« L’Afrique peut devenir l’usine du monde à l’horizon 2050 »

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Des ouvriers de l’usine Welele emballent des pots de miel, à Mekele, Ethiopie, le 30 mars 2017. CRÉDITS : ZACHARIAS ABUBEKER/AFP

Pour Mihoub Mezouaghi de l’AFD, l’industrialisation du continent est une priorité. La Chine, les énergies renouvelables et les technologies pourraient y contribuer.

L’Afrique, prochaine puissance industrielle ? La question peut paraître extravagante. Pourtant, certains pays empruntent de nouveaux sentiers d’industrialisation, comme Maurice, le Maroc, l’Ethiopie et la Tanzanie. Plus encore, une nouvelle donne se dessine à long terme. Un proverbe africain ne dit-il pas : « Quand un arbre tombe on l’entend ; quand une forêt pousse, pas un bruit » ?

Dès 2050, plus de 2 milliards de femmes et d’hommes vivront sur le continent, où l’on verra éclore les prochaines mégapoles. L’Afrique de demain inquiète, tant les pressions migratoires, écologiques et sociales seront des plus fortes. Mais le XXIe siècle pourrait aussi voir l’Afrique devenir la prochaine usine du monde, une question qui est au cœur des débats du Forum économique international sur l’Afrique, organisé à Paris le 4 octobre par l’Union africaine (UA), l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et l’Agence française de développement (AFD, partenaire du Monde Afrique).

Des économies qui se désindustrialisent

Il est souvent suggéré que le dividende démographique, induit par une forte croissance de la population active, entraînera inéluctablement le décollage économique de l’Afrique, à l’instar de la Chine et de l’Inde au cours des dernières décennies. Cependant, malgré une croissance soutenue depuis dix ans, les économies africaines peinent à se diversifier. Cinq produits seulement représentent 60 % des exportations de l’Afrique subsaharienne : le pétrole, le gaz naturel, le fer, l’or et les minerais bitumeux. Plus préoccupant, certaines de ces économies se désindustrialisent. L’industrie manufacturière ne fournit que 6 % des emplois et sa contribution au PIB, en baisse, n’atteint plus que 10 % selon la Banque mondiale. L’Afrique ne pesait que 2 % de l’activité manufacturière mondiale en 2013, contre 3 % en 1970, indiquant sa marginalisation de l’industrie mondiale.

Les contraintes de l’industrialisation ne sont en fait toujours pas levées. L’hypertrophie des activités rentières, la faiblesse des institutions de gouvernance, le déficit d’infrastructures de réseaux, l’étroitesse et la forte segmentation des marchés découragent l’investissement et bloquent la diversification des économies. Les coûts de production et d’exportation sont en Afrique deux fois plus élevés qu’en Asie. L’histoire compte aussi. L’industrialisation, tardive et trop courte pour installer une base industrielle, a été brutalement interrompue par la crise de l’endettement et les sévères programmes d’ajustement structurel des années 1980.

Or 20 millions de nouveaux actifs arriveront chaque année sur le marché du travail au cours de la prochaine décennie. Les modèles de croissance fondés sur l’exploitation de ressources primaires ne sont pas soutenables. Une nouvelle ambition stratégique est nécessaire.

Tout d’abord, les pays émergents (ou « émergés ») pèseront davantage sur les nouvelles dynamiques de la mondialisation. La Chine – désormais première puissance économique mondiale – n’engage-t-elle pas à travers l’initiative One Belt One Road (la nouvelle Route de la soie) un plan Marshall pour l’Afrique ? Le financement massif d’infrastructures et des prises de capital dans de grandes entreprises du continent relève d’une logique de redéploiement de l’industrie chinoise au-delà du continent asiatique.

Stimuler l’entrepreneuriat

Les surcapacités de production de la Chine et la hausse des salaires conduiront d’abord à la délocalisation des activités les plus intensives en facteur travail, notamment dans les pays qui bénéficient de préférences commerciales avec les pays de l’OCDE ou d’autres pays africains. Le Maroc, en signant un accord avec la Chine en mars pour accueillir 200 industries dans le nord du pays, a bien compris les gains qu’il pourrait tirer d’une double insertion dans l’espace européen et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Ensuite, la contrainte climatique transformera à long terme les modes d’accès à l’énergie. A l’avenir, l’énergie sera moins d’origine fossile, davantage produite à proximité des lieux où elle sera consommée et peut-être moins coûteuse. En Afrique, le potentiel élevé des énergies renouvelables (notamment solaire, hydraulique et éolien) – s’il était réalisé – réduirait la dépendance énergétique tout en agissant positivement sur la compétitivité industrielle. De plus, l’émergence de classes moyennes encouragerait le développement d’industries de transformation pour répondre par des circuits courts aux marchés urbains en forte croissance. La transition écologique du continent devient, en ce sens, un levier de l’industrialisation.

Enfin, la diffusion des progrès technologiques, plus récemment dans le numérique et l’intelligence artificielle, accélère la convergence des activités industrielles et de services. Des barrières à l’entrée sont encore accessibles pour stimuler l’entrepreneuriat dans des activités à forte valeur ajoutée. Des entreprises émergent en Afrique du Sud, au Nigeria et en Tunisie dans les secteurs de l’ingénierie informatique et de la robotique, malgré parfois un contexte politique et social heurté.

L’Afrique n’émergera pas en suivant le modèle de société postindustrielle défendu par certains économistes. Au contraire, grâce à une attractivité restaurée, à une main-d’œuvre qualifiée abondante, à un potentiel énergétique et technologique, la voie de l’industrie lui est ouverte. Alors, l’Afrique ne peut-elle devenir la nouvelle usine du monde en 2050 ?

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  1. En 1967,les Chefs Executifs du “Buniness International ont rencontre a Geneve les Hauts Fonctionnaires des Nations Unies pour examiner avec eux les besoins des pays en developpement ,et comment les firmes transnationales pourraient contribuer a la satisfaction de ces besoins.Le but du Business International RoundTable etait d’etablir une cooperation entre les grandes Firmes manufacturieres internationales et les pays Africains en vue d’accelerer le rythme de croissance economique sur le Continent Africain en collaboration avec les Nations Unies,particulierement la Commission Economique pour l’Afrique.Selon le Business International,l’entreprise industrielle moderne est forcement internationale .Elle cherche partout dans le monde les matieres premieres ,les procedes industriels nouveaux et les competences locales.Elle est convaincue que pour atteindre ses objectifs,elle doit faire des contributions positives a la croissance economique du pays ou elle opere et que cette contribution economique devient plus effective lorsqu’elle comprend parfaitement les aspirations economiques et politiques du pays.
    Compte tenu de la rapidite des progres technologiques et la necessite de promouvoir des unites industrielles de grande dimension,le Business International affirmait que les pays Africains auraient avantage si un schema de promotion industrielle ,acceptable mutuellement ,pouvait etre defini en vue d’une cooperation entre les entreprises transnationales dans le monde industriel et les pays Africains.Cela permettrait que les industries implantees en Afrique soient en mesure de satisfaire aux exigences de dimension,de couts de production viables,de marche, de marketing et de promotion d’exportation,necessaires a leur competitivite sur le marche Mondial..Les firmes irasnsnationales etaient alors interessees a apporter leurs expertises,et leurs experiences aux pays en developpement d’Afrique.
    Les CEOs ont insiste sur la necessite du marche elargi. En Industrie,lorsqu’on s’engage dans des investissements lourds ,disaient-ils,on ne peut reculer.C’est pourquoi au lieu de se fier aux assurances donnees par les gouvernements ils etaient plus attentifs aux experiences des investisseurs etrangers qui operaient deja dans les pays concernes.Ils ont indique que beaucoup de firmes Americaines ont accorde peu d’interet aux pays francophones Africains parce que le commerce dans ces pays continuaient a se faire selon le systeme etabli au temps colonial.Les entreprises Americaines ne peuvent pas venir etablir des industries dans des pays dont les reseaux commerciaux sont sous le controle des firmes de l’ancien colonisateur.Les investissements industriels s’effectuent sur la base d’un volume de commerce deja appreciable capable de generer un embryon de marche potentiel.En outre ,pour eux,la disponibilite d’une main d’oeuvre bien formee va se poser.En effet les transnationales Americaines preferent utiliser les managers locaux car leur but n’est pas de developper une nouvelle forme de colonialisme .C’est pour cela qu’ils ont bien accueilli les efforts effectues dans les pays a travers des programmes de formation des techniciens et des managers .Ils ont assure les pays Africains qu’ils n’interviendraient pas dans la politique locale.Par contre,ils ont exprime leur satisfaction des efforts d’integration economique en Afrique dans le but de former de grands marches regionaux.
    Ils ont explique que la presence des entreprises multinationales manufacturieres est une necessite dans tout pays qui ambitionne de devenir une economie emergente.Certains complexes indutriels dont la creation fait appel a des fonds d’investissements que ni les entrepreneurs locaux,ni l’Etat ne peuvent mobiliser et a l’innovation technologique continuelle en ce qui concerne la recherche sur les produits a fabriquer et sur les procedes de production efficaces,qui exigent des fonds importants pour les etudes de marketing,qui ont besoin d’un reseau de points de vente dans plusieurs ,ces entreprises industrielles geantes ne peuvent etre creees que par les entreprises transnationales.Ils ont apporte les eclaircissements suivants:En matiere de developpement industriel,l’investissement initial est toujours suivi par un influx de fonds d’investissements qui surpassent les fonds expatries sous forme de dividends.Ce la se produit quand les projets d’investssements industriels sont viables et rentables economiquement.C’est lorsque les entreprises etablies ne sont pas rentables que l’inverse se produit ,en drainant les ressources financieres interieures du pays.Une Structure industrielle viable promeut des industries en amont et en aval ainsi que des industries annexes .Les industries d’automobiles et les industries de communication entrainent la creation d’autres industries ,par exemple,la fabrication des composantes,des pieces detachees et des industries de service.Le “good” marketing va resulter en la promotion de nombreuses industries.Des industries de substitution aux importations vont etre promues permettant d’elargir les marches locaux ,les revenus locaux,partant le pouvoir d’achat.Ils ont conclu qu’avec le developpement de confiance entre les entreprises transnatioinales et les gouvernements Africains ,ils esperaient voir un processus de developpement industriel vigoureux en Afrique dans une dizaine d’annees.
    Les firmes transnationales ont exhorte les pays Africains a creer dans le cadre des Communautes regionales d’intergtration economique de larges marches regionasux pour arbriter des industries de grande dimension.Elles les ont encourages a renforcer des prograqmmes de formation et a creer des marches financiers regionaux pour la mobilisation des fonds locaux d’investissements,Elles ont promis de rencontrer de nouveau les pays Africains dans cinq ans pour evaluer le travail effectue de part et d’autre. Puis ce fut le grand silence .Des pays Europeens ,dits “amis d’Afrique”,ont repltque que toute priorite devrait etre donnee a l’agriculture.puis ils ont introduit la politique des micro-entreprises.Leurs economistes ont clame que l’Afrique n’avait pas besoin d’industries .Ils ont convaincu les autres puissances que le reste du monde pouvait s’accaparer des matieres premiers africaines sans la moindre difficulte.Cette politique d’accaparement des matieres premieres est de surcroit renforcee en creant des conflits,tribaux,religieux et meme claniques dans les pays qui recelent des matieres premieres en vue de les exploiter et de les importer a leur volonte.Des rebellions ont ete suscitees pour destabiliser les Etats Africains,eliminer les Chefs d’Etat qui resistent et s’emparer des matieres premieres Africaines a leurs conditions ,meme par des exploitations camouflees et sans aucun prix a debourser.Le prix c’est la compensation de l’aide militaire pour creer des” zones interdites” et faire perdurer l’Etat sans pouvoir politique.Cette instabililite est necessaire afin d’exploiter les ressources naturelles du pays en toute securite et aussi mainmtenir les terroristes et djihadistes a distance pour qu’ils ne se livrent pas a un massacre des populations sous forme de genocide.La rebellion du Mali a ete declenchee apres la Libye .avec les armes lourdes livrees tant aux rebelles qu’aux djihadistes ,les allies des rebelles.Le ridicule continue avec l’apparition d’une nouvelle terminologie industrielle .idustrie verte.Il y a une tentative de formulation d’un schema de division de travail entre L’Afrique et l’Europe .A l’Europe les matieres premieres et aux pays Africains des especes sonantes et trebuchantes.On marchande le consenterment des gouvernements Africainsen vue d’obtenir leur accord total et meme secret pour l’exp-loitation et l’importation de leurs ressourcfes naturelles.Si les propositions des multinationales n’avaient pas ete sabotees ,des dizaines de milliers de jeunes Africains dont certains etaient diplom,es des Universites Africaines,ne seraient pas la proie des fauves de la Mer Mediterranee .Ils gissent a toutes les profondeurs de la mer qu’ils n’avaient pour la plup-art jamais vue.L’Afrique emergente sortirait pour toujours de la stagtnation structurelle ou elle vegette depuis l’independence des pays Africains, octryee par l’ancien colonisateur .En plein 21 eme siècle,les populations sont decimees par les epidemies de paludisme ,de fievre jaune,de fievre thyphoide de cholera d’ebola,etc.La faim ,la soif les privations accroissent un taux eleve de mortalites surtout parmi les tout petits.L’esclave a ete libere ,mais avec les jarrets sectionnes.
    Les multinationales doivent offrir de nouveau leur cooperation economique a l’Afrique.Non seulement l’equilibre du monde sera ameliore pour le Bonheur de tous,mais l’humanisme qui a inspire les peres fondateurs de ce pays triomphera et avec lui le pays. A l’oppose de l’Australie,les USA a recu les refugies depuis des siecles et leur a donne l’espoir.Pourquoi l’Australie n’a-t-elle pas eu le meme succes?Les USA s’est sublime,transcende.C’est l’Unique pays a etre plurinational dont aucun pays n’ose poursuivre son itineraire.

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