Cet abandon du référendum par le Conseil de sécurité, a mis l’Algérie et son ‘polisario’ devant leur responsabilité historique”
Le Conseil de sécurité vient d’adopter la résolution 2548. Qu’apporte-t-elle de nouveau ?
La valeur d’une résolution ne se réduit pas uniquement à la nouveauté qu’elle induit, mais surtout dans ce qu’elle réaffirme. Avec cette nouvelle résolution, le Conseil de sécurité réitère ses décisions et positions sur la question du Sahara marocain. Elle décline, ainsi, un modus operandi confortant les fondamentaux de la position marocaine pour le règlement définitif de ce différend :
La solution de cette question ne peut être que politique, réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis.
Le processus de tables rondes, avec son format, ses modalités et ses quatre participants, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le “polisario”, est la seule voie pour parvenir à cette solution politique.
L’Algérie est une partie prenante à ce différend régional. Elle ne pourra plus se limiter à une participation protocolaire à l’ouverture et la clôture des pourparlers, comme ce fut le cas durant les treize rounds du processus de Manhasset. Désormais, le Conseil de sécurité lui impose de s’engager sérieusement, tout au long du processus, jusqu’à son aboutissement.
- L’autonomie est l’unique Initiative sérieuse et crédible à même de mettre fin à ce différend régional, dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc.
La nouveauté dans cette résolution concerne la nomination d’un nouvel envoyé personnel. Quelle est votre réaction à ce sujet ?
Le Conseil de sécurité est dans son rôle en exprimant son attente de la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général et en l’encourageant à reprendre les consultations entre les quatre participants, là où elles se sont arrêtées, et à construire sur les progrès réalisés par l’ancien envoyé personnel, Horst Köhler.
Pour sa part, le Maroc fait entièrement confiance au secrétaire général de l’ONU. Nous sommes certains qu’il trouvera le profil idoine et la stature appropriée, à la hauteur de l’ex-président Horst Köhler, afin de relancer et faire aboutir le processus politique.
L’Algérie continue d’appeler au référendum. Cet appel ne contredit-t-il pas les paramètres consacrés par le Conseil de sécurité ?
C’est plus qu’une contradiction. Soit le logiciel diplomatique de l’Algérie est en retard de deux décennies, soit elle persiste dans sa politique de l’autruche. Dans les deux cas, les résolutions du Conseil de sécurité invalident clairement sa demande. Le référendum n’est pas un principe, il n’est qu’un instrument que le Conseil de sécurité a banni de son lexique résolutionnel pour la 20e année consécutive et dans ses 34 résolutions successives depuis 2001. En s’abstenant de toute référence au référendum, le Conseil de sécurité a désavoué les adversaires de notre intégrité territoriale, il a balayé d’un revers de main leur divagation référendaire. Cet abandon du référendum par le Conseil de sécurité, a mis l’Algérie et son “polisario” devant leur responsabilité historique, soit s’engager résolument dans le processus politique, soit provoquer son arrêt cardiaque.
Au Sahara, la régionalisation avancée est en marche. Bientôt, il ne restera plus rien à discuter sinon déposer les armes, à l’instar de plusieurs mouvements séparatistes dans le monde et libérer les populations séquestrées dans les camps de Tindouf afin qu’elles réintègrent la mère patrie, le Maroc.
Quelle est votre réaction à la multiplication inquiétante des violations et des provocations du “polisario” ?
Ces violations, que le Maroc condamne avec la plus grande vigueur, préoccupent profondément le secrétaire général de l’ONU et les membres du Conseil de sécurité. La nouvelle résolution du Conseil de sécurité a été ferme en enjoignant une nouvelle fois au groupe armé séparatiste, le “polisario”, de respecter le cessez-le-feu, les accords militaires et les résolutions du Conseil. Cette injonction survient suite au rapport accablant du secrétaire général de l’ONU au Conseil, qui a mis à nu les milliers de violations du “polisario”, d’une magnitude et d’une gravité sans précédent.
Le “blocage” du passage de Guergerate, l’envoi des milices du “polisario” en y incluant des civils, y compris des femmes et des enfants, au bord du Dispositif de défense et leur instrumentalisation dans des faces à faces avec les militaires marocains jusqu’en face de leurs postes, sapent le processus politique et menacent la paix et la stabilité régionales. Ces provocations auraient pu déboucher sur des incidents graves et violents, si ce n’était la retenue exemplaire, le sang-froid et la discipline professionnelle de nos vaillants soldats. Ce que tous les responsables du secrétariat de l’ONU et de la Minurso ont unanimement loué.
Les plus hauts responsables de l’ONU sont tenus informés au jour le jour de ces violations tout en les avertissant que la patience et la retenue du Royaume ont des limites. Aussi, le “polisario” doit-il savoir qu’en persistant dans ses agissements déstabilisateurs, il se disqualifie et perd toute habilité, s’il en avait encore, à s’asseoir autour de la table ronde. Ses provocations risquent de lui fermer définitivement la fenêtre de sa participation au processus politique.
L’ouverture de consulats au Sahara marocain se poursuit et s’accentue. Quel sens donnez-vous à ce développement majeur ?
L’ouverture de ces consulats constitue effectivement un développement majeur dans le dossier du Sahara marocain. Conformément au droit international, il s’agit d’un acte de consentement Souverain entre l’Etat de résidence et l’Etat d’envoi. Ces ouvertures sont la résultante de trois facteurs structurants :
Primo, une vision stratégique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, qui ambitionne de faire du Sahara marocain un hub régional du Maroc au service du continent africain. Secundo, un modèle de développement économique des provinces du Sud, accompagné du renforcement de l’Etat de droit et de la démocratie inclusive et participative. La triple dimension du calme, le développement et le respect des droits de l’Homme au Sahara a été amplement relevée dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité et dans la résolution 2548.
Tertio, la confirmation diplomatique de la marocanité du Sahara avec l’ouverture d’une quinzaine de consulats de pays africains frères et amis. Cette percée diplomatique verra incessamment son prolongement naturel à la région du Golfe, grâce à l’ouverture imminente du consulat des Emirats arabes unis à Laâyoune et trouvera bientôt sa continuité dans d’autres régions du monde.
ONU : L’ambassadeur Hilale affirme que “le Sahara restera marocain jusqu’à la fin des temps”
Devant la Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, a affirmé mardi que “le Sahara a été marocain depuis l’aube des temps et il restera marocain jusqu’à la fin des temps”.
Qu’il soit clair pour qui veut l’entendre, que les efforts du Maroc et sa bonne volonté pour mettre fin à ce différend régional n’ont pour point de départ et finalité que cette évidence ancrée dans l’âme du peuple marocain de Tanger à Lagouira”, a souligné M. Hilale devant les membres de la Commission.,La marocanité du Sahara, a insisté l’ambassadeur, est une évidence historique, politique, géographique, humaine, religieuse et juridique. “L’histoire est têtue et ne saurait nullement être remodelée au gré des interprétations fallacieuses et à géométrie variable des principes par les uns, des intérêts géopolitiques des autres et des visées hégémoniques de certains”, a-t-il dit.
“En effet, victime d’une colonisation plurielle, aussi bien dans l’espace que dans le temps, le Royaume du Maroc, pays avec une riche histoire qui remonte à plus de 12 siècles, a dû tantôt batailler héroïquement, tantôt négocier durement, pour recouvrir son intégrité territoriale. Ce processus de recouvrement par la négociation des différentes parties du Royaume du Maroc, a été singulier dans l’histoire onusienne de la décolonisation, car il a débuté en 1955 et a duré jusqu’à la récupération du Sahara marocain en 1975″, a rappelé M. Hilale. Et de faire remarquer que le Royaume du Maroc célèbre, ce vendredi, dans la liesse, la fierté et la conviction inébranlable dans ses droits légitimes sur ses Provinces du Sud, le 45e anniversaire de la glorieuse Marche verte.
“Cet évènement sacré, qui a permis au Maroc de récupérer pacifiquement ses Provinces sahariennes, constitue une épopée historique gravée dans la mémoire du peuple marocain. Le Royaume, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale, a négocié et signé le 14 novembre 1975, avec l’Espagne, l’Accord de Madrid par lequel il a récupéré ses Provinces sahariennes. Cet accord a été déposé le 18 novembre 1975, auprès du secrétaire général de l’ONU et entériné par l’Assemblée générale dans sa résolution 3458B, du 10 décembre 1975”, a fait valoir l’ambassadeur.“N’en déplaise à certains, le différend régional sur le Sahara marocain est une question d’intégrité territoriale du Royaume du Maroc, et nullement de décolonisation”, a souligné le diplomate marocain.
“Aussi, à travers l’Accord de Madrid, le Royaume a-t-il définitivement mis fin à la colonisation de son Sahara et scellé irrévocablement son retour à la Mère Patrie, dans le plein respect de la Charte des Nations unies et de la légalité internationale”, a-t-il affirmé.