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Le ministre de la défense des Etats-Unis, Pete Hegseth, a ordonné d’identifier 50 milliards de dollars de programmes qui pourraient être supprimés afin de rediriger les sommes économisées vers le financement des priorités du président Donald Trump.
Le Pentagone a affirmé, mercredi 19 février, avoir ordonné une évaluation de ses dépenses pour rediriger quelque 50 milliards de dollars (47 milliards d’euros environ) à des programmes alignés sur les « priorités » du président américain, après la publication d’un article du Washington Post évoquant d’importantes coupes budgétaires dans l’armée.
Selon le quotidien de la capitale, le ministre de la défense, Pete Hegseth, avait exhorté ses équipes à se préparer à amputer le budget du Pentagone de 8 %, soit des dizaines de milliards de dollars chaque année, pendant cinq ans.
Dans un communiqué, le Pentagone n’a pas directement démenti ces affirmations mais a décrit une évaluation, demandée par le ministre, pour réorienter certains budgets vers les « priorités de “l’Amérique d’abord” du président Trump pour la défense nationale ».
Les services du ministère doivent identifier des lignes budgétaires dans lesquelles couper afin de « financer ces priorités » et « recentrer le ministère dans sa mission essentielle de dissuasion et de gagner les guerres », a écrit Robert Salesses, haut responsable du Pentagone. Ces nouvelles attributions de moyens « sont ciblées à 8 % du budget pour l’année fiscale 2026 de l’administration Biden, totalisant environ 50 milliards de dollars », a-t-il poursuivi.
« Bureaucratie excessive »
Dans un mémo daté de mardi, cité par The Washington Post, Pete Hegseth demande qu’on lui présente, d’ici au 24 février, des propositions de coupes budgétaires au sein du Pentagone, dont le budget s’établit, en 2025, à environ 850 milliards de dollars. Sont néanmoins exemptés dix-sept secteurs au sein du Pentagone. Parmi ces dispenses, les opérations à la frontière avec le Mexique ou la modernisation de l’arsenal nucléaire.
Le document du ministère de la défense exhorte, par ailleurs, toujours selon The Washington Post, à continuer à financer plusieurs agences de l’armée américaine dans le monde, dont le commandement pour la région Asie-Pacifique ou celui pour l’espace. En revanche, le commandement européen, à l’heure où Washington a lancé de premiers pourparlers avec la Russie sur la question du conflit en Ukraine notamment – critiqués par Kiev et de nombreux pays européens – est absent de cette liste d’exemptions. Le commandement militaire pour le Moyen-Orient (Centcom) ou celui pour l’Afrique n’y figurent pas non plus, selon The Washington Post.
« La mission attribuée par le président Trump au ministère de la défense est claire : parvenir à la paix par la force », écrit M. Hegseth dans ce mémo, cité par le quotidien. « Notre budget sera doté des ressources nécessaires pour les forces combattantes, mettra fin aux dépenses de défense inutiles, rejettera la bureaucratie excessive », poursuit notamment l’ancien présentateur de Fox News, nommé par Donald Trump.
Depuis l’investiture du président américain, le 20 janvier, l’administration fédérale a entamé un vaste mouvement de réduction des dépenses publiques, sous l’impulsion de la nouvelle commission pour l’efficacité gouvernementale (DOGE), chapeautée par le multimilliardaire Elon Musk.
Si les coupes budgétaires avancées par The Washington Post se confirmaient, le budget de l’armée, première puissance militaire mondiale, pourrait être amputé, d’ici à cinq ans, de près de 300 milliards de dollars.
Source: https://www.lemonde.fr/