Que révèle l’attaque dimanche de la station balnéaire de Grand-Bassam ? L’analyse d’un spécialiste de la région, Frédéric Lejeal, alors que deux ministres français, Bernard Cazeneuve et Jean-Marc Ayrault, se rendent dans le pays ce mercredi.
A qui le tour ? Après Bamako au Mali, Ouagadougou au Burkina Faso… Voici que le terrorisme a frappé dimanche Grand-Bassam aux portes d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne. En quatre mois, l’Afrique de l’Ouest francophone a connu trois «Bataclan». Une stratégie de la terreur que décrypte Frédéric Lejeal, rédacteur en chef de la Lettre du Continent, publication de référence, spécialisée sur l’Afrique.
L’attaque terroriste de la station balnéaire de Grand-Bassam en Côte-d’Ivoire qui a fait 22 morts (dont six terroristes et deux militaires ivoiriens) est une première dans ce pays. Comment faut-il l’interpréter ?
Depuis plusieurs mois, on savait que la Côte-d’Ivoire, et le Sénégal, étaient des cibles potentielles en raison surtout de leur attrait touristique. Tous les services étaient au courant. On l’oublie souvent mais, il y a un an, une gendarmerie ivoirienne avait déjà été attaquée dans le nord de ce pays. Et depuis l’attentat de Ouagadougou au Burkina Faso le 15 janvier [qui s’est soldée par trente morts devant deux hôtels de la capitale, ndlr], la sécurité avait été renforcée également en Côte-d’Ivoire. Mais il est très difficile d’appréhender ces petits groupes très mobiles, très atomisés. Reste que je ne crois pas que cette attaque était spécifiquement antifrançaise. Bien sûr, Grand-Bassam[ancienne capitale coloniale] est un bastion d’expatriés, surtout pendant le week-end. Mais la plupart des victimes sont ivoiriennes, il ne faut pas l’oublier. L’attaque confirme d’abord la surenchère mortifère à laquelle se livrent les groupes jihadistes présents dans la région.
En quoi cet attentat conforterait-il la stratégie d’un groupe particulier ?
L’attaque a très vite été revendiquée par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) (…)
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