To do what must be done we have youthful plus eager personnel required thereto as we apply modern manufacturing plus other modern equipment we must upgrade overall abilities inclusive of skill laborers with work study programs that should be carried out with 4 to 6 hours of daily work assignment plus 2 to 4 hours of academic or/plus vocation school. We must do this not only with youth but also untrained or learned adults.

    Comrades it is inevitable that these autocrats will be forced to give up power thus people must be ready to manage new hopefully much less oppressive way of governing. Citizens should have sufficient amount of focus at developing essential skills for governing under new less Tyrannical government.
    Mali is confronted with chance to remedy this problem now as lingering of ATT oppressive method is present in IBK government but well disguised.

    MOUSSA COULIBALY FOR PRESIDENT OF MALI 2018
    Patriotic Movement Platform For Change

    Very much sincere,
    Henry Author(people of books) Price Jr. aka Obediah Buntu IL- Khan aka Kankan aka Gue.
    translationbuddy.com

  3. 😂😊JAMAIS LES PEUPLES N ONT ETE SI OPRIMES ET ESCLAVAGISES COMME SOUS CETTE PSEUDO-DEMOCRATIE RELIGIEUSEMENT ABRAHAMIQUE!😊😂
    👤ELLE EST DESORMAIS POUR LES PEUPLES ARRIERES CAR CEUX AVANCES ONT DEJA UNE NOUVEAUTEE! LA DEFENCE DES MINORITES QUELLES QU ELLES SOIENT MAIS SURTOUT BIEN COLOREES ET EBLOUISSATES QUE NOSEABONDES! LA NOUVELLE RELIGION EST L UNICALITE DE LA MINORITE UNIQUE ET SAINTE!👤

  4. 😂😂👤VOUS DITES DEMOCRATIES?OU,DEBILISME RELIGIO CAMOUFLAGE!.👤😂😂

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