L’ancien argentier de Kadhafi, Bechir Saleh, visé par des tirs à Johannesburg

La piste d’un crime crapuleux serait privilégiée par les proches de M. Saleh, qui précisent néanmoins que ce dernier « se sentait particulièrement menacé ces dernières semaines ».
Sollicité par la justice dans l’affaire du financement libyen de Sarkozy
La route de l’aéroport est réputée prisée des gangs de voleurs. D’ailleurs, précise-t-on au Monde, ce genre de mésaventure est arrivé il y a peu au chef d’état-major du Togo ou encore à une députée sénégalaise. La piste d’un crime crapuleux serait ainsi privilégiée par des proches de M. Saleh, qui précisent néanmoins que ce dernier « se sentait particulièrement menacé ces dernières semaines » et s’étonnent que les agresseurs n’aient rien dérobé dans le véhicule. Le chauffeur de M. Saleh, légèrement blessé, a été entendu par les autorités sud-africaines qui mènent l’enquête. Les services de sécurité ont depuis considérablement renforcé le dispositif de protection policière autour de cette personnalité libyenne particulièrement exposée. Exfiltré de France en toute discrétion en mai 2012, M. Saleh, pourtant sous notice rouge d’Interpol, avait rejoint le Niger avant de s’installer à Johannesburg. Le président sud-africain d’alors, Jacob Zuma, de même que les caciques du Congrès national africain (ANC), avaient volontiers accueilli ce proche conseiller de Mouammar Kadhafi, important soutien dans la lutte contre l’apartheid. Ces derniers mois, alors qu’il vit en exil en Afrique du Sud, M. Saleh a repris une intense activité diplomatique dans l’objectif de jouer à nouveau un rôle de premier plan dans la reconstruction de la Libye. Il a ainsi entrepris, fin 2017, une série de déplacements sur le continent africain, où il entretient des relations avec plusieurs chefs d’Etat. L’ancien directeur de cabinet du colonel Mouammar Kadhafi et ancien patron du fonds souverain libyen avait par ailleurs été sollicité à plusieurs reprises par la justice française pour témoigner dans le cadre de l’enquête sur un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, sans jamais y donner suite. Au Monde, il avait confirmé la tenue d’un déjeuner, le 9 avril 2007, dans sa ferme des environs de Tripoli, en présence du premier ministre, Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, et de son ami Choukri Ghanem, qui consignera dans son carnet qu’à cette occasion Bechir Saleh avait prétendu « avoir envoyé 1,5 million d’euros à Sarkozy ». Au Monde, M. Saleh avait simplement affirmé : « Kadhafi a dit qu’il avait financé Sarkozy. Sarkozy a dit qu’il n’avait pas été financé. Je crois plus Kadhafi que Sarkozy. »LE MONDE | 25.02.2018 à 13h44 | Par Joan Tilouine et Simon Piel
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