Laurent Gbagbo est la souillure de l'International Socialiste.

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Dans sa livraison du vendredi, 10/12/2010, sous le no 48 du journal « Le National », Me Harouna KEITA disait ceci: « je ne suis pas un pro-Gbagbo » et Le National titre: « Le conseil de sécurité veut déclencher la guerre. » Je ne suis pas d’accord avec mon malinké.

 Laurent Gbagbo est bien son candidat car c’est l’ami de l’honorable Ibrahim Boubacar KEITA du RPM et Me Harouna Keita a été député RPM. On peut dire la vérité à son ami dans deux situations: quand il a raison et quand il n’a pas raison. Quand son ami a raison, il faut l’appuyer dans sa raison et quand il a tord il faut lui montrer qu’il a tord et il doit se ressaisir. Voilà ce qui a manqué à notre avocat. Pourtant c’est un ancien magistrat que je connais et il a exercé des fonctions de magistrat. Dans son analyse, je n’ai vu aucun point sur le droit. Je pense que la certification de l’ONUCI est au-delà de la décision de la cour constitutionnelle. Ici, le droit spécial prime sur le droit général. C’est ce droit spécial qui a permis à Alassane Dramane Ouattara et Bédié d’être candidats à l’élection présidentielle. Les accords de Ouaga aussi stipulent la certification des résultats par l’ONU qui a eu à financer les élections de la République de Côte d’Ivoire. C’est l’ONU aussi qui a certifié la liste électorale. Me KEITA veut suivre les pas d’Ibrahim B.KEITA que la presse accusait d’infirmer que les mains de M.Gbagbo ne sont pas souillées de sang malien. On ne peut pas se cacher dans un désert où il n’y a ni colline, ni arbre comme on ne peut pas cacher un bœuf dans sa main. Le charnier de Youpougon est là. Tous ceux qui sont y morts ne sont pas seulement des Ivoiriens. Il faut dire la vérité à Gbagbo comme le Président Sékou Touré (paix à son âme) avait eu à dire François Mitterrand, opposant de la politique française dans les années 1960. Le Président Sékou Touré avait qualifié à cette époque Mitterrand de « chef de la souillure française. »Et pourtant, en 1981, M. Mitterrand est devenu, Président de la République française et le Président Sékou Touré s’était rendu en visite officielle en France en 1982. Les deux hommes se sont réconciliés.

Gbagbo est déjà disqualifié depuis la campagne présidentielle, lorsqu’Alassane Dramane Ouattara, lui avait dit « qu’il n’est pas un homme politique mais un chef de tribu ». Peu de gens ont saisi cette déclaration qui est pourtant capitale. Je crains qu’il ne bascule la Côte d’Ivoire  dans la guerre civile en brandissant sa chrétienté comme le Pr. Pascal Lissouba l’avait fait au Congo où il s’était lui aussi appuyé sur son ethnie du Pool. Déjà en 2002 après le coup d’Etat, quand la rébellion contrôlait le nord, il a eu à dire que lui, il « garde la Côte d’Ivoire utile. » Comme si le Nord de la Côte d’Ivoire ne représente rien. Il vient de le confirmer dans l’invalidation des urnes du Nord par son militant FPI du Conseil constitutionnel. Mais je ne pense pas si la majorité des ivoiriens accepteront le suivre dans cette aventure. Incha Allah ses jours sont comptés. Beaucoup de gens, partisans de Gbagbo manquent de lucidité et suivent aveuglement leur candidat. Son Conseil constitutionnel pouvait annuler les élections du Nord et le proclamer président s’il n’y avait pas la certification de l’ONUCI. Mais, la certification de l’ONUCI est au-dessus du Conseil constitutionnel. La Cour constitutionnelle du Mali n’avait pas éliminé en 2002 pas moins de 600.000 voix? Mais elle a le droit et rien ne liait nos élections à l’ONU si ce n’est la forme.

M.Gbagbo a perdu et il doit l’accepter et avoir aussi des circonstances atténuantes de la part de la communauté internationale pour tous ses crimes. Mais il a manqué l’occasion. Voici un homme que beaucoup de jeunes progressistes africains aimaient à cause de son opposition au Président Houphouet Boigny mais il a déçu par sa violence, son arrogance, son mensonge et sa duplicité.

 

Dans un article du journal « Libération » sous la plume de Sabine Cessou, Mamadou Diouf, historien disait ceci: « Laurent Gbagbo aurait pu entrer dans l’histoire ».

 

Voici l’entretien en question.

Mamadou Diouf, historien renommé, directeur du département des Etudes africaines à l’Université de Columbia (New York), se dit "déçu" par l’attitude de Laurent Gbagbo, qui conteste les résultats donnés par la Commission électorale indépendante (CEI), conférant à Alassane Ouattara 54,1 % des voix.

 

  Comment analysez-vous la situation d’aujourd’hui en Côte d’Ivoire ?

Pendant cinq ans, la communauté internationale n’a pas voulu voir que Laurent Gbagbo n’allait pas organiser des élections parce qu’il allait les perdre. Il les a organisées, il les a perdues. Laurent Gbagbo aurait pu être un héros, s’il avait su s’en tenir à l’idée qu’un président ne doit pas faire plus de deux mandats. Il a fait un mandat légal, à partir de 2000, puis un mandat informel, en reportant les élections pendant cinq ans. S’il avait su aider la Côte d’Ivoire à gérer sa crise et partir, il serait rentré dans l’histoire. C’est la valeur de ce vieil homme extraordinaire qu’est Nelson Mandela : il n’a fait qu’un mandat et s’est retiré après avoir vraiment aidé son pays à faire sa transition. 

 

Les frontières ont été fermées aujourd’hui, et la Cour constitutionnelle a proclamé Laurent Gbagbo vainqueur…

Je suis déçu par ce coup d’Etat constitutionnel, avec possibilité d’un massacre contrôlé, hors de la vue des gens, qui ne va rien régler. Je suis malheureux pour la Côte d’Ivoire. On avait attendu que Laurent Gbagbo agisse en homme d’Etat. Lui qui est un historien, il sait quel rôle il peut jouer, au lieu d’avoir une situation où tout le monde a peur d’une guerre civile ! La communauté internationale doit jouer son rôle, pour aider les électeurs ivoiriens à comprendre que leurs suffrages comptent.

 

Faut-il encore organiser des élections dans certains pays d’Afrique ? La Guinée, par exemple, n’est-elle pas sortie plus meurtrie d’un scrutin présidentiel qui l’a divisée entre communautés ?

En Guinée, où la démocratie est fragile, on assiste à un jeu à somme nulle. La logique qui prévaut est celle-ci : "Si tu perds, tu es mort, et si tu gagne, tu fais tout pour préserver le pouvoir et détruire les opposants". Il n’y a pas l’idée démocratique, qui consiste à penser que si j’ai gagné cette fois-ci, la prochaine fois, je peux perdre. Cela étant, d’énormes leçons ont été apprises, avec des sociétés africaines en proie à des bouffées démocratiques. Abdou Diouf a perdu en 2000 au Sénégal, Laurent Gbagbo a perdu en Côte d’Ivoire et le même scénario s’est produit au Kénya. Cela étant, dans la plupart des cas, les chefs qui bénéficient de l’alternance se métamorphosent et reprennent l’habit des anciens chefs.

 

L’ethnicité est-elle une entrave à la démocratie ?

On réduit l’ethnicité à ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Or, la logique de manipulation de l’ethnie a été inaugurée par les empires coloniaux. L’histoire des ethnies n’est pas une histoire de conflits mais une histoire de coopération entre des groupes différents, qui reconnaissent leurs différences, et que l’histoire a fait évoluer. Il y a une économie morale de l’ethnicité très différente du tribalisme politique, qui se réduit à l’utilisation systématique de ressources ethniques dans la politique. On le voit en Guinée, en Côte d’Ivoire, il faut ouvrir ces débats importants, pour montrer qu’il n’existe pas de logique unique, mais qu’il y a bel et bien des alternatives.

 Laurent Gbagbo a perdu sur toute la ligne. Dans un article de la presse ivoirienne Mr Ben Salia de « L’info en continu » montre ici comment le monstre Gbagbo a perdu l’élection présidentielle donc le pouvoir. Ceux qui lui donneraient gagnant de ces élections ont menti. Laurent Gbagbo avec toute analyse ne pouvait pas gagner devant les deux candidats RDR et PDCI. Les firmes du sondage ont  pris leur argent et c’est fini pour lui. A l’origine, même, comme c’est « un chef de tribu et non un homme politique », l’électorat Bété ne représente que 7 à 8% et si on ajoute ses autres partisans ailleurs, il peut osciller autour de 12 à 20%. C’est parce que, il a fait 10 ans au pouvoir qu’il vienne de sortir avec 38%, si non, il ne représente aucun danger pour les deux grandes formations politiques houphouétistes: RDR et PDCI.

Voici l’article de M. Ben Salia

          Pris en otage par l’armée : VOICI COMMENT LAURENT GBAGBO A PERDU L’ELECTION PRESIDENTIELLE

Dans cette nouvelle crise née à la suite du 2nd tour de la présidentielle du 28 novembre dernier, le conseil constitutionnel a proclamé Laurent Gbagbo, président de la République de Côte d’Ivoire. Et cela contre l’avis de la commission électorale indépendante qui a désigné Alassane Ouattara vainqueur quelque temps avant.
Il n’en fallait pas plus pour que sur le petit écran de la télévision nationale, l’on n’aperçoive les officiers généraux et supérieurs de l’armée faire allégeance à l’heureux élu.
Cependant la sortie du premier Ministre Soro Guillaume dans les colonnes d’un confrère de la presse internationale fini de convaincre que Laurent Gbagbo n’est vraiment pas le maître du jeu auquel il joue actuellement.
Sans prendre de gant, Soro Guillaume a accusé les généraux Guiai Bi Point du Cecos, Dogo Blé de la garde républicaine et Vassingaux de la marine d’avoir confisquer le pouvoir pour Gbagbo. En d’autres termes ces trois généraux seraient non seulement à la base du maintien du président sortant à la tête du pays, mais responsable de tout ce qui prévaut en ce moment.
Toute chose qui nous amène à nous demander si Laurent Gbagbo ne serait pas en réalité l’otage de ces officiers généraux. Qu’à cela ne tienne ! Des voix s’élèvent pour soutenir que l’attitude de Gbagbo s’explique par le fait qu’il s’est senti trahi voir floué par la communauté internationale.
Toutes les garanties lui auraient été données, preuve à l’appui, comme les multiples sondages de SOFRES qu’il gagnerait à coup sûr les élections. Mais au premier tour du scrutin, le candidat de la majorité présidentielle va s’apercevoir que les choses ne tournaient pas comme il l’avait souhaité. Pour sa part, la communauté internationale tient à ce que tout se passe dans l’ordre et la discipline.
C’est pourquoi, nous raconte nos sources, bien que Laurent Gbagbo soit venu en 3ème position au 1er tour, il a fallu sacrifier le candidat du PDCI , Henri Konan Bédié au détriment de Gbagbo. Ainsi donc Gbagbo viendrait en 1er position, Ouattara en 2ème position et Bédié en 3ème synonyme d’élimination. Il fallait à ce stade continuer le processus et faire croire à Gbagbo et ses sympathisants que la victoire était vraiment à portée de main.
Dans la foulée, ses directeurs départementaux de campagne ne l’aident vraiment pas. Dans ses quartiers généraux de campagnes la victoire est célébrée avant la lettre. Le vin coule à gogo. L’argent destiné à la campagne prend une autre direction. Certains sont préoccupés avec cet argent à la finition de leur maison. Quand d’autres doivent se taper les basses besognes et espérer que Gbagbo gagne pour être récompensé. Telle était l’ambiance dans la plupart des QG de campagne de la majorité présidentielle. Il faut avoir le courage de le dire, Laurent Gbagbo a été trahi par les siens qui pensaient plutôt à leur propre positionnement dans les élections à venir.
Dans la droite ligne d’une victoire sans coup férir, c’est alors que va rentrer en scène, des soi-disant spécialistes de la communication électorale qui auraient fait leur preuve aux Etats Unis lors de l’élection de Barak Obama. Le camp Gbagbo va donc croire aux balivernes de ces individus qui prétendent après des explications qu’Alassane Ouattara ne pourra jamais gagner des élections en Côte d’Ivoire. Mieux, ils soutiennent que l’électorat de Bédié ne respectera pas les consignes de vote de ce dernier qui a appelé à voter Ouattara.
Dans les quartiers généraux de campagne de Laurent Gbagbo, c’est désormais la chasse à l’électorat baoulé, ethnie de l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié. Gbagbo lui-même part à Sakassou le siège de la royauté baoulé pour solliciter les détenteurs de la tradition baoulé. A Sakassou même Gbagbo obtiendra 3348 voix contre 15 656 pour Alassane Ouattara. Ce qui témoigne du report de voix et surtout de l’effectivité de l’appel de Bédié à l’endroit de ses électeurs. A ce niveau comment donc Laurent Gbagbo pouvait-il gagner cette élection? Une équation qui trouvera sa résolution par l’annulation donc des résultats dans toutes les zones où le report de voix s’est effectué à plus de 70%.
Instrumentalisé, le conseil constitutionnel s’est fait prendre dans son propre piège en feignant de ne pas savoir que cette élection devait être certifiée par les services du représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, comme stipulé dans l’article 59 (nouveau) du électoral. Malgré les interprétations juridiques et les argumentations du président Paul Yao N’Dré pour qui « certifier n’est pas validé », l’on se perd en conjecture quand on sait qu’on certifie toujours conformément à l’original. Et Choi, le patron de l’ONUCI a su le faire, preuve à l’appui, conformément aux résultats de la commission électorale indépendante qui donnait Alassane Ouattara largement vainqueur avec 54, 10% contre 45,90% à Laurent Gbagbo.
BEN SALIA.

En conclusion, je dis de calculs en calculs, pour gagner les élections qu’il ne peut pas gagner, Laurent Gbagbo a changé plusieurs fois de premier ministre:Seydou Diarra, Charles Konan Bany. Son dernier premier ministre devient son ennemi d’hier et en fin son tombeur: Guillaume Kigbafori Soro. Ce dernier s’est désolidarisé de lui depuis l’instauration du couvre- feu institué par Gbagbo à la veille des élections. Personne ne connaît le bras qui va le faire tomber. C’est ce que j’avais lu dans un journal français, le «  Paris Match »en 1980. Une photo de M.Ahmed Ben Bella qui prenait la main du Colonel Boumedienne après sa sortie de prison après la signature des accords d’Evian. Le journaliste avait écrit ceci: « Ben Bella ne savait pas si la main qu’il prenait, allait le faire tomber trois(3) ans plus tard.

Mais si  Gbagbo, doit répondre, il doit répondre avec son militant FPI, de la cour constitutionnelle, Paul Yao.

Yacouba ALIOU


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