La crise post-électorale en Côte d’Ivoire était hier au centre d’une conférence de presse animée, à l’ambassade de ce pays au Mali, par le président de la Fédération nationale des Mouvements de jeunesse en action du PDCI RDA, Ulrich Eké. Ce responsable du parti d’Henri Konan Bédié s’est engagé à défendre Laurent Gbagbo contre l’impérialisme occidental qui veut imposer Alassane Ouattara. L’ambassadeur Ahipeaud Guébo Noël Emmanuel a invité les Maliens à ne pas analyser la situation sous l’angle de la passion mais que " le fond du problème est la volonté de l’Occident d’imposer un président de son choix pour voler nos richesses. Un schéma auquel le Mali pourrait être confronté l’objet en 2012 ".
Dans son mot de bienvenue à cette conférence de presse, l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Mali, Ahipeaud Guébo Noël Emmanuel, a regretté le fait qu’une bonne partie de l’opinion malienne soit aujourd’hui victime de la manipulation médiatique de la France à travers l’AFP, France 24, TV5, RFI et autres médias. En effet, dira t-il, ces médias font passer Alassane Dramane Ouattara comme président élu et Laurent Gbagbo comme un usurpateur. Or, selon le diplomate, tout Etat est construit sur la base d’une loi fondamentale qu’est la Constitution qui doit s’imposer à tout le monde. Ainsi, il expliquera que les résultats proclamés par la CEI en dehors du délai des trois jours légaux ne regardent pas les Ivoiriens. Ceux-ci ne reconnaissent que les chiffres publiés par le Conseil constitutionnel qui donnent Laurent Gbagbo gagnant de la présidentielle. Fort de cet état de fait, le diplomate ivoirien pense que force doit rester à la loi.
"On ne peut pas respecter la loi de son pays et venir nous dire de violer la nôtre. Un pays c’est d’abord et avant tout la loi. En Côte d’Ivoire, on n’a pas besoin de recevoir des leçons de qui que ce soit. Ce sont les Ivoiriens qui sont habilités à élire leur président. Ils l’ont fait. Pourquoi vouloir imposer un autre ? " s’est-il insurgé. En somme, pour Ahipeaud Guébo Noël Emmanuel, la France veut Ouattara pour s’accaparer des richesses de la Côte d’Ivoire. «Ce qui se passe en Côte d’Ivoire, le même schéma existe pour les autres pays de la sous-région. Ils cherchent qui il faut imposer au Mali en 2012 pour contrôler l’or et les autres richesses de ce pays. 50 ans après l’indépendance, nous ne devons pas accepter que les gens viennent nous prendre comme des enfants". Aussi, il juge illégal la position de l’UEMOA et de la CEDEAO de vouloir envoyer l’ECOMOG en Côte d’Ivoire. Face à tout cela, le diplomate ivoirien estime que les Maliens, au nom de la solidarité africaine doivent analyser la situation de façon objective et aider la Côte d’Ivoire contre l’impérialiste et non faire un parti pris.
Le président de la Fédération nationale des Mouvements de jeunesse en action du PDCI RDA, Ulrich Eké, de façon passionnante, a exprimé son soutien sans faille au président Gbagbo. Il a souligné que l’alliance entre Ouattara et Bedié a été signé sans que la base du PCDI RDA ne soit consulté. C’est pourquoi, eux jeunes de cette formation politique, malgré leur positon d’opposant,souteniennent Gbagbo. D’entrée de jeu il dira qu’"au deuxième tour, nous avons décidé de choisir entre le palu (Gbagbo) et le Sida qu’est Ouattara. Et c’est Laurent Gbagbo qui a gagné". Ulrich Eké sillonne ainsi les pays de la sous-région "pour certifier que Laurent Gbagbo est le président de la Côte d’Ivoire ". Selon lui, Ouattara est à la base de tous les maux de la Côte d’Ivoire et sa proclamation comme président est simplement un banditisme politique. A la question de savoir pourquoi il agit à l’encontre de la position du parti PDCI dont le président est à l’hôtel du Golf avec Ouattara. Le conférencier dira que Bédié a agi seul, qu’il est aujourd’hui envoûté par Ouattara. Et la jeunesse PDCI RDA, soutient-il, est en train de se préparer pour l’extraire de l’hôtel Golf. Aussi, poursuivra t-il, cette jeunesse PDCI organisera un méga meeting le 28 février prochain au Stade Houphouet Boigny à Abidjan pour manifester son soutien au président Gbagbo. Car, "il ne s’agit plus d’une question de FPI, du PDCI, de jeunes patriotes, mais de la Côte d’Ivoire. Et pour cela, malgré la différence on est uni pour défendre la patrie. Alassane ne sera jamais notre président, il doit essayer de discuter avec Gbagbo et voir ce qu’il peut apporter de plus à sa présidence s’il veut aider la Côte d’Ivoire" conclu le conférencier.
Youssouf CAMARA
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