APA-Paris (France) La communauté étrangère, d’origine africaine en particulier, suit de très près la présidentielle française dont le premier tour aura lieu dimanche.
Nombreux en effet sont les immigrés d’origine africaine qui estiment que de l’issue du scrutin présidentiel de dimanche dépendront en partie leurs conditions de vie et de séjour sur le territoire français.
D’aucuns pensent même que l’enjeu de cette élection est « crucial » pour la communauté africaine partagée entre « la crainte » de voir un candidat de Droite arriver au pouvoir, en l’occurrence Nicolas Sarkozy, et l’espoir de voir la Gauche retrouver l’Elysée.
Le Malien Boubacar Séméga, résidant en France depuis dix-sept ans, fait remarquer que « tous les étrangers sont sur le qui vive parce qu’ils ne savent pas qui sera le prochain président de la France ».
« Il y a aussi la présidentielle dans mon pays, mais elle est, à mes yeux, moins importante que celle de la France parce qu’en fonction du choix des Français, la situation des étrangers, nous les Africains surtout, pourrait basculer », déclare t-il, précisant que « ce n’est pas rien si la question de l’immigration est toujours revenue dans cette campagne ».
Pour Mady Dramé, porte-parole du collectif des sans-papiers du 19ème arrondissement de Paris, « beaucoup d’étrangers sont sur le qui vive ».
« On a peur car on ne sait pas quel président la France va élire. Cette élection constitue un tournant pour la communauté africaine » dit-il, faisant remarquer que la plupart de ses camarades, sinon tous, ont leur préférence : une victoire d’un(e) candidat(e) de la Gauche.
Il rappelle que toutes les lois favorables aux immigrées ont été votées par des gouvernements de Gauche.
« Même si on n’est pas Français et qu’on n’a pas le droit de vote, on a créé des comités de soutien à la candidate du Parti socialiste parce que nous estimons qu’une victoire de la Droite avec Nicolas Sarkozy comme président sera lourde de conséquences pour les Africains parce que tout le monde a vu les résultats de sa politique répressive vis à vis des étrangers », ajoute M. Dramé.
« Ce ne sont pas seulement les Africains qui ont peur, peut-être qu’ils ont beaucoup plus peur, mais en définitive, ce sont tous les étrangers qui retiennent leur souffle », fait-il remarquer.
Pour M. Dramé, le discours de M. Sarkozy « a été orienté sur la lutte contre l’immigration afin de capter l’électorat du Front National et les Français hostiles à l’immigration, alors que Mme Royale a promis d’améliorer leur situation ».
Suffisant aux yeux de Sécou Diabaté, président de l’Organisation Initiatives et actions citoyennes pour le développement (IACD) pour que la communauté africaine et maghrébine tourne le dos à la Droite française.
D’autant plus que selon lui, tous les candidats de Droite prônent une politique répressive vis à vis de l’étranger ».
« L’enjeu de cette élection est majeure pour le continent africain et le contexte sera différent selon qu’on a la Droite ou la Gauche au pouvoir. Sur la question de l’immigration qui nous concerne en premier lieu, on constate que la Gauche est plus souple que la Droite », dit-il.
LD/od/APA
21-04-2007
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