Des manifestations contre des travailleurs étrangers ont fait cinq morts depuis dimanche dans la province du Gauteng.
Les violences apparues en Afrique du Sud, faisant déjà cinq morts depuis dimanche 1er septembre ne sont malheureusement pas une surprise. Tout était dans l’air depuis des semaines, au minimum. Les rumeurs, les menaces contre « les étrangers » se multipliaient. L’annonce de manifestations contre les travailleurs étrangers, accusés de « voler » le travail des Sud-Africains, dans un pays où le chômage affecte plus de 50 % de la jeunesse, circulait.
Récemment, plusieurs incidents ont dégénéré dans différentes parties de la province du Gauteng, où se trouvent Johannesburg et Pretoria, tendant un peu plus l’ambiance. Dans la capitale, des chauffeurs de taxis collectifs, à la suite d’un incident avec des fumeurs de nyaope (héroïne coupée), ont déclenché une expédition pour chasser les toxicomanes des abords de leur gare routière. L’un des leurs aurait été tué dans l’opération.
La rage, alors, s’est tournée vers les « étrangers », et a pris la forme de pillages de magasins et de violences dans le centre de Pretoria. La saisie, il y a peu, de produits de contrefaçon dans le centre de Johannesburg par la police a tourné au drame, les batailles rangées entre marchands « étrangers » et policiers embrasant un peu plus l’opinion sud-africaine.
A l’approche du dimanche 1er septembre, un mystérieux comité a fait circuler sur les réseaux sociaux, ou par le bouche-à-oreille, des avis de shutdown, blocage des activités avec violences. Des rumeurs accusaient des « étrangers » de s’apprêter à empoisonner le réseau de distribution d’eau pour se venger de violences antérieures.
Enfin, les premières attaques ont débuté dans le vieux centre-ville de Johannesburg. Lundi, elles se sont poursuivies et étendues à d’autres quartiers, comme Jeppestown, ou Rosettenville, habités par une proportion notable de ressortissants de pays africains y exerçant une activité. Ces derniers n’ont pas été les seuls visés. Des ressortissants d’Asie du Sud (Bangladesh et Pakistan, pour l’essentiel), mais aussi des Sud-africains, ont également été touchés par les pillages dès lors qu’ils possédaient une boutique. Parfois, des tensions entre groupes ethniques sud-africains sont apparus.
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