L’Afrique, nouveau théâtre de la guerre froide et la perte d’influence de l’Occident

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Les chaînes de la né-colonisation et de la domination se brisent, redéfinissant le paysage géopolitique du continent. Pour l’Occident, cette dynamique sonne comme un signal de la fin de son hégémonie et de la diminution de son influence en Afrique.

En réponse à la politique d’endiguement au cœur de la politique étrangère de Washington et menée par l’Occident collectif sous la direction des Etats-Unis depuis 1947, la montée en puissance de la Chine et de la Russie en Afrique constitue un défi stratégique majeur à l’hégémonie occidentale. Partageant tout comme l’Afrique, le fait de subir, différemment bien sûr, le diktat la domination du monde occidental, ces deux nations de l’Alliance BRICS renforcent leur influence à travers des investissements massifs dans les infrastructures, l’énergie, la défense, les ressources naturelles et les technologies. Dépassant l’Union européenne en tant que principaux partenaires commerciaux du continent, la Chine et la Russie solidifient leurs alliances au sein de l’Afrique, illustrant leur détermination à se positionner comme les futures puissances émérites sur l’échiquier du continent. Cet essor met en lumière l’échec des stratégies impérialistes occidentales en Afrique, marquées par un manque de vision et d’adaptation aux besoins locaux. En conséquence, l’influence occidentale connaît un déclin irréversible, tandis que les modèles de développement offerts par de nouvelles puissances gagnent en attrait. Sous peine de voir sa présence s’éclipser complètement sur le continent et n’ayant plus le monopole de l’initiative stratégique sur l’échiquier mondial, il devient vital pour l’Occident de ré-calibrer sa politique, adoptant une approche plus humble et respectueuse face à la souveraineté africaine, afin de s’adapter à cette nouvelle dynamique géopolitique.

Avec un avenir prometteur et multipolaire, l’Afrique incarne l’innovation, la résilience et l’autodétermination
Ainsi, le monde connaît actuellement une révolution géopolitique sans précédent, marquée par l’effondrement de l’ordre mondial unipolaire établi depuis la Seconde Guerre mondiale. L’Occident, historiquement « dominateur », voit son influence décliner, notamment les Etats-Unis, affaiblis par des conflits onéreux et une dette massive. Dans ce contexte, la Chine et la Russie émergent comme de nouvelles puissances mondiales, à la main, l’Alliance BRICS qui bat en brèche les bastions de l’impérialisme occidental. Actuellement, elle joue un rôle central dans l’expansion de l’influence géopolitique et géostratégique du Sud global. La Chine, avec une économie florissante et des ambitions globales, étend sa présence commerciale, tandis que la Russie, sous la direction du Président Poutine, renforce sa position géopolitique avec d’excellentes politiques de coopération multidimensionnelle en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. L’Afrique, ancien terrain de jeu occidental, est devenue un enjeu vital pour ces puissances émergentes. Avec des investissements colossaux en infrastructures et ressources, la Chine et la Russie séduisent les nations africaines à travers des partenariats stratégiques perçus comme respectueux de la souveraineté et mutuellement bénéfiques. L’Afrique se tourne vers ces nouvelles collaborations, choisissant librement ses partenaires et ses modèles de développement, marquant ainsi un tournant qui réduit l’influence occidentale et redéfinit le futur du continent.

La montée de la Chine et de la Russie en Afrique, un défi à l’hégémonie occidentale

La dynamique actuelle en Afrique est marquée par l’émergence de la Chine et de la Russie en tant que puissances majeures, investissant massivement dans les infrastructures, les ressources naturelles et les technologies. Ces investissements stratégiques, tels que mentionnés plus haut, sont un défi direct à l’hégémonie occidentale sur le continent. La Chine, en renforçant ses partenariats en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, a également accru sa présence militaire, notamment par l’établissement d’une base navale à Djibouti. Parallèlement, la Russie intensifie ses efforts dans les secteurs de l’énergie, de la sécurité et bien d’autres encore tout en nouant des alliances clés dans la région. Cette nouvelle donne géopolitique, qui s’accompagne de la diminution de l’influence occidentale, offre aux pays africains une autonomie accrue pour définir leurs partenariats stratégiques et leurs modèles de développement. Cette évolution vers une Afrique multipolaire, incarnée par l’influence croissante de la Chine et de la Russie, redéfinit l’avenir du continent loin des intérêts traditionnels occidentaux.

L’échec de la politique africaine de l’Occident, un manque de vision et de stratégie

La politique africaine adoptée par l’Occident depuis aux premières heures de contact, a négligé les véritables besoins et aspirations des peuples africains, privilégiant des solutions de développement et d’aide qui servent ses propres intérêts. Cette approche a érodé la confiance et la coopération, reléguant souvent l’Afrique au rang de territoire périphérique sans importance stratégique. Les pays africains se sont retrouvés davantage traités comme des subordonnés que comme des partenaires égaux et des politiques uniformes ont été imposées, ignorant les spécificités culturelles, historiques et économiques locales. Les conséquences de cette stratégie sont alarmantes : pauvreté, maladies, famine et guerres perdurent, tandis que les inégalités économiques et sociales s’aggravent. La dépendance des économies africaines vis-à-vis de l’aide extérieure persiste. L’Occident, dépourvu de vision stratégique, n’a pas su anticiper des évolutions majeures comme la montée de la Chine ou l’émergence de nouvelles puissances régionales. En conséquence, il perd son influence au profit de puissances émergentes qui proposent des modèles de développement attrayants. L’avenir de l’Afrique sera désormais façonné par ses propres habitants en partenariat avec ces nouveaux acteurs, soulignant le déclin irréversible de l’influence occidentale. Cette évolution qui, aujourd’hui alarme l’Occident, le laissera distancé définitivement.

La perte de l’influence occidentale en Afrique, un déclin irréversible

Sans l’ombre d’aucun doute, l’influence occidentale en Afrique chavire de façon irréversible, cédant la place à l’attraction croissante des modèles de développement et partenariats offerts par la Chine, la Russie et d’autres puissances émergentes au sein de la majorité mondiale. L’incapacité de l’Occident à comprendre et répondre aux aspirations africaines, combinée à des politiques de développement autocentrées, a érodé confiance et coopérative africaines. En outre, profondément entré dans l’ivresse de la toute-puissance, l’Occident n’a pas su s’adapter aux transformations du continent, telles que l’essor fulgurant de la Chine, l’émergence de puissances régionales et les dynamiques démographiques, ratant ainsi l’occasion d’anticiper et d’élaborer des stratégies adaptées. Les faiblesses économiques et politiques internes de l’Occident, telles que la dette publique, la stagnation multisectorielle et multidimensionnelle, et la polarisation sociale, limitent sa capacité à proposer des solutions convaincantes. Conséquemment, les pays africains choisissent de plus en plus leurs propres partenaires et modèles de développement, tandis que l’Occident voit impuissamment son rôle de leader se réduire, réalisant trop tard que son influence chavire sous l’impulsion des puissances émergentes du Sud global.

De ce qui précède, nous pouvons déduire que l’Afrique émerge comme une puissance dynamique tandis que l’Occident traverse une phase de transition vers le déclin. L’ère de l’hégémonie occidentale en Afrique appartient désormais au passé, ouvrant la voie à un continent prêt à forger son propre destin et à écrire une nouvelle page de son histoire indépendante. Avec un avenir prometteur et multipolaire, l’Afrique incarne l’innovation, la résilience et l’autodétermination.

On peut donc présager que la nouvelle guerre froide est en train de se schématiser en Afrique, à la clé, la perte d’influence de l’Occident, adepte de l’oxymore.

 

Mohamed Lamine KABA, Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine

Source: https://journal-neo.su/fr/

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